Vous êtes à la recherche du parfait film d’épouvante pour votre soirée frisson ? Vous voulez trembler et vous amuser entre amis devant une œuvre à la fois drôle et sans limites, qui vous fera rire autant qu’elle vous dégoutera ? On a la solution pour vous ! « Jusqu’en Enfer » est le film qu’il vous faut ! On vous prévient, vous ne ressortirez pas de ce long métrage indemne…

Un retour aux sources

Avec « Jusqu’en enfer », le réalisateur Sam Raimi signe en 2009 un véritable retour aux sources en renouant avec le genre de ses débuts, l’horreur. C’est une joie de voir le cinéaste retrouver ses plaisirs de jeunesse, tant il nous offre une œuvre d’une grande générosité, à la fois effrayante, répugnante, drôle et qui ose tout. Raimi nous prouve avec ce film qu’il est et restera toujours, un grand maître de l’horreur.

© Metropolitan Filmexport / Belga Films

Le metteur en scène s’était fait connaître au début des années 80 avec la cultissime saga « Evil Dead ». Le succès de cette franchise lui permettra de réaliser des projets de plus grandes envergures avec la mythique trilogie Spiderman. C’est très prestigieux pour un réalisateur ayant commencé modestement d’être à la tête de plus grosses productions, surtout quand elles sont d’une telle ampleur.

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Cependant, cela peut être également une source énorme de pression dont on a besoin de s’échapper de temps en temps. En effet, « Jusqu’en Enfer » sort deux ans après « Spiderman 3 », le dernier film du cinéaste à cette époque, qui avait été accueilli très tièdement par le public. On sent que Raimi avait besoin de décompresser en nous livrant une œuvre plus modeste, un nouveau film d’horreur drôle et décomplexé.

« Jusqu’en Enfer » nous raconte l’histoire de Christine Brown, une jeune femme comblée dans sa vie, qui travaille dans une société de crédit immobilier. Elle souhaite obtenir une promotion de son patron, mais la concurrence est rude. Lorsqu’une vieille gitane va lui demander de lui accorder un crédit pour sa maison, elle sait que son patron préférerait qu’elle refuse, elle va donc décliner la demande de la vieille dame. Pour se venger, celle-ci va jeter un sort à la jeune femme et la damner. Une entité démoniaque va harceler la pauvre Christine, qui va devoir tout faire pour annuler la malédiction avant d’être emmenée…Jusqu’en Enfer.

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Un film fou et jouissif

Ce qui est intéressant avec ce long métrage, c’est qu’il a tout pour être raté. En effet, avec cette œuvre, Sam Raimi s’amuse comme un enfant avec un nouveau jouet. Elle est extrêmement excessive, grand-guignolesque et souvent de mauvais goût. Le film va à fond dans son délire et ne suggère rien, il n’a pas peur du ridicule. Il fait parfois rire tellement il est dans l’exagération.

Alors pourquoi cela fonctionne ? Comment cette démesure qui en temps normal serait un défaut est ici l’une des grandes forces du long métrage ? Parce que c’est Sam Raimi qui est aux commandes et il est l’un des grands maîtres de l’horreur. Il a lui-même instauré les codes du genre de l’épouvante avec sa trilogie culte « Evil Dead », il sait donc parfaitement comment les utiliser et les détourner.

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« Jusqu’en Enfer » est un astucieux mélange des genres, il est à la fois une comédie d’humour noir et un vrai film d’horreur. Le ridicule est donc assumé, mais ce qui est puissant, c’est que le film arrive aussi à nous faire peur et à nous mettre mal à l’aise. On a rarement vu une œuvre qui parvenait dans une scène à nous débecqueter et à en même temps nous faire pouffer de rire. Le film est jouissif et généreux, les séquences hallucinantes s’enchaînent les unes après les autres.

Une œuvre à la fois drôle et dégoutante

On ne vous conseille pas de manger en le voyant, vous risquez de rendre votre petit-déjeuner. C’est très crade, on ne sait pas ce qu’a Sam Raimi avec les liquides et autres substances qui sortent de la bouche, mais il s’en donne à cœur joie. Il prend un malin plaisir à malmener notre pauvre héroïne qui crache du sang ou même une mouche. Sinon, c’est elle qui se fait vomir dessus.

© Metropolitan Filmexport / Belga Films

La vieille dame responsable de la malédiction est particulièrement effrayante et répugnante. La scène de combat entre elle et l’héroïne dans la voiture est complètement folle et vous ne serez pas prêt de l’oublier. Il vaut mieux ne pas en dire plus, il ne faudrait pas que la lecture de ce texte vous donne la nausée, le film s’en chargera très bien lui-même.

Le long métrage est parodique dans sa mise en scène de l’horreur, mais pas dans ses personnages, qui restent sérieux. C’est ce qui le rend captivant, car on s’attache très fort à cette jeune femme, on a envie de la voir s’en sortir et déjouer cette malédiction. On observe sa vie devenir un vrai calvaire et tout son monde s’effondrer, c’est réellement effrayant. Même si le film se veut être amusant avant tout, il dresse une petite critique de la société.

© Metropolitan Filmexport / Belga Films

Christine, l’héroïne, est une gentille femme, qui pour sa carrière, a été poussée à faire un mauvais choix, en refusant le crédit à cette gitane, l’amenant à être jetée à la rue. Ici, on dénonce le fait que pour réussir professionnellement, on veut parfois nous obliger à écraser les autres. L’héroïne va payer cher pour son erreur, très cher.

Bref, « Jusqu’en Enfer » est un film d’horreur unique, qui ose là où beaucoup n’ont pas osé. Sam Raimi nous offre un film d’une efficacité redoutable et parfaitement maîtrisé, à la fois fun, drôle, effrayant et dégoûtant.

Bande-annonce en FR:


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