On n’y est plus un enfant, mais pas tout à fait un adulte, la période entre 20 et 30 ans apporte son lot de challenges. Le cinéma peut toutefois nous aider à y voir plus clair, nous faire rire, ou au moins nous rassurer sur le fait que, au final, tout le monde passe par là !

On a longtemps dit que c’était le meilleur moment de la vie, mais entre insécurité écologique, difficultés économiques, et bouleversement du monde du travail et des façons de créer des relations avec les autres, avoir la vingtaine au début du 21e siècle est loin d’être facile.

Contexte contemporain mis à part, le passage à l’âge adulte a toujours été un moment charnière. Arrivés au début de leur carrière professionnelle, les jeunes se retrouvent confrontés aux réalités du monde du travail et à la pression de devoir mettre en place les bases de leur vie future. Une pression qui s’ajoute au moment où leurs ressources économiques restent limitées, et où leur cercle social est bouleversé par la fin des études, les déménagements, et autres événements de la vie.

Sans surprise, cette période instable est un terreau fertile pour les arts, la littérature et le cinéma. Voici donc cinq films qui explorent la vingtaine, et sauront apporter du réconfort à ceux qui la traversent !

Frances Ha, Noah Baumbach, 2012

©Sam Levy

Le pitch : Frances Ha, 27 ans, vit à New York avec sa meilleure amie Sophie. Quand cette dernière décide de déménager, les maigres revenus que Frances gagne en donnant des cours de danse ne lui suffisent plus à vivre seule…

Pas d’action forte dans Frances Ha, mais plutôt une fenêtre ouverte sur une tranche de vie. Comme il le fait dans la plupart de sa filmographie, Noah Baumbach se concentre ici sur les relations entre les personnages, et les non-dits sont aussi significatifs que les paroles échangées. Tourné en noir et blanc, le film est un petit bijou dans lequel on est forcé de se reconnaître. Il explore brillamment les doutes au sujet de la carrière, les amours et amitiés, les difficultés financières… Il donne aussi à voir une très belle représentation de l’amitié entre filles qui justifie à elle seule le visionnage.

Souvenirs goutte à goutte, Isao Takahata, 2007

©Netflix

Le pitch : jeune employé de bureau désabusée, Taeko Okajima décide de quitter Tokyo pour aller travailler quelques temps dans la ferme de son beau-frère, à la campagne. Le trajet en train, l’effort et la nature lui font vite revenir en mémoire des souvenirs d’enfance qui se mêlent au récit.

À travers les souvenirs de Taeko et ses questionnements sur ses choix de vie, le film porte un coup d’œil sur l’expérience des femmes au Japon, et sur l’évolution de la société japonaise entre les années 60 et 80. La morale est certes un peu traditionaliste et la vie rurale est idéalisée, mais ce sont deux choses auxquelles s’attendre dans un anime japonais signé studio Ghibli. Saturés comme nous sommes de digital, on ne peut toutefois que résonner avec cette admiration bienvenue des choses simples. On apprécie aussi de voir une héroïne, non pas adolescente, mais proche de la trentaine, ce qui est plus rare dans l’animation japonaise !

Garden State, Zach Braff, 2005

©K.C. Baily/Camelot Pictures ©2004 Fox Searchlight Pictures.

Le pitch : parti depuis 9 ans de son New Jersey natal, un jeune acteur de télévision y revient pour l’enterrement de sa mère. Il y retrouve son père, tous ceux avec qui il a grandi, et une jeune fille du nom de Sam. Zach Braff s’inspire ici de sa propre vie et assure le rôle principal en plus de diriger le film.

Malgré quelques lenteurs, et un personnage féminin stéréotypé manic pixie dream girl, il faut reconnaître au film un beau succès dans sa manière de représenter les malaises de la vingtaine. À la fois poétique, drôle et réaliste, il illustre particulièrement bien la distance qui s’installe parfois entre soi et l’endroit où l’on a grandi. Et en bonus, la bande-son est géniale !

Before Sunrise, Richard Linklater, 1995

©Columbia Pictures/Courtesy Everett Collection

Le pitch : Jesse et Céline se rencontrent à bord d’un train entre Budapest et Vienne. Lui, américain, doit prendre son vol retour vers les États-Unis le lendemain matin. Elle, française, est sur le chemin du retour pour rentrer à Paris, où elle fait ses études. Spontanément, ils décident de passer les quelques heures qui les séparent du départ de Jesse à flâner dans les rues de Vienne.

Peut-être l’un des plus jolis films romantiques jamais réalisés, Before Sunrise nous laisse observer l’évolution des sentiments entre deux jeunes gens éloignés de leurs routines. À travers leurs conversations, on touche à tous les aspects de la vingtaine et à ses questionnements : le rapport aux parents, les obligations de la vie, l’amour et les relations, le mariage, le futur… Touchant, réaliste, on en ressort avec la nostalgie des années Erasmus et une spontanéité gonflée à bloc !

Petits coups montés, Claire Scanlon, 2018

Le pitch : dans un gratte-ciel de New York, Harper et Charlie sont les jeunes assistants surmenés de deux patrons accros au travail. Pour s’offrir un peu de repos, ils décident de monter un plan pour faire tomber leurs patrons amoureux l’un de l’autre.

Au contraire du rythme contemplatif des films précédents, on a là une comédie déjantée signée Netflix, mais qui ne manque pas de soulever toutes les problématiques de la vingtaine dans les années 2020. Entre la vie en colocation, les smartphones sonnant à toute heure, les e-mails qui s’accumulent, les applications de rencontre et les gobelets de cafés vissés aux poignets, le film s’attaque autant à la vie sociale des jeunes qu’à leurs premières expériences de travail Corporate, un premier poste souvent là pour nous apprendre à en changer !