La nouvelle exposition de Val Smets à la Galerie Esther Verhaeghe s’intitulera « Will go undersky ».

Nous avions déjà eu le plaisir de découvrir les œuvres de Val Smets chez Stéphane Cauchies à Bruxelles, une toute nouvelle exposition se profile chez Esther Verhaeghe.

Culturius : Val Smets, parlez-nous de « Will go undersky”

Val Smets : « Lorsque je prends mon pinceau, je ne sais pas où la peinture va m’amener. C’est comme si ma main se connectait à des forces extérieures surgies de rêves, de paysages intérieurs, de discussions, de lectures, d’échanges, de connexions. Une main métaphorique qui capte l’information pour la faire rejaillir ailleurs, emplie de nouvelles significations. Notre regard s’acclimate, change le sens, le réécrit à nouveau, pour donner du sens dans une société en flottement et en mouvement constants. La question de la multitude de personnalités en chacun de nous, l’identité complexe de chaque être humain. Le pouvoir du storytelling, en passant par Bettelheim, Pinkola Estés, le rêve chez Carl Jung et l’inconscient collectif.

© Val Smets

Mon attraction pour les sens cachés, l’automatisme chez les surréalistes qui, selon moi, ne dérive pas d’un inconscient personnel mais puise ses forces dans un inconscient collectif relié à la spiritualité. Des forces mythologiques modernes, des archétypes qui, au travers de plantes humanisées, prennent possession de la toile pour crier poétiquement un besoin de mort et de renaissance, de faire vibrer de nouvelles énergies, en connexion l’une avec l’autre. Ne plus se limiter à la cage bridée par des règles obsolètes, ouvrir la porte barrée pour prendre possession d’autres univers jusqu’alors méconnus.

© Val Smets

Quelle est la limite de la créativité? Les graines des arbres de nos villes s’adaptent au béton, construisent des « ailes » feuillues pour pouvoir tourner et, avec la gravité, détruire le béton afin de s’implanter. Les vers de farine n’étaient que de simples vers avant que l’homme ne broie le blé. Maintenant, ces mêmes vers rongent la frigolite du Marais du Wiels, la digèrent même, et pourraient servir à nourrir les poulets de nos contrées pour une économie circulaire.

© Val Smets

Comment nous réinventer dans un cadre fixe, comment peindre un mouvement bavard ou silencieux? Alors, j’ouvre une petite porte dans la toile et je laisse les mots s’échapper, là où le terrestre rejoint le céleste, dans ce flottement. « Will go underground », disait Duchamp. « Will go undersky ».

© Val Smets

La galerie Esther Verhaeghe – art concepts 

Cette galerie a été fondée en 2013 à Bruxelles. Elle est dédiée à l’art contemporain avec un accent particulier sur les femmes artistes contemporaines. Les artistes, œuvres et expositions interrogent des thèmes tels que la fragilité et la vulnérabilité, la présence et l’absence et la manière de rendre l’invisible tangible. L’impermanence, le mouvement et la transformation sont le fil rouge des œuvres et des artistes exposés et défendus par la galerie.

Exposition « Will go undersky » à partir du 5 novembre 2024, Galerie Esther Verhaeghe, 3 Avenue G. Macau, 1050 Bruxelles.


L’exposition de Val Smets consacrée aux champignons