« Savage River », rédemption dans un monde d’hommes
L’actrice australienne Katherine Langford, découverte grâce à la série 13 Reasons Why, revient dans son pays d’origine pour une mini-série policière : Savage River.
C’est l’histoire de Miki Anderson, jeune femme d’une vingtaine d’années revenant dans son village natal après avoir purgé une peine de prison pour le crime « passionnel » de sa meilleure amie lorsqu’elle était adolescente. Mais le problème, c’est que le village ne l’entend pas de cette oreille. Miki doit affronter le regard de la famille de la victime, de sa propre famille, du maire et des autres habitants.
Pour montrer patte blanche, elle est engagée par l’abattoir de moutons de Savage River, centre névralgique et économique de la ville. Alors qu’elle est piégée par un de ses collègues dans une des salles de l’abattoir, elle tombe nez à nez avec le cadavre du père de sa précédente victime, et, dans un mouvement de panique, quitte les lieux, les vêtements imbibés de sang : l’enquête suit son cours, mais tous les regards se pointent vers elle, vu ses précédents.
Savage River est une mini-série efficace, là ou de nombreuses critiques y ont vu un renouveau du style Gothique Australien, d’autres y ont vu un plaidoyer féministe. Miki revient dans son village, pleine de regrets et de remords. Son expérience en prison lui a permis de voir les habitants de Savage River pour qui ils sont fermés sur eux-mêmes, remplis de biais racistes et misogynes.
L’ancien maire, qu’on croirait tout droit sorti d’un western moderne pro-Trump refuse de voir une candidate progressiste gagner les élections, le propriétaire de l’abattoir exploitant les immigrés (majoritairement musulmans) venus d’Asie, la police pointant du doigt ces mêmes immigres dès que l’enquête commence.
La série aborde également des sujets d’actualité toujours clivant, tel que le droit, l’immigration, l’avortement, l’homosexualité, la rédemption et le Boys Club. Avec son style quasi-documentaire, on se croirait tout droit dans l’adaptation d’un fait divers sordide mais réel. Surtout quand les images de l’abattoir appuient subtilement sur la symbolique parallèle entre les moutons et les villageois suivant leurs instincts primaires sans vraiment réfléchir.