« Krazy House », un film de fou furieux comme seul le BIFFF peut nous en offrir
La séance du film « Krazy House » à laquelle j’ai assistée au festival du BIFFF ce jeudi 11 avril fut l’une des plus déjantées que j’ai vécues. Je me suis rarement autant amusé dans une salle de cinéma. Il faut savoir qu’à ce festival, le public réagit au film, l’ambiance est tout simplement grandiose. Plus le long métrage est délirant, plus la salle sera endiablée.
« Krazy House » fait partie de ces œuvres dont la découverte dans de pareilles conditions est un réel bonheur. Après que le réalisateur, présent dans la salle, soit passé faire son show en déchaînant déjà le public avant même le début de la projection, « Krazy House » s’est lancé devant nos yeux ébahis et je peux vous dire que c’est une expérience dont je me souviendrai longtemps…
Krazy House © Kaap Holland Film
Il s’agit du genre de films qui, lorsque le générique de fin arrive, nous fait nous demander de quel esprit malade est sorti un tel scénario ? Mais dans ce cas-ci, il faut le prendre comme un compliment.
C’est un peu comme si le réalisateur avait mangé des champignons hallucinogènes et avait mis toutes les idées qu’il a eues dans son long métrage. Et ça a donné « Krazy House »
Un astucieux mélange des genres
Le film est touche-à-tout, il s’agit à la fois d’une comédie, d’un film d’horreur, d’un film gore et d’un film d’action. Après une introduction en noir et blanc très violente et stylisée, on se retrouve subitement, lors de la séquence suivante, dans un environnement qui n’a rien à voir.
En effet, le film nous plonge dans l’ambiance des séries américaines humoristiques avec des rires enregistrés. Toute l’action se déroule dans la maison de la famille Christian, dont le père de famille est un fervent croyant. Il s’agit d’une satire sur les « sitcoms »
Krazy House © Kaap Holland Film
Les personnages sont complètement caricaturaux et l’humour est vulgaire et de mauvais goût, mais cela fonctionne avec brio, car le film est complètement conscient de lui-même.
On sait que c’est le début et que tout va être chamboulé. L’atmosphère change petit à petit, on rit toujours, mais l’humour devient plus sombre et vicieux, jusqu’à ce que cela se transforme en bain de sang. Le film n’a aucune limite et ne nous épargne rien.
Krazy House, une œuvre subversive et démesurée
Il y a du gore et du sexe, c’est irrévérencieux et halluciné. « Krazy house » est une œuvre imprévisible, quand on a cru voir le plus invraisemblable, le long métrage nous balance une scène encore plus folle que la précédente.
Tout cela peut sembler brouillon et gratuit mais ce n’est pas le cas. Même si le long métrage est fou, il reste très bien pensé et maîtrisé, rien n’arrive par hasard.
Krazy House © Kaap Holland Film
Nick Frost, l’excellent acteur anglais de comédie, surtout connu pour des œuvres comme « Shaun of the dead » ou encore « Hot Fuzz », est merveilleux dans la peau de ce père de famille tout à fait dépassé par les événements.
Je l’avais toujours vu dans des seconds rôles, au côté du comédien Simon Pegg, mais ici il avait la lourde tâche d’interpréter le protagoniste principal et il y parvient à la perfection. Son personnage vit une réelle évolution qui est très bien mise en scène, et on finit par s’attacher à lui.
Les autres acteurs sont également bons, notamment Alicia Silverstone qui campe son épouse, mais c’est clairement Nick Frost qui ressort le plus à mes yeux. « Krazy House » c’est un trip jouissif, incroyablement amusant, qui vous fera passer un fantastique moment si vous aimez ce genre de films.
Merci au BIFFF de nous donner l’opportunité de découvrir des films comme celui-ci.
Bande-annonce en ANGL :