The Meg 2 : la surenchère
Le nom du prochain long-métrage Warner Bros est The Meg 2 ; the Trench. À paraître le 4 août, la suite du célèbre film de requin géant pousse encore plus loin son scénario simple au budget chargé.
Retour sur le précédent volet ; Jonas Taylor (Jason Statham), ancien plongeur et secouriste sous-marin est rappelé de son exil volontaire pour venir en aide à une équipe d’océano scientifiques aux prises avec un mégalodon. Fraîchement extirpé d’une zone inconnue de la fosse des Mariannes (approximativement 11 km de fond pour les intéressés), le monstre attaque tout ce qui bouge, de l’humain au navire, et doit être stoppé à tout prix.
Bref, un bon gros nanard en perspective.
Depuis Jaws (Les dents de la mer), sorti des ateliers de Spielberg en 1975, le monde du
cinéma a vu le conçept de super-prédateur à ailerons revisité plus souvent qu’à son tour. Outre les autres volets parus à posteriori, on peut citer des improbables comme L’attaque du requin à trois têtes, Mecha Shark vs Mega shark, ou encore The black demon (à paraître cette année), mais The Meg s’est tranquillement hissé au sommet du classement grâce à son excellente mise en scène, son atmosphère oppressante, son sens de la démesure, et peut-être la présence de Statham en tenue de bain après 40 minutes de visionnage.
Pour me faire l’avocat du Diable, permettez-moi d’avancer qu’il est difficile de refondre le même concept encore et encore, et que la plus grande qualité du film réside véritablement dans la reconstitution de l’atmosphère sous-marine, depuis ses plus beaux moments (généralement au début du long-métrage), jusqu’aux pires (immédiatement après..). Le geek en moi m’incite à citer la scène de la cage à requins suspendue au-dessus de l’abysse marin, avec Suyin (Li Bingbing) guettant la bête aux cinq cent dents, harpon en main, seule. De quoi tremper son siège, si on est thalassoophobe.
Au programme de ce second volet
Des squales, des squales, et encore des squales. Afin de bien exploiter l’univers mis en place pour son prédécesseur, The Meg 2 nous catapulte quelques temps après les évènements ayant chamboulés les eaux du Pacifique. L’équipe de chercheurs (ou ce qu’il en reste) explore le nouveau territoire aquatique découvert dans les tréfonds des Mariannes et tombe sur, suspense, plus de mégalodons.
Le trailer nous en dépeint quatre ; trois travaillant en groupe et un méga-mégalodon, forcément plus gros que les autres, assez scarifié pour figurer dans Mad Max. Inutile de dire que le long-métrage va tourner autour des actes de prédation exercés par ces fiers représentants de la famille des invertébrés sur nos gentils baigneurs en bikinis. Bonus ; le Kraken sera de la partie ! On s’en voudrait de ne pas intégrer l’une des terreurs aquatiques les plus populaires de la culture pop à cette nouvelle franchise. Dur de savoir si le film témoignera un peu de profondeur et de respect aux drames qui secouent nos océans ou si il suivra les nombreux nanards déjà parus sur la voie du Man vs Nature.
Le film d’horreur a-t-il besoin de se marier à l’engagement ?
Soyons bon prince ; non. Depuis Shining jusqu’à l’Exorciste du Vatican (respectivement
1980 et 2023), les films d’épouvante ont rarement eu le besoin de s’engager auprès d’une cause spécifique. L’intérêt premier est de faire flipper le spectateur, de le mettre à la place des victimes de la bête au moment de la pause-repas. Pourtant, dans le cas de The Meg, les éléments sont là ; l’innocente découverte d’une zone marine inconnue par les humains pousse automatiquement la faune à réagir, toutes dents dehors. Pour ceux qui ne l’ont pas vu, rappelons que c’est l’incursion de l’équipe Jonas/Suyin dans les profondeurs qui amène les mégalodons à venir sonner chez leur voisins du dessus.
Mais c’est de bonne guerre ; malgré un budget ahurissant (sous-marins à vingt millions de dollards..), nos amis du genre Sapiens peinent à se débarrasser de la bête et font rapidement face aux conséquences de leurs actes ; le requin explose des navires, mange des baleines et gobe plusieurs membres de l’équipe. Les observateurs attentionnés retiendront que les scénaristes ont placé parmi ces derniers deux individus incapables de nager, dont un sponsor qui pêche à la charge explosive. Face à l’espèce qui, je cite, « a dominé le monde durant 65 millions d’années », on est bien partis…
Cet énième réchauffé des grands classiques de combat humain/requin promet cependant de laisser la part belle aux éléments clefs du combo détonnant blockbuster-épouvante ; de l’action, de l’angoisse, un brin d’humour, le tout mijoté à la sauce Warner Bros qui prescrit une fameuse dose d’effets spéciaux afin d’emporter le quidam dans le monde sous-marin. La saison de la pêche s’annonce bonne !
Avant de clore cet article, rappelons ici que plusieurs des super-prédateurs aquatiques
projetés sur grand écran sont adaptés d’un livre. Les dents de la Mer, de son vrai titre Jaws (1977) et The Meg (1997) ne font pas exception, et la relecture de ces derniers ne saurait qu’être conseillée aux plus curieux.