Nous sommes allés voir le film d’horreur qui vient de sortir et dont on parle beaucoup en ce moment, « Longlegs », avec Nicolas Cage dans le rôle du tueur démoniaque. Et c’est vrai que ce fut un moment particulier.

Oz Perkins a encore frappé. Le réalisateur américain en est à son quatrième film, après February (2015), I am the Pretty Thing That Lives in the House (2016) et Gretel et Hansel (2020). Tous ses films parlent d’occultisme, de terreur maléfique, d’horreur et de sang. Longlegs n’y échappe pas non plus, évidemment, pour le plus grand plaisir des fans du genre. La jeune femme assise trois places plus loin dans la salle de cinéma n’arrêtait pas de se bouffer les ongles, mais elle est quand même venue seule pour se faire peur, et elle n’a pas regretté son billet.

Nicolas Cage, méconnaissable en tueur possédé du démon © Saturn Films

Il s’agit ici de l’histoire dans les années 1990 d’une jeune agent du FBI, Lee Harper, magistralement interprétée par Maika Monroe, qui possède des dons psy. Elle sent les choses, elle a des intuitions, presque de prémonitions. C’est bien utile pour mener des enquêtes policières, mais ce n’est pas innocent non plus. On va rapidement se rendre compte que si la jeune femme comprend si bien les criminels, c’est qu’elle est quelque part liée à eux.

« Tu aurais pu être gentille avec moi, mais tu as préféré être méchante… Résultat : regarde, c’est par ta faute que tout cela est arrivé » © Saturn Films

Elle va se voir confier l’enquête sur un tueur en série qui a réapparu dans l’actualité. Il tue des familles entières, parmi lesquelles il y a toujours des petites filles de dix ou douze ans dont l’anniversaire tombe le 14 du mois. De là s’enchaîneront des recherches sur les dates et les nombres, des messages codés du tueur qui joue avec les policiers. Les Américains trouvent le film compliqué, il n’en est rien, mais il faut tout de même suivre attentivement le déroulement de l’enquête pour ne pas être largué en route par le réalisateur.

« Ca ne fait pas peur d’être au FBI quand on est une femme? » © Saturn Films

Finalement c’est un film assez classique d’épouvante, dans lequel se mêle un côté diabolique et de déchaînement de forces occultes. Le diable est toujours là, rarement visible mais très présent. Ce qui est très réussi par contre c’est l’ambiance malsaine qui transpire à travers toutes les scènes, même les plus banales. Un simple coup de fil donné à sa mère par l’héroïne à partir d’un téléphone public devient bizarre. Elle reste immobile devant l’appareil dans une attitude inquiétante et non naturelle, on ne sait jamais ce qui va se passer. Toutes les scènes sont à l’avenant, angoissantes.

Oz Perkins pendant le tournage © Saturn Films

C’est là que réside le talent de Oz Perkins qui arrive à faire beaucoup avec peu. Le tournage a eu lieu à Vancouver au Canada en janvier et février 2023, en plein hiver, avec de belles scènes de paysages enneigés. Des granges, des maisons abandonnées, des commissariats vétustes, ce ne sont pas les décors qui ont dû coûter cher, mais ils sont admirablement rendus. C’est un vrai retour dans le temps d’une époque dont les plus de vingt ans se souviennent encore. Un temps sans internet ni smartphones, mais avec une violence déjà omniprésente.

Révélation 13 : « La Bête à 7 têtes et 10 cornes » © Saturn Films

Maika Monroe, l’héroïne, est aussi dans la vraie vie une championne de kitesurf. Elle a même quitté l’école pour aller s’installer en République Dominicaine lors de sa dernière année de lycée pour s’entraîner tous les jours sur les plages, suivant les cours à distance. Il y a pire comme scolarité. Elle est d’ailleurs arrivée seconde dans une célèbre compétition de kitesurf, l’International Red Bull Air Competition !

Maika Monroe, l’étrange enquêtrice qui cache bien des secrets © Saturn Films

Nicolas Cage est parfait en tueur dingue, possédé par le démon. Il est à peine reconnaissable, et je dois dire qu’il est vraiment effrayant. Il produit le film au travers de sa société Saturn Films, et s’est octroyé un des rôles principaux. Remarquons aussi la belle Alicia Witt (Dune, 1984) dans le rôle de la mère complètement allumée, et dangereuse, de l’héroïne. Allez donc voir Longlegs, si vous n’êtes pas trop impressionnable…

Bande-annonce du film en FR :

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