« L’Abbé Pierre, faire la guerre à la misère », lumières sur le parcours d’un combattant hors pair
Il y a des hommes et des femmes dont le parcours est inégalé et le travail après leur mort préservé. Il y a des hommes et des femmes que l’on ne peut oublier et le temps effacer. Voici le portrait de l’un d’eux retracé au musée Citéco à Paris, à travers une exposition photo du 12 mai au 5 novembre 2023. C’est l’Abbé Pierre en images et en citations.
Un itinéraire différent
Rien ne prédestinait Henri Grouès alias l’Abbé Pierre a épousé la vocation d’homme d’Église. Né en 1912 dans une famille bourgeoise de huit enfants, Grouès menait selon ses dires « la jeunesse turbulente d’un bourgeois ». C’est lors d’une excursion scolaire à Assise, alors âgé de 15 ans, qu’il fait une expérience surnaturelle qui l’amène dans un premier temps à entrer dans l’ordre des Capucins pendant sept ans puis dans la prêtrise en 1938.
Depuis, Henri Grouès devenu l’Abbé Pierre n’aura de cesse de combattre la pauvreté et les injustices sociales. Certains événements sont répertoriés comme des faits incontestés. Pour exemple, l’abbé héberge des juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale en 1942 tout en exerçant son poste de vicaire à Grenoble. Il devient résistant et rejoint le collectif des maquis de Chartreuse et du Vercors. En 1945, il est aux côtés du Général de Gaulle à Alger. De 1945 à 1951, il est député M.R.P de Meurthe-et-Moselle. 1949 est l’année qui voit le jour de l’association qui porte aujourd’hui encore le nom d’Emmaüs. Mais c’est en hiver 1953-1954 que le prêtre entre dans l’histoire en lançant un appel national à la radio pour abriter les sans-abris face à la dureté du froid. S’en suivront de nombreux projets et des collectes de dons pour pallier le manque de logements et la lutte contre la précarité.
Aider les autres, son objectif
L’ensemble des actes posés et des postes occupés par l’Abbé Pierre se concentraient autour d’un point commun, aider les autres. Il disait : « Il ne faut pas attendre d’être parfait pour commencer quelque chose de bien. » Il encourageait à l’action avec des discours sur l’amour, l’amour de l’autre comme moyen d’épanouissement personnel et collectif : « On n’est jamais heureux que dans le bonheur qu’on donne. Donner, c’est recevoir.» Enfin, l’une de ses citations les plus célèbres est peut-être celle-ci : « Vivre, c’est apprendre à aimer».
Personnalité préférée des Français pendant plusieurs années, l’Abbé Pierre a continué le combat jusqu’en 2007, année de sa disparition. Sa popularité lui a valu des obsèques nationales. Ses descendants poursuivent son héritage et son œuvre.
Une exposition qui commémore l’homme
L’exposition L’Abbé Pierre, faire la guerre à la misère est une première en France. Laurent Desmard, président de la Fondation Abbé Pierre et ancien secrétaire de l’abbé affirme :
Pour la première fois en France, une exposition est dédiée à la vie et à l’œuvre de l’abbé Pierre. C’est un honneur pour la Fondation qui porte son nom d’avoir pu l’organiser, à l‘invitation de Citéco et avec l’aide précieuse d’Emmaüs International.
Le directeur de Citéco ou la Cité de l’économie, Philippe Gineste souligne que :
« La figure de l’abbé Pierre nous rappelle avec force qu’une société ne peut se concevoir que par une solidarité de tous les instants. (…) Avec ses actions d’une vie dédiées notamment à l’insertion par le travail et à la mise en place d’une loi contraignante pour produire des logements accessibles, l’abbé Pierre a montré une voie renforçant la construction d’une société solidaire. »
Au programme de l’exposition, des documents exclusifs tels que des témoignages historiques de l’Abbé Pierre et des photographies originales en noir et blanc et en couleur.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de Citéco et profitez de cette exposition inédite.