Belle nous ensorcelle
Réalisé par Hosoda, cet animé japonais est une bouffée d’air frais qui nous embarque dans une aventure à la fois belle et compliquée.
C’est l’histoire de Suzu, une jeune lycéenne d’une petite ville reculée au Japon et orpheline de mère. Elle n’ose plus chanter depuis la mort de sa mère et reste à l’écart des autres. Le monde virtuelle de l’application «U» lui permet de créer un avatar magnifique du nom de Belle, dont la voix ensorcelle tout le monde et elle devient la plus populaire de cette application internationale.
Arrive alors Dragon, avatar inconnu qui détruit tout sur son passage et dont les activités criminelles lui valent une traque incessante de la part des utilisateurs désireux de le démasquer au plus vite, mais Belle veut comprendre qui est derrière Dragon.
Outre l’évidente ressemblance avec le conte de La Belle et la Bête, (dont certains plans plagient clairement le dessin animé culte des studios Disney), beaucoup de thématiques s’entremêlent les unes aux autres, sans avoir le traitement qu’elles méritent.
Bien qu’il faille garder en tête que la narration japonaise n’est pas la même qu’en occident, le film pose davantage de questions qu’il ne donne de réponses. Comment se fait-il qu’une application de réalité virtuelle ne possède aucune justice interne ? Pourquoi personne n’est-il effrayé du pouvoir et de l’ampleur de cette application ? Pourquoi aborder des thèmes aussi importants que le deuil et les violence parentales sans en approfondir le propos ?
Le gouvernement Japonais accepte avec difficulté les avancée féministes et ne s’attaque guère à la violence infantile et, malgré que le réalisateur tente de nous en parler dans ce film aux milles sujets, de manière générale l’animation nippone respecte peu les personnages féminins.
Bien qu’on s’attache très vite à la petite Suzu, ce scénario reste surtout une histoire à l’eau de rose avec de nombreux problèmes de lycéennes et d’intrigues amoureuses qui nous dévient de l’essentiel. Cependant, les couleurs, le doublage, l’animation et certaines idées excentriques de mise en scène nous donnent un sentiment d’ensorcellement qui ne nous quitte pas, et on découvre un chouette film de l’animation japonaise, loin des classiques de Myazaki.
Belle de Mamoru Hosoda, Japon, Durée : 2h02, actuellement en salle.