« Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 » : un des plus grands films Marvel
Aujourd’hui, les films Marvel ne sont plus ce qu’ils étaient et ont, à mes yeux, perdu toute leur saveur. Il est donc temps de revenir sur une œuvre bien trop sous-estimée, qui date d’une période où le « Marvel cinematic universe » proposait encore des blockbusters de qualité, il s’agit, pour moi, de la plus belle œuvre de cette grande saga : « Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 ».
Je fais partie de ceux qui ont préféré « Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 » au premier et au troisième. Il s’agit d’une œuvre bien plus intelligente qu’elle n’a l’air et je la considère comme un chef d’œuvre du divertissement. Il va y avoir des spoilers.
Visuellement somptueux
Premièrement, la photographie de ce long métrage est tout simplement magnifique, que ce soit les plans de poursuites dans l’espace, le trône de Ayesha, la planète d’Ego, qui est splendide ou encore la bataille finale où les gardiens affrontent une planète entière, qui est je vous l’accorde très longue (30 minutes) mais dynamique et impressionnante. Il y a une vraie envie de faire du cinéma avec cette œuvre, l’esthétique a été pensée et travaillée.

© Walt Disney Pictures / Marvel Enterprises
J’entends déjà ceux qui vont me dire que ce n’est pas bien car ce ne sont que des effets numériques. À ceux-là je réponds « et alors ? » Effectivement, les dernières productions Marvel possèdent des SFX absolument hideux, on a réellement l’impression que cet élément est négligé dans les blockbusters qui sortent aujourd’hui. Cependant, ce n’est absolument pas le cas des trois films « Gardiens de la Galaxie ». Cette technique, si elle est bien utilisée, peut permettre de faire pleins de choses. Ici les effets spéciaux sont remarquablement bien faits, il n’a rien à dire.
Un superbe développement des personnages
Passons aux personnages, ils sont vraiment excellents. On prend beaucoup de plaisir à retrouver cette bande de héros atypiques. Mais ici, ils sont encore bien plus développés et intéressants que dans le premier volet. On a d’abord Peter Quill, protagoniste principal, il a vu sa mère mourir d’un cancer étant enfant et n’a jamais connu son père. Il va faire la rencontre de celui-ci, Ego, qui est un être céleste, une sorte de divinité qui est née dans les étoiles il y a des millions d’années et qui a créé sa propre planète. Peter va alors devoir se confronter au fait qu’il est un demi-dieu.

© Walt Disney Pictures / Marvel Enterprises
Je trouve le développement de ce personnage tout simplement fantastique, on va le faire se questionner sur sa propre existence, sur le but de celle-ci. Il va se retrouver devant un choix cornélien, choisir la vie d’humain et rester avec ses amis et celle qu’il aime, ou choisir la vie de Dieu et abandonner tout cela.
De l’autre côté on a son père, Ego qui va se révéler être l’antagoniste principal du long métrage. C’est un méchant tout simplement génial et très intéressant, il est l’un de mes vilains de Marvel préféré. Ego est un être céleste, une sorte de Dieu. Son but est l’expansion. Lui qui a cherché la vie durant toute son existence, lorsqu’il l’a finalement trouvé, il a été très déçu par celle-ci. Il veut donc détruire l’univers pour le transformer en une extension de lui-même en se connectant à un autre être céleste, son fils. Peter ne va pas du tout adhérer au plan de son paternel, il va donc l’affronter et choisir la vie d’humain.

© Walt Disney Pictures / Marvel Enterprises
Ego est fascinant parce qu’on comprend son projet, même si on ne l’approuve évidemment pas. Pour lui qui est un Dieu, les autres êtres vivants sont comme des moustiques. La scène où Ego révèle à Peter qu’il a mis une tumeur dans la tête de sa mère car il était trop amoureux d’elle et qu’elle risquait de l’empêcher de réaliser son objectif est incroyable. C’est l’une de mes scènes cultes. On a également ce passage très fort ou Ego est sur le point de mourir et qu’il dit à Peter : « Tu es un dieu, si je meurs tu deviendras comme tout le monde ! » et Peter lui répond tout simplement « Et où est le mal à être comme tout le monde ? » Je trouve ça très puissant.
En plus, pour interpréter Ego, ils ont été prendre Kurt Russel, légende des années 80 qui a joué entre autre dans « The Thing », « New York 1997 »,« Stargate » ou encore « Ultime décision ». On n’aurait pas pu trouver un meilleur acteur pour ce rôle, Kurt Russel était fait pour, il est fabuleux dans ce long métrage. Je trouve dans tout cela un sous-texte religieux très intelligent. Avec Ego et Peter, on a le père et le fils, le parallèle entre Dieu et Jésus est évident.

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Sauf qu’ici Peter refuse de suivre la voie de son père et se retourne contre celui-ci. Comme l’histoire de Jésus mais inversée, où celui-ci refuserait de répandre sa parole, (parole qui est représentée dans le film par l’expansion) et déciderait de s’opposer à Dieu. On pose aussi la question de la bonté de Dieu. Si Dieu il y a, est-il bienveillant ? Ou au contraire cherche-t-il à être vénéré et comme Ego, à répandre sa toute-puissance sur les mortels ? Vous voyez que derrière le gros blockbuster se cache des questionnements vraiment très intéressants.
« Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 », une œuvre dont on ne soupçonne pas la richesse
Quand j’ai été voir ce film au cinéma, je ne savais rien de l’histoire, je m’attendais à voir un bon divertissement popcorn comme son aîné. J’adore le premier, il est efficace, il est pour moi un excellent divertissement et l’un des meilleurs Marvel, mais il ne va pas plus loin. Avec « Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 » je me suis pris une claque, car il allait plus loin que le simple divertissement, il m’a poussé à la réflexion, et c’est rare un Marvel qui fait cela. Il m’a aussi très fort touché et émut. C’est pour ça que je trouve cette suite bien meilleure et je ne comprends vraiment pas ceux qui ont été déçus, je pense que beaucoup n’ont pas compris le message du film. (Le troisième poursuivra cette voie, cette fois-ci en abordant la thématique de la souffrance animale).

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On a également Yondu, père adoptif de Peter qui va donner sa vie pour le sauver. Et celui-ci va se rendre compte que le père qu’il a cherché durant toute sa vie était en fait en face de lui depuis toujours et qu’il ne s’en rendait pas compte. On a cette magnifique réplique lors de son sacrifice. « Ego était peut-être ton père mais il n’était pas ton papa ». Certains trouve ça pathos, moi je trouve ça touchant. J’ai l’impression que les spectateurs aujourd’hui deviennent de moins en moins sensibles à l’émotion, il leur faut des choses sombres et ne sont plus émus devant ce genre de chose, c’est dommage.
On a également le personnage de Rocket, le raton laveur, qui va suivre un parcours initiatique au côté de Yondu, où il va prendre conscience que son comportement très cynique et toujours dans la provocation cache en réalité un sentiment de mal être, il va donc évoluer et changer. Yondu va lui faire comprendre qu’ils sont pareils tous les deux, que lui aussi à pendant tout sa vie cacher son sentiment de ne pas être aimé en ayant l’air constamment détaché de tout.

© Walt Disney Pictures / Marvel Enterprises
On a cette superbe réplique. « Je sais tout de toi. Je sais que tu joues comme si c’était toi le plus méchant et le plus dur, alors qu’en fait, tu es le plus effrayé de tous. Je sais que tu as volé les batteries dont tu n’avais pas besoin et que tu repousses tous ceux qui sont prêts à te supporter parce qu’un petit peu d’amour te rappelle à quel point ce trou à l’intérieur de toi est grand et vide. Je sais qui tu es, mon garçon, parce que nous deux on est pareils. »
Il y a aussi le lien entre Gamora et sa sœur qui est très forte et intéressant. J’ai entendu des gens dire que les relations entre les personnages ne sont pas intéressantes parce que ce ne sont que des « daddy issues » je trouve cet argument vraiment pas très intelligent. Oui le long métrage aborde des thèmes familiaux, et alors ? Ça pose un problème ?
Un long métrage qui nous fait passer par toutes les émotions
L’humour est également très bien géré, le film parvient brillamment à alterner entre les scènes drôles et les scènes sérieuses. On a des séquences désopilantes comme celle où Mantis, qui peut lire les sentiments, révèle à tout le monde que Peter est amoureux de Gamora et que Drax se met à rigoler. Celle où Rocket et Yondu sont enfermés et qu’ils essayent que Groot les aide à sortir mais celui-ci ne comprend rien. Il y a aussi la scène de la bombe avec le ruban adhésif.

© Walt Disney Pictures / Marvel Enterprises
Ou encore évidemment la formidable scène d’ouverture où les gardiens combattent un monstre et qu’au lieu de voir le combat, on suit le petit Groot qui danse dans un magnifique plan séquence. Tout ça est accompagné par une extraordinaire bande originale composée de chansons pop rock des années 60 à 80 qui sont justes fabuleuses. J’ai découvert beaucoup d’excellentes chansons grâce à ce long métrage.
En conclusion « Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 » est pour moi une réussite totale. C’est une œuvre qui aborde des thèmes riches, intéressants et qui pousse à la réflexion. Mais elle n’oublie pas pour autant d’être un divertissement génial et très drôle, avec des personnages attachants, intéressants et développés. Le visuel est en plus somptueux, la musique est magnifique et le méchant très réussi. Que demander de plus ?
Bande-annonce « Les Gardiens de la Galaxie vol. 2 » (FR) :
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