Crimes of the future marque le retour tant attendu du réalisateur presque octogénaire David Cronenberg que l’on connaît bien pour La mouche, Faux-semblants, eXistenZ et Crash.

©Neon / Everett 

Crimes of the futures est le nouveau film du réalisateur canadien David Cronenberg dans lequel il revient à ses racines de science-fiction horreur et à sa fascination pour le corps humain. Crimes of the future se déroule, comme son nom l’indique, dans un futur proche dans lequel l’humanité a dû s’adapter à leur environnement pollué et synthétique. Les corps se sont mis à produire de nouveaux organes, la douleur est devenue une source de plaisir et certains commencent même à évoluer de sorte à pouvoir se nourrir de plastique et de matières synthétiques.

C’est dans ce monde que nous suivons Saul Tenser (Viggo Mortensen) et son assistante Caprice (Léa Seydoux) qui utilisent ces nouvelles mutations pour créer des performances artistiques dans lesquelles Caprice opère Saul pour lui retirer ces organes. Ces mises en scènes étranges piquent alors la curiosité de Timlin (Kristen Stewart), une enquêtrice du Bureau du Registre National des Organes…

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Le film introduit de nombreux sujets, tournant autour de questions éthiques et sociales de l’évolution humaine et technologique, mais malheureusement va très peu au bout de ces interrogations. Les trajectoires et même les objectifs initiaux des personnages sont très flous et beaucoup de pistes sont abandonnées.

Certains apprécieront peut-être l’esthétique très sombre et l’atmosphère clinique de la mise en scène, mais pour moi les visuels sont plutôt banals et la qualité des décors est très décevante. On nous montre finalement assez peu de ce monde dystopique et l’on se retrouve toujours dans les mêmes espaces, donnant une forte impression de redondance. Cronenberg s’emmêle ici les pinceaux et perd au passage ses spectateurs. Le film est long, oscille entre des passages trop bavards et des moments vides sans intérêt.

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Notons cependant que le film est définitivement élevé par la qualité du jeu des acteurs, irréprochable. Le jeu de Kristen Stewart est très similaire à celui que l’on a pu retrouver dans Spencer, que l’on apprécie ou non, mais qui se prête plutôt bien au personnage de Timlin. Viggo Mortensen et Léa Seydoux sonnent tous les deux très justes : étranges, passionnés et sensuels. 

Ce film, Cronenberg l’a probablement surtout fait pour lui, et pour ses fans qui apprécieront certainement bien plus que moi ce grand retour au body horror dont il est un des maîtres incontestables.