« Don’t buy the seller », quand internet devient un terrain de chasse
« Don’t buy the seller » est un excellent thriller horrifique coréen que j’ai découvert cette année au BIFFF. Le thème du stalking au cinéma a déjà été traité de nombreuses fois.
En effet, les films avec un individu malveillant qui se met à harceler sa victime avec une tension qui monte crescendo, ça a été déjà vu et revu. Il y a eu notamment toute une vague de longs métrages hollywoodiens qui exploraient ce sujet dans les années 90, je pense à « Les nerfs à vif » de Martin Scorsese ou encore « La main sur le berceau ». Cependant, ce thriller coréen se démarque, car il modernise cette thématique, car ici, l’antagoniste utilise les nouvelles technologies pour terroriser sa proie.
« Don’t buy the seller » nous raconte l’histoire d’une jeune femme qui après avoir été victime d’une arnaque sur internet va retrouver et dénoncer son escroc. Sauf que celui-ci est un hacker redoutable et il n’a pas dit son dernier mot. Il va se mettre à tourmenter la pauvre jeune femme et faire de sa vie un véritable enfer.
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Un film tendu et captivant
« Don’t buy the seller » est un thriller haletant et viscéral, durant le temps d’une heure et quarante que dure le film on est scotché à notre siège. La narration est parfaitement maîtrisée et jamais on ne s’ennuie.
L’atmosphère est très oppressante, la tension monte au fur et à mesure, on observe cette femme subir des abus de plus en plus violents de la part de son stalker. Tout le long du film, on se demande ce qu’il pourrait faire de pire. Le personnage de la jeune femme est l’un des points forts de l’œuvre. On s’attache très fort à elle.
Il y a vraiment la volonté que le spectateur s’identifie à la protagoniste et comprenne sa douleur. On veut également nous montrer à quel point il est facile de détruire la vie de quelqu’un avec les nouvelles technologies. Le film imagine ce qu’il pourrait arriver de pire dans une pareille situation, même si dans la réalité, il est difficile de concevoir que cela puisse aller aussi loin, le message livré est très pertinent.
Une saisissante mise en garde sur les dangers des nouvelles technologies
Tout le monde est susceptible d’être victime d’arnaque et de hacking sur internet. Cela peut coûter très cher si on a le malheur de tomber sur quelqu’un de mal intentionné et doué en informatique.
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Un regard critique sur le monde du travail en Corée
Le film dénonce également la pression immense que les Coréens éprouvent dans leurs milieux professionnels. Le stress ressenti au travail est une cause énorme de dépression et de suicide dans ce pays, encore bien plus que chez nous.
Les salariés doivent coûte que coûte atteindre les objectifs qui leur sont demandés et n’ont aucun droit à l’erreur. Dans le film, malgré le harcèlement horrible que l’héroïne subit, elle est obligée de retourner sur son chantier et à subir le comportement déplacé et blessant de son patron. Elle n’a droit à aucun répit pour régler la situation dramatique dans laquelle elle se trouve.
En bref « Don’t buy the seller » n’est pas spécialement original dans sa thématique, mais extrêmement efficace dans le traitement de celle-ci. Le film est intense et fort et il n’y a pas moyen d’en décrocher. Le long métrage aborde également intelligemment des sujets actuels fondamentaux. Il s’agit d’un thriller très réussi que je vous recommande vivement.
Bande-annonce originale sous-titrée ANGL :
Découvrez un nouveau film catastrophe coréen, Concrete Utopia