Le week-end dernier, nous sommes allés faire un tour du côté de Botanique, assister au concert de Thylacine qui se produisait dans le cadre des “Nuits Botanique”, édition 2022. L’occasion faisant le larron, cela nous a aussi permis de tester pour la première fois ce rendez-vous récurrent de la scène musicale belge. Ce festival emblématique nous propose cette année pas moins de 80 concerts sur 20 jours, disséminés sur quatre scènes différentes (l’Orangerie, la Rotonde, Grand Salon et le Chapiteau) du 27 avril au 16 mai 2022.
Les “Nuits Bota”, comme on le surnomme affectueusement, c’est l’évènement à ne pas manquer pour les aficionados de musique de tout poils, plébiscité pour sa programmation toujours plus éclectique, incluant de nombreuses étoiles montantes de la scène musicale belge et internationale.
Cette 29ème édition se voulait cette année un peu particulière, marquée par une attente impatiente d’un public toujours plus exigeant, et l’idée était de reprogrammer les artistes qui avaient du être reportés au court de ces deux dernières années de Covid. Il y en aura en effet pour tous les goûts car un large éventail de styles musicaux sera représenté : du hip hop au rock, en passant par la pop et l’électro aux accents psychédéliques. Au programme, donc, dans le désordre: de grosses tête d’affiche tels que Gaëtan Roussel, des artistes installés comme Fischbach, Antoine Willemans du groupe Girls in Hawaii, mais aussi des nouveaux venus qui nous propose quasi en avant première leurs nouvelles compositions : Yamila, My Diligence, Unik Ubik, Saskia, Glauque… et bien d’autres encore.
On remarquera aussi la présence des sensations musicales belges du moment (un tiers des artistes programmés sont de purs produits du plat pays), comme Iliona, ou encore ML, trio de pop sur lequel nous vous conseillons de garder un oeil attentif.
Un cadre enchanteur et un parti pris éco-responsable
Pour être tout à fait honnête, en plus, évidemment, du concert qu’on était venu voir, c’est surtout l’originalité et la beauté du lieu qui nous ont marqués.
Il faut dire que comme environnement, il y a pire : le lieu est enchanteur – les jardins du botanique ressemble à un petit îlot historique au milieu d’un quartier urbain plutôt connu pour ses tours de bureaux et ses immeubles ultra-modernes. Lorsque l’on passe les grilles de l’entrée, on entre déjà dans un autre monde et trois scènes s’offrent à nous, l’une, au milieu des jardins, le “chapiteau” a été érigée pour l’occasion, juste en face de la Rotonde, le bâtiment Art Nouveau emblématique du lieu – magnifique en surplomb.
C’est là, sur les escaliers en rotonde que l’on est invité à déguster une petite bière avant, pendant, ou après les concerts. Les allées de gravier ont été pavées de foodtrucks proposant des produits bio et/ou locaux, un aspect non négligeable pour une soirée réussie. Autre élément notable: fort de son label éco-dynamique, l’organisation festival a adopté une démarche éco-responsable avec la mise à disposition de gobelets réutilisables, matériels catering bio et compostable, sans oublier les (maintenant classique) toilettes sèches.
Une intention très honorable, qu’il est bon de saluer, à l’heure où ce sujet devient un impondérable dans le milieu de événementiel.
Le concert : Thylacine nous met en jambe
Un petit mot sur le concert, maintenant. Dans le “chapiteau”, la scène principale, l’artiste nous a offert un échantillon fourni tirés de ses quatre albums concept axés sur ses voyages aux quatre coins du monde – Transsiberian (2016), Roads Vol. 1 (2019), Roads Vol. 2 (2019), ainsi que Timeless (2020), un opus enregistré pendant le confinement. Le petit plus: il était accompagné en live par son pianiste, et a bien souvent dégainé l’un de ces instruments fétiches – le saxophone, ou la mandoline, pour accompagner des mélodies envoûtantes, savant mélange de sonorités tantôt exotiques, tantôt plus traditionnelles – l’artiste revisite des morceaux de musique classique comme les gnossiennes (Erik Satie), ou encore le clair de lune de Debussy pour le plus grand plaisir de nos oreilles grandes ouvertes. Tout ça porté par des jeux de lumières et un public plutôt accueillant.
Nous, on a adoré, mais les critiques ne sont pas toutes dithyrambiques pour cette première semaine. Moustique, pourtant partenaire sur l’organisation du festival, déplore des débuts musicaux plutôt contrastés, marqués par quelques contretemps fâcheux, remarque que le public se fait prier, et se déclare même déçu de la performance de certains artistes.
On a hâte de savoir ce que vous, vous en avez pensé !
