Netflix et son acteur fétiche, Penn Badgley (désormais producteur exécutif de la série) reviennent avec une quatrième saison de notre anti-héros sociopathe préféré.

À la fin de la troisième saison, Joe Goldberg assassine sa femme Love Quinn, et se fait passer pour mort en abandonnant son fils à un couple d’amis gay. Ensuite, dans la saison 4, le tueur en série érudit se retrouve désormais à Londres, sous l’identité de Jonathan Moore, professeur de Littérature Anglaise à l’Université, dans le but de retrouver Marienne Bellamy, son amour parti de New York. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Alors qu’il se retrouve malgré lui entouré de membres de la bourgeoisie anglaise (qu’il déteste), de mystérieux meurtres apparaissent autour de Joe et il est très vite pris au piège par l’un de ses membres qui, sous couvert d’anonymat, le pousse à collaborer sous peine de révéler son identité américaine au reste du monde.

Là où la deuxième saison avait, avec quelques gros sabots, joué au jeu de l’arroseur arrosé, et que la troisième avait dévoilé les conséquences d’un couple d’amants maudits. Cette nouvelle saison rejoue la carte du tel est pris qui croyait prendre, avec plus de subtilité que la saison deux, au point que l’on espère véritablement une rédemption pour notre sociopathe en chef.

You saison 4 ©Netflix

Ce qui est curieux avec notre protagoniste qui remplit toutes les cases du harceleur dangereux, est qu’on se surprend à avoir de la sympathie pour ce personnage, et ce, depuis le début de la série. Malgré son comportement exécrable, Joe Goldberg jette un regard juste sur l’hyperconnexion et l’hypocrisie de notre société, sans parler d’une haine des riches déconnecté de la réalité du monde (fort en vogue en ce moment).

Basé sur le livre de Caroline Kepnes, l’œuvre des showrunners Greg Berlanti et Sera Gamble s’inscrit dans la droite lignée de Gone Girl du méticuleux David Fincher, souvent cité dans la saison 2 d’ailleurs, et son rapport aux apparences. Les deux œuvres ont beau être le fruit du travail remarquable de deux femmes (Gone Girl est à la base un roman de Gillian Flynn), la série force l’indignation légitime de nombreuses féministes. On se retrouve face au même plaisir coupable que lorsqu’on regarde une œuvre sur Jeffrey Dahmer ou Ted Bundy, avec cette fascination pour le morbide et, dans ce cas-ci, à la « promotion » de relations amoureuses toxiques.

Quant à ce casting délicieusement britannique, se démarque la subtile et talentueuse Charlotte Ritchie, en tant que nouvelle proie de Joe Goldberg, ainsi que l’excellent Edward Speleers qui apporte des dialogues croustillants et un personnage parfait pour tourner autour de notre étrange protagoniste.

.