A l’occasion de la 60e Biennale d’Art de Venise (2024), l’artiste belge Tom Herck présente une nouvelle œuvre monumentale dans le jardin du Palazzo Balbi Valier, visible depuis le Grand Canal et le Pont de l’Académie (Ponte dell’Accademia). Once We Ruled the World présente une interaction entre des squelettes humains géants et des squelettes de dinosaures grandeur nature, en dialogue avec le Grand Canal.
L’extinction des dinosaures s’est produite il y a environ 66 millions d’années à la suite d’un événement cataclysmique, qui a laissé place aux mammifères et finalement à l’évolution de l’humanité. Malgré des capacités physiques largement inférieures à celles des dinosaures carnivores, les humains sont devenus des prédateurs de premier plan, bénéficiant de compétences cognitives avancées, d’outils sophistiqués et de structures sociales complexes. Ces atouts leur ont permis de dominer la Terre, mais leur ont également donné un sentiment de supériorité vis-à-vis des lois de la nature.
L’installation monumentale Once We Ruled the World – 10 mètres de haut au total – souligne métaphoriquement l’ego et la vanité de l’homme. Bien que les humains et les dinosaures n’aient jamais coexisté, les dinosaures et les thématiques de l’extinction, de l’évolution et du passage du temps exercent toujours une fascination. L’installation de Tom Herck rappelle la fugacité du pouvoir et la nature cyclique de l’histoire. Elle invite à réfléchir aux essors et aux déclins des civilisations ou des espèces qui ont autrefois exercé une domination prolongée sur la planète.
L’œuvre établit un lien profond avec la riche histoire de Venise et celle de l’humanité dans son ensemble, questionnant de manière ludique notre relation avec elle.
Avant d’être présentée à Venise, Once We Ruled The World sera exposée dans les jardins du château d’Ordingen en Belgique, de fin février à fin mars 2024. La position ‘assise’ du squelette a néanmoins été conçue spécifiquement pour la Biennale d’Art de Venise.
À côté de l’installation, un code QR bien visible attire les personnes intéressées par la technologie. Une fois scanné, le code QR révèle une application de réalité augmentée qui facilite un dialogue interactif entre les spectateurs et l’installation et fait référence à la révolution numérique en cours et à la trajectoire du progrès humain. En outre, l’application d’une peinture « lumière noire » transforme à la nuit tombée l’installation en une sorte de radiographie.
L’artiste belge Tom Herck
Tom Herck est né à Saint-Trond en 1984 et vit actuellement à Ordingen. Il est un artiste néo-conceptuel multidisciplinaire connu pour ses installations d’art public monumentales non conventionnelles et percutantes. Connu pour ses œuvres qui incitent à la réflexion, le travail de Tom Herck comprend des sculptures, des installations et des créations mixtes, qui dégagent toutes une authenticité non filtrée et encouragent à une profonde introspection. Il joue avec expertise sur l’interaction complexe entre les techniques artistiques traditionnelles et atypiques, ce qui se traduit par un ensemble d’œuvres qui trouvent écho auprès du public à de multiples niveaux.
Le parcours artistique de Tom Herck est sous-tendu par une exploration incessante de thèmes sociopolitiques et de questions existentielles. Son art plonge dans la complexité de l’existence humaine, abordant des thèmes tels que la vanité, l’histoire, la religion, l’ascension et le déclin des empires, l’extinction, l’évolution et la nature cyclique de l’histoire. Cette profondeur thématique souligne la résonance intellectuelle et émotionnelle des créations de Tom Herck et invite le public à réfléchir aux complexités de l’expérience humaine.
L’une des caractéristiques de l’art de Tom Herck est sa capacité à remettre en question les normes sociétales et à perturber les perceptions établies. À travers ses œuvres, il engage des dialogues qui transcendent les frontières culturelles et générationnelles. Les créations de Tom Herck servent de catalyseurs à des conversations qui sondent les profondeurs de la conscience collective, incitant les passants à reconsidérer leurs points de vue et à s’engager dans le vaste tissu de la pensée humaine.
Tom Herck a déjà réalisé plusieurs installations internationales majeures. Par exemple, avec The Wall (2019), il est le deuxième Belge à participer au festival Burning Man, dans le Nevada.
