Quand on pense à Michael Mann, c’est évidemment le chef-d’œuvre Heat qui vient en tête en premier. Légitimement considéré comme un des meilleurs films de gangsters jamais réalisé, Michael Mann continuera dans cette ligné d’histoires de flics et de voyous pendant la quasi-totalité de sa carrière, de Miami Vice à Public Enemies.

Ce que certaines personnes ont remarqué, c’est la passion du réalisateur pour les voitures. Outil important des gangsters dans Heat, historiquement reproduit à l’identique dans Public Enemies ou fil conducteur de Collateral.

Michael Mann serait-il aussi fétichiste de ces engins qu’Howard Hughes l’était avec les avions ? Que George Lucas s’imaginant en pilote de course ou -pire encore- Guy Ritchie qui adore faire des plans en contre-plongée du contenu des coffres de bagnoles ou des portière qui s’ouvrent ?

Le projet Ferrari vient de loin, deux ans après la mort de l’intéressé, sort une biographie signée Brock Yates. Michael Mann annonce dès 1993 vouloir la mettre en scène avec Robert de Niro dans le rôle principal, notant la ressemblance de ce dernier avec Enzo Ferrari. Ils finiront par collaborer dans l’excellent Heat avec Al Pacino pour couronner le tout. Le projet stagne pendant près de 10 ans, plusieurs projets phares de Michael Mann viennent entrecoupé son ambition.

© Amazon / Michael Mann

Ce n’est qu’après le gros succès de Public Ennemies (2009), que Michael Mann insiste pour enfin travailler avec Leonardo DiCaprio autrefois pressenti pour jouer John Dillinger dans son film précédent. Débouté par la star, le réalisateur se penche sur un autre projet : Hacker, avec l’Australien Chris Hemsworth. L’accueil est catastrophique et les résultats au box-office calamiteux, Mann doit donc enterrer financièrement son projet Ferrari pendant deux ans.

En 2015, il déclare pouvoir adapter la biographie du commandatore, écrite par Brock Yates et choisit Christian Bale (qu’il avait déjà dirigé dans Public Ennemies) dans le rôle-titre. Malheureusement, les droits d’adaptation finissent chez Legendary Pictures et Christian Bale se tourne vers Ford Vs Ferrari de James Mangold. Avec fair-play, Michael Mann produit le long-métrage de Mangold mais craint de louper le coche de ces films sur les voitures, ayant entendu qu’un biopic sur Lamborghini est en production.

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En 2021, sortant de la crise Covid, le réalisateur déclare que Ferrari verra bien le jour et commence le tournage l’année suivante.  

Le film retrace la vie d’Enzo Ferrari, un an après la mort de son fils et où, son entreprise de voiture est au bord de la faillite et loin derrière son concourant Maserati, Ferrari décide de tout miser sur l’iconique course Mille Miglia qui lui permettrait de revenir sur le podium des  voitures de luxe.       

Outre l’efficacité du montage dû au talent de Pietro Scalia, et dont le rythme rappelle son incroyable travaille sur JFK d’Oliver Stone. Michael Mann montre clairement son rapprochement entre patron automobile et mafioso, peignant Enzo Ferrari comme un leader de gang, blessé dans son histoire familiale. Le réalisateur tente-il de prouver qu’il a bien étudié Brian de Palma et Martin Scorcese et le traitement qu’ils réservaient à leur anti-héros, de nombreuses scènes faisant référence aux Incorruptibles ou aux déclarations de Scorcese concernant les goût musicaux de ses voyous.

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En tout cas, Michael Mann nous abraque DANS le cockpit des voitures, vrombissant avec les coureurs, ne lésinant pas sur la dangerosité des bolides, montrant avec des images crue, la rapidité de la mort lorsqu’on est fauché par un engin lancé à toute allure comme une faux couperait du blé.   

Malheureusement, le film est trop lisse, trop convenu, sans parler de l’énorme erreur de casting en engageant Adam Driver dans le rôle-titre. Loin de moi l’idée de critiquer les talents d’acteurs de ce dernier, mais un acteur d’1m89, musclé comme un taureau et ancien marine de l’armée américaine peut difficilement se faire passer pour un Italien, et ce, malgré la taille du véritable Enzo Ferrari et l’accent pris par Adam Driver. Chapeau bas en revanche pour Penelope Cruz qui livre une excellente performance. Quant à Shailene Woodley ont se demande ce qu’elle fait là, étant donné que ses choix artistiques sont souvent étroitement lié à son activisme politique.

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Au-delà de l’accueil mitigé réservé au film fétiche du réalisateur, il fut quand même bien reçu à la récente Mostra de Venise, et aura peut-être quelques nominations aux prochains Oscars et Golden Globes.


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