Du 19 au 22 août 2022, la ville de Jambes devient pour la 60ème fois la capitale du Folklore
Créé en 1958 par Jean Mosseray, dans la foulée de « l’Expo 58 », le festival de folklore franco-belge s’est rapidement internationalisé, puisqu’en 1978, il accueillit le Pérou. Et cette année, pour sa 60ème édition, « le Festival mondial du Folklore » présentera 6 groupes issus de 4 continents.
Les représentations trouveront une scène à leur mesure dans le hall sportif de l’Athénée de Jambes. Ce festival se veut un mélange de rêve, d’imaginaire, au travers desquels nous parcourons les couleurs du monde via les danses, les chants et contes traditionnels folkloriques.
Dans une période où les sursauts nationalistes de certains pays font régner un climat incertain, plus que jamais, la culture se veut un lien d’amitié entre les peuples.
Commençons la présentation des groupes par le continent américain.
Le Chili nous a envoyé le « Ballet Folklórico de la Universidad San Sebastián (BAFUSS) de Valdivia ».
Le BAFUSS a été créé en 2010 dans la ville de Valdivia, afin de sauver et diffuser la culture traditionnelle chilienne, exprimée au travers les danses et les musiques des différentes zones de ce long pays.
Le ballet est composé d’étudiants et de diplômés de l’université, encadrés par quelques professionnels.
On trouvera différentes figures traditionnelles dont celle du huaso, équivalent chilien du gaucho argentin dans l’imaginaire populaire. On pourra également découvrir la cueca, une danse nationale qui a décliné tout au long du 20ème siècle pour retrouver une nouvelle vivacité par une jeune génération de cuequeros.
Parmi les danses chiliennes, notons la présence de danses de l’ethnie polynésienne, venant de la célèbre île de Pâques.
Quant à la Colombie, elle nous a envoyé la « Compañía Bailarte Creativos de Bogotá ». Celle-ci participe pour la deuxième fois au festival, avec une toute nouvelle programmation.
Cette compagnie est reconnue comme une organisation de promotion culturelle dans son pays et à l’étranger.
Le spectacle « La Colombie en fête » présentera différents tableaux dont les « fêtes de Saint-Pierre et Saint-Jean ». On y exécutera également le « Bambuco », une danse reconnue comme patrimoine culturel de la nation. Il est le fruit du mélange de plusieurs danses issues du métissage ethnique consécutif à l’arrivée des Espagnols sur le continent.
On y évoquera également « Le carnaval de Barranquilla », inscrit sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO depuis 2008.
Le Mexique sera représenté par le « Ballet Folklórico Tzontémoc y Colectivo Tradicional Son Aguardiente de México » sous la direction de Lidia Leticia Osornio Manzano. Ce ballet a déjà une grande expérience, puisqu’il a été créé en 1968 à l’instigation de « l’Institut Universitaire de Formation des Enseignants » (Benemérita Escuela Nacional de Maestros), dans le but de préserver les valeurs culturelles et l’identité du Mexique, par l’entremise des danses folkloriques, l’objectif principal étant de fournir aux futurs enseignants une perspective améliorant l’éducation culturelle.
Très riche en langues, cultures et traditions, mélange d’ethnies et de cultures intercontinentales, le Mexique offre un important éventail de danses typiques venant des différents états du pays.
En plus des danses, le groupe nous fera profiter de nombreux chants issus de ce qu’on appelle la « World music ».
Pour l’Afrique, le festival a invité les « African Tumbas of Kenya » de Nairobi. 35 jeunes artistes, danseurs, musiciens et acrobates se produiront sous la direction de John Maina Macharia.
Les artistes de cette formation appartiennent à différentes ethnies du pays.
Au Kenya, la danse est un mode de vie. Tous les moments importants de la vie, comme les naissances, le passage à l’âge adulte, le mariage, la mort sont accompagnés par des danses spécifiques. En 2017, le groupe « African Tumbas of Kenya » a remporté le « grand prix du folklore » lors de son passage en Pologne.
Et d’Europe, justement, nous viendra tout d’abord, un groupement polonais « Zespół Pieśni i Tańca « Mały Śląsk » de Radzionkow.
Fondé en 1973, sous l’ère communiste, par Edward Sosma, ce groupe s’est d’abord fait connaître sous le nom de «Groupe de Danse Folklorique des Jeunes Radzionkowianie. ». Ce groupe, très célèbre tant dans son pays qu’à l’étranger, représente son pays et ses différentes provinces sur les plus grandes scènes internationales. Il nous offrira un programme fait de mazurkas, de polonaises, de krakowiak …
L’Asie nous enverra pour la première fois l’ensemble venant de Thaïlande « Triam Nom Samut Prakan Folk Dance Group ». Ce groupe, créé dans un lycée situé à Samut Prakan, dans la région centrale du pays, est tout jeune puisqu’il a été fondé en 2014 dans le but de promouvoir la danse et la musique folklorique.
Les membres de cet ensemble sont des étudiants en arts du spectacle et des instruments de musique thaïlandais. L’atout de ce groupe est la représentation de 4 danses régionales, ainsi que de la danse issue de la culture traditionnelle thaï.
Nous pourrons admirer des représentations du khon (théâtre dansé et masqué, pratiqué par les hommes, il s’agit d’ un art du spectacle qui associe des éléments artisanaux, chorégraphiques, littéraires, musicaux, rituels et vocaux).
Les spectacles de khon, dans des costumes étincelants, nous offrent de gracieux mouvements de danse accompagnés d’interprétations vocales et instrumentales.
La musique thaïlandaise a incorporé différentes influences, celles des civilisations chinoise et indienne, ainsi que les musiques cambodgienne, laotienne et vietnamienne, celles-ci influençant à leur tour les cérémonies bouddhistes et brahmaniques, ainsi que les rituels animistes.
Et enfin, la Belgique, hôte de ce festival, sera représentée d’abord pour la Flandre par « l’Ensemble Folklorique Gelmel » de Schoten.
Fondé en 1968, il s’agit d’un groupe de danse, de musique et de lancer de drapeau.
Composé d’une équipe jeune et dynamique, ce groupe apporte ses propres créations à des pas retrouvés dans les bases du folklore flamand. L’atout de cet ensemble est qu’il possède un orchestre propre et conséquent, une exception dans le monde folklorique.
La Wallonie sera, elle, représentée par deux groupes.
Tout d’abord, « l’ Ensemble Pas D’la Yau » de Quevaucamps, provenant de Wallonie picarde.
Ce groupe, réparti en quatre sections, rassemble des adultes et des adolescents formés à la pratique des danses traditionnelles et historiques depuis de longues années.
L’ensemble travaille sous la direction de Marc Malempré, et les musiciens seront dirigés par Yves Fagnot. Les thèmes abordés seront les danses, les chants et la musique traditionnels de Wallonie, de Flandre, du 16ème au 20ème siècles, ainsi que des danses historiques de la Renaissance et du 18ème siècle.
Et enfin, la « Frairie Royale des Masuis et Cotelis Jambois » de Jambes.
Créé en 1960, ce groupe composé d’un groupe d’enfants et d’un groupe d’adultes, veille à ressusciter les traditions ancestrales de Jambes, par la musique et la danse. Les costumes aux tons chatoyants sont ceux qui étaient portés au 18ème siècle, les dimanches et jours de fête. Ils furent réalisés d’après des tableaux et gravures exposés, à Namur, au Musée Groesbeeck de Croix à Namur.
Le répertoire comprend la plupart des danses wallonnes traditionnelles : arèdjes, matelottes, mazurkas, passepieds, quadrilles, troïkas, valses, …
D’autres danses doivent être intégrées dans le contexte plus général des croyances et des coutumes de la région.
Comme, par exemple, la polka noire, réputée maudite car elle apportait la maladie de la pomme de terre, qui fit tant de ravages.
De même, le branle de Mariembourg ou danse du bouquet, qui ont une grande importance puisque d’après les archives historiques, ces danses ont été exécutées devant Louis XIV et sa Cour après le siège de Namur en 1692.