Il peut paraître très difficile de se lancer dans les animes japonais, si on n’en a jamais vu auparavant. En effet, il y en existe tellement de différents aux niveaux des styles et des histoires qu’il n’est pas chose aisée de choisir la bonne porte d’entrée. Je vais vous présenter un anime, qui, à moins qu’on soit gêné par le « Body horror » est à mon sens l’un des plus accessibles pour démarrer Il n’est pas très long, d’une très grande qualité et vous prendra aux tripes du début à la fin. Il convient en plus parfaitement pour cette période d’Halloween. Cet anime s’appelle « Parasite: la Maxime »

Dans « Parasite: la Maxime », des formes de vie extraterrestres débarquent sur terre, au Japon. Ces êtres rentrent dans le cerveau de leurs hôtes humains et prennent le contrôle de leurs corps. On va suivre Shinichi, un lycéen, qui va être infecté par un parasite, sauf que celui-ci n’est pas parvenu à pénétrer dans son cerveau, au lieu de ça, c’est dans sa main qu’il a élu domicile.

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Contrairement à la plupart de ses congénères, cet extraterrestre n’a pas l’emprise totale de son hôte, mais seulement de son bras. Le pauvre Shinichi va être obligé de collaborer avec ce parasite s’il ne veut pas couper son membre. Une relation complexe va s’installer entre les deux. Shinichi et son parasite vont devoir également faire équipe pour affronter les autres humains infectés.

Une œuvre intelligente, qui vous captivera dès le début

Cet anime reprend avec brio le thème de la créature qui prend le contrôle des corps comme on a pu voir dans les différentes versions de « Body Snatchers » ou « The Thing ». On est tout de suite happé par cette intrigue et on a envie de voir la suite, tant elle est bien ficelée. La relation entre Shinichi et son parasite, qu’il appelle « Migi » est très intéressante et percutante. Le jeune étudiant est d’abord horrifié de voir son bras être habité par un extraterrestre, mais les deux êtres vont être forcés de cohabiter, car ils ont besoin l’un de l’autre.

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Shinichi ne veut pas perdre son bras et a besoin de Migi pour affronter les autres infectés et celui-ci a besoin de son hôte pour survivre. Des liens vont se tisser entre ces deux êtres que tout oppose. On a cette dualité entre cet humain, un être de sensibilité, qui éprouve des émotions et ce parasite qui n’a pas de sentiments et qui cherche à chaque fois la solution la plus efficace.

Une évolution de personnages écrite avec brio

Shinichi ne comprend pas l’impassibilité de Migi face au monde et celui-ci est totalement dépassé par l’empathie humaine et n’en voit pas l’utilité. Ce qui est intéressant, c’est que chacun va essayer de comprendre le fonctionnement de l’autre, de se mettre à sa place. Ce sont justement leurs différences, le fait qu’ils soient un duo et qu’ils s’entraident qui va leur donner un réel avantage par rapport à leurs opposants.

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Shinichi se pose énormément de questions sur lui-même. Pendant tout l’anime, le protagoniste a peur de perdre son humanité, il craint que l’influence de son parasite le change complètement et qu’il perde sa faculté d’émotion. Shinichi va chercher à savoir qui il est et si il est toujours lui-même. On nous montre une réelle quête de découverte de soi que je trouve fascinante.

Un anime truffé de métaphores et qui nous questionne sur notre humanité

Shinichi a l’impression de devenir de moins en moins empathique au fur et à mesure que la série avance, mais est-ce vraiment le cas ? Ou est-ce sa peur du changement qui lui fait ressentir irrationnellement cela ? Il s’agit clairement d’une métaphore sur l’arrivée à l’adolescence et tous les chamboulements et bouleversements qui en découlent. Migi, de son côté, découvre le monde des humains et s’adapte à son hôte, comme je l’ai dit, il tente de comprendre comment fonctionne les émotions et l’empathie.

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La question est, à force de vivre au côté d’un humain, est-ce qu’il aura lui aussi des émotions ? Ce qui est également très fort avec cet anime, ce sont les antagonistes. Il n’y a pas vraiment de « méchants », car les parasites, ceux qui prennent le contrôle du cerveau de leurs hôtes, n’ont pas d’autres moyens de survivre, ils ne font rien d’autres de mal à part tenter de rester en vie.  Ont-ils moins le droit de vivre que les humains et sont-ils forcément pire qu’eux ? Lorsque l’armée fait un massacre en tentant de démasquer les infectés, on veut nous faire voir que l’homme peut être encore bien plus vicieux que les parasites. Au fond, qu’est-ce qui fait de nous des hommes ? Les parasites, sont-ils moins « humains » que nous ?

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L’anime nous interroge sur ces questions fondamentales, il a une portée philosophique énorme, c’est ce qui le rend aussi sensationnel selon moi. Rajoutons également que même si la série est souvent gore et graphique, l’animation est somptueuse. Les scènes de combats sont fluides, efficaces, extrêmement violentes et nous en mettent plein la vue.

Des personnages féminins malheureusement caricaturaux

Le seul défaut est pour moi le traitement des personnages féminins. Sans ce problème, l’anime serait un sans-faute, c’est vraiment dommage. La série est extrêmement intelligente sûr tellement de points, mais est clairement en retard sur sa façon de représenter les femmes. Sans qu’ils ne soient tout à fait affligeants, la majorité des personnages féminins sont ratés et ne servent presque qu’à tomber amoureux du héros.

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La copine de Shinichi est par exemple assez agaçante et très cliché. Heureusement, je vous rassure, ce n’est pas non plus insultant et cela se remarque peu, le problème n’est pas suffisamment présent pour que cela nuise à la qualité globale de l’œuvre, mais je devais le souligner.

Une œuvre formidable pour les débutants

En conclusion « Parasite: la Maxime » est le parfait anime pour commencer. La série est remarquablement écrite et ose aborder des thèmes fondamentaux et philosophiques. On ne peut plus décrocher, tant on est pris dans l’histoire et les enjeux, les 24 épisodes se dévorent à toute vitesse. Le traitement décevant des personnages féminins est mon seul reproche, mais cela n’empêche pas cet anime de briller.

Bande-annonce en Japonais:

« Perfect Blue », l’incroyable film d’animation qui a inspiré « Black Swan »