Actuellement, le studio d’animation Disney n’a que trois concurrents : les studios Aardman, les films d’animation japonais (Miyasakien tête) et bien sûr DreamWorks. Mais comment est né ce poids lourd de l’animation américaine ? Pour cela il faut revenir à la toute fin du XXème siècle. Lisez ici la suite de la première partie.

Kung Fu Panda 3

Le troisième volet est annoncé dès 2010, soit un an avant la sortie du second volet. Le PDG des studios DreamWorks Jeffrey Katzenberg annonce que l’histoire de Po sera composé de six chapitres, le studio confirme la mise en chantier du projet en 2012. Afin de s’assurer une meilleure entente avec le gouvernement chinois, le studio inaugure une succursale à Shangaï dénommé Oriental DreamWorks, qui sera responsable d’un tiers du film, les exécutifs cantonnais demandant également de pouvoir dédoubler chaque scène afin de parfaitement les synchroniser avec les comédiens locaux. Les studios bénéficient également du soutien du maître Guillermo Del Toro qui est producteur exécutif sur le projet.

Kung Fu Panda © DreamWorks

Le film continue l’histoire de Po, mais cette fois-ci, il doit quitter son habit d’élève pour endosser celui d’enseignant, chose qui le terrifie tout en creusant un peu plus l’histoire de ses origine. Après être l’un des rares films ou le protagoniste est en surpoids, il met en avant un couple monoparental, Po ayant deux papas. Oogway revient en force et la relation qu’il entretient ici avec le Guerrier Dragon boucle un excellent cycle entamé lors du premier volet.

Quant au méchant, bien qu’un peu exagéré à mon goût, il bénéficie de la voix implacable de J. K. Simmons (Trilogie Spider-man, Whiplash) et nous permet de comprendre où est parti Taï Lung après la fameuse prise du doigt Wuxi. Seule petite facilité scénaristique, le royaume des esprits semble fort calqué sur la scène du train dans Harry Potter & les Reliques de la Morts : partie 2, mais soit, cette idée sera réexploitée dans le dernier volet.

Kung Fu Panda © DreamWorks

Ce troisième volet de la trilogie est quant à lui assez pauvre musicalement, Hans Zimmer compose seul, son ami et ancien élève John Powell commence à percer et sa carrière solo lui prend beaucoup de temps. Peu de nouvelles idées dans cet album si ce n’est que cette fois-ci Zimmer pousse encore plus loin sa collaboration avec le pays du soleil levant en engageant le pianiste Lang Lang, le celliste Jian Wang et le maitre de l’erhu Guo Guan.  

Kung Fu Panda © DreamWorks

Sorti au Printemps 2016 pour éviter toute concurrence avec STAR WARS VII, le film profita également d’une sortie dite asiatique en surfant sur la vague du Nouvel An Chinois. Malgré un budget respectable de 145 millions (plus ou moins similaire aux précédents), le film ne fait que 521 millions de recettes, le plus bas résultat de la trilogie. Les critiques furent bien plus sévères, trouvant le film juste satisfaisant. Il boucle narrativement assez bien cette joyeuse trilogie.

Kung Fu Panda © DreamWorks

Kung Fu Panda 4

Kung Fu Panda 4 suit la déclaration ci-dessus de Katzenberg, le studio évoque l’idée d’un quatrième volet trois mois avant la sortie du troisième, la coréalisatrice Nelson annonce clairement qu’ils ne veulent pas bousculer les choses, qu’elle a toujours vu l’histoire de Po uniquement comme une trilogie, mais que si une bonne histoire se présente, elle ne dirait pas non. L’autre réalisateur, Alessandro Carloni, va dans le même sens, appuyant sur le fait qu’ils refusent une fin ouverte annonçant une suite, que chaque film doit pouvoir être indépendant, mais qu’effectivement si une bonne histoire se présente, pourquoi pas tant que celle-ci se concentre sur Po.

Kung Fu Panda © DreamWorks

Il faudra attendre 2022 (le Covid est passé par là) pour que le quatrième volet soit annoncé officiellement, et ce n’est qu’en 2023 au CinemaCon d’avril que quelques images seront enfin dévoilées. Nouvelle arrivante, la star sino-américaine Awkwafina prête sa voix à l’attachante renarde Zhen. La méchante Caméléone est, elle campée par Viola Davies.

Kung Fu Panda © DreamWorks

L’histoire continue pour Po, il doit accepter son parcours et trouver quelqu’un pour prétendre au titre de Guerrier-Dragon. Po se retrouve donc dans la même position que son maître Shifu, et il est intéressant de voir qu’il peut lui aussi être frustré ou déçu par son élève Zhen. Le film fait table rase de la trilogie et ouvre la voie à une nouvelle ère, ce film faisant écho au premier volet de la précédente trilogie. Bien que cela soit une agréable surprise, il est fort décevant de voir que Shifu soit ainsi relégué au second plan, qu’Oogway soit totalement absent et les Cinq Cyclones, uniquement présent dans la scène final. Mais vu qu’Osborne et Stevenson, les réalisateurs du premier film, déclaraient clairement être déçus de ne pas pouvoir les exploiter plus que cela, ces derniers seront approfondis dans l’univers étendu (série TV, Manga, Jeux-Vidéo). L’univers de Po s’élargit de plus ne plus et la question reste de savoir où l’on va ?

Kung Fu Panda © DreamWorks

La trilogie étant bien bouclée et réussissant le pari risqué de faire trois films très inégaux, plus souvent appelé triptyque que trilogie, pourquoi tirer sur la corde avec un légère insistance ? Katzenberg a-t-il une idée similaire aux deux premières trilogie STAR WARS supervisée par George Lucas ? L’une se concentrant sur Anakin et l’autre sur Luke, comme ici une sur Po, puis le passage de flambeau vers Zhen ? Mystère. Bien que nous soyons tous curieux de savoir ce que cette saga nous réserve, nous ne pouvons nous empêcher de craindre que les deux derniers films soient de qualités très inégales comparés à la première trilogie, laissant un goût amer comme ce fut la cas avec la trilogie Matrix ou la prélogie STAR WARS, mais bon, gardons le moral et allons faire du Kung-Fu.

Bande-annonce de Kung Fu Panda 4 (ANGL sous-titrée FR) :


Lisez la première partie de cet article concernant les films Kung Fu Panda 1 et 2.