Si je devais choisir un seul mot pour décrire l’anime japonais « Gurren Lagann », ce serait « épique » ! Et encore le terme est faible, je pourrais dire « démesuré », « grandiose » ou même « époustouflant ». Toutes ces hyperboles dépeignent parfaitement cette pépite ! Il s’agit d’une œuvre, qui durant 27 épisodes, n’arrête jamais de nous en mettre plein la vue.

Rares sont les séries qui sont parvenues à me mettre autant de bonne humeur à chaque visionnage, grâce aux bonnes ondes qu’elles dégagent. Nous sommes dans un monde où les humains sont contraints de vivre sous terre, car ils sont menacés par des « hommes-bêtes », qui règnent à la surface.

Un jour, Simon et son frère de substitution Kamina, vont découvrir un « Ganmen » enfoui dans les profondeurs. Il s’agit d’un monstre mécanique, normalement piloté par leurs oppresseurs. Les deux frères vont prendre possession de l’engin et s’en servir pour mener une rébellion avec d’autres insoumis, afin de libérer l’humanité du joug des « hommes bêtes ». L’intrigue de cet anime semble très simple aux premiers abords et même primaire.

Gurren Lagann © Studio Gainax

On y suit des affrontements entre robots extrêmement spectaculaires et superbement animés, avec des gentils, qui sont très gentils et des méchants très vilains et pas beaux. Les héros sortent toujours victorieux de leurs batailles en infligeant de colossales défaites à leurs opposants. Cette naïveté est en réalité voulue, car l’intrigue va s’enrichir considérablement par la suite, mais j’y reviendrai plus tard.

Guren Lagann : une œuvre épique, fun et jouissive

On prend un plaisir fou à observer ces personnages, auxquels on s’attache instantanément, se battre pour leur liberté avec autant de détermination. La résilience est le thème principal de « Gurren Lagann », peu importe l’ampleur des obstacles qui se dresseront sur leurs routes, nos héros garderont toujours leur motivation et leur enthousiasme intacts, en continuant à avancer, quoi qu’il arrive.

Gurren Lagann © Studio Gainax

Toute cette énergie, qui émane de l’œuvre, est transmise aux spectateurs, on a l’impression après avoir vu un épisode de pouvoir percer les cieux (la traduction littérale de « Gurren Lagann »). L’anime brille également par son humour. Le ton est souvent burlesque, on rigole beaucoup grâce aux personnalités atypiques et déjantées de nos protagonistes.

Les séries d’animation japonaises de cette période ( plus ou moins jusqu’aux années 2010, mais c’est encore fortement le cas aujourd’hui ) ont souvent tendance à sexualiser les personnages féminins, en leur faisant adopter des positions très révélatrices. On appelle ça le « fan-service » et il s’agissait presque d’un élément obligatoire dans tous les animes. Il est évident que je n’apprécie pas cela du tout, je trouve ce procédé archaïque et irrespectueux.

Gurren Lagann © Studio Gainax

Le fan service est effectivement présent dans « Gurren Lagann », mais la série a l’intelligence de le remettre en question, en tournant au ridicule ses personnages masculins de façon très drôle et ingénieuse. Ici, on se moque des excès de virilité exagérés des héros, qui sont toujours remis à leurs places par les héroïnes, plus futées et autant habiles aux combats qu’eux.

Un scénario qui se révèle de plus en plus complexe au fur et à mesure que cela avance

Je vais maintenant révéler la suite de l’intrigue, si vous n’avez pas vu l’anime, je vous suggère d’arrêter votre lecture ici. SPOILER SPOILER SPOILER

Comme je vous l’avais dit, le scénario va se complexifier, d’abord, le personnage de Kamina, qui était central, va mourir au bout du huitième épisode. Cet événement inattendu est un bouleversement majeur pour nos protagonistes et surtout pour son frère Simon. Cette perte brutale va d’abord l’anéantir, mais on observera avec émotion comment il se relèvera de cette épreuve et s’affirmera en prenant la place de leader.

Gurren Lagann © Studio Gainax

On veut nous montrer ici que même si nos héros sont déterminés à gagner, ils ne seront pas à l’abri de subir de graves conséquences, même un des personnages principaux peut mourir. Ensuite, lorsque les hommes-bêtes seront enfin vaincus au bout du seizième épisode, la série arrivera dans sa seconde phase. On se retrouve sept ans plus tard, les humains ont regagné la surface et ont rebâti leur civilisation.

Mais une nouvelle menace va faire son apparition. Les anti-spirales. La force de la spirale est ce qui permet aux êtres d’avoir de la volonté et d’évoluer, elle a une influence dans tout l’univers. C’est grâce à cette énergie que nos héros n’ont jamais baissé les bras face à l’adversité et ont réussi à reforger la société.

Néanmoins, les anti-spirales sont des êtres qui s’opposent à l’utilisation de cette force, car ils estiment que ce désir de toujours avancer et se dépasser provoquera la fin de l’univers.  Ils s’attaquent donc aux autres êtres vivants en empêchant le développement de leurs civilisations.

Gurren Lagann © Studio Gainax

Si une espèce arrive à plus d’un million d’individus, elle est automatiquement éliminée. C’est pour cela que le roi des hommes-bêtes oppressait les humains, il voulait seulement les sauver de la destruction, il était donc obligé de les forcer à vivre de manière primitive.

Les apparences étaient trompeuses, les « vilains pas beaux » n’étaient finalement pas si méchants que cela et avaient des raisons logiques d’agir ainsi. La série remet en perspective tout ce qu’on a vu avant et propose des questionnements existentiels et métaphysiques très puissants.

Des sous-textes très intéressants

Pour moi, il s’agit d’une métaphore de l’arrivée à l’âge adulte. Tout paraît simple et manichéen pour Simon au début, mais lorsque, sept ans plus tard, il est devenu un homme et doit faire face à ses responsabilités, il réalise que les choses sont en réalité bien plus délicates et nuancées.

Gurren Lagann © Studio Gainax

On pose aussi la question, est-ce que oui ou non ce désir constant d’évolution peut effectivement amener à l’autodestruction ?  Les derniers épisodes de la série vont tellement loin dans la démesure et la grand spectacle, c’est du grand art et je n’aurai honnêtement jamais cru cela possible.

L’œuvre la plus épique et spectaculaire que j’ai vue

L’affrontement final entre nos héros et les anti-spirales est dantesque. Ils traversent littéralement les dimensions, les galaxies et les univers s’entrechoquent. On est totalement subjugué par le gigantisme de ce qu’on observe, c’est sensationnel !  Bien évidemment, nos héros vont subir de lourdes pertes, mais finiront victorieux et prouveront que même les menaces les plus monumentales peuvent êtres terrassées, si on est déterminé à aller au bout.

Gurren Lagann © Studio Gainax

Vous l’aurez compris, « Gurren Lagann » est une œuvre unique, qui m’aura fait passer par toutes les émotions. Je ne peux que vous recommander de vous jeter sur cette merveille, vous serez surpris et vous en prendrez plein la vue.

GURREN LAGANN (FR):


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