L’accueil que reçut « Hollow Man, l’homme sans ombre » du réalisateur Paul Verhoeven à sa sortie fût plus que mitigé. C’est le dernier long métrage que le cinéaste tournera aux États-Unis, il rentrera ensuite dans son pays natal, les Pays-Bas, pour y mettre en scène l’excellent « Black book ».

Je n’avais pas d’attente particulière quand je me suis lancé dans la vision de « Hollow Man » et j’ai été plus qu’agréablement surpris. Je désire maintenant rendre justice à une œuvre qui est, selon moi, bien trop sous-estimée.

Hollow Man : une relecture très intéressante du thème de l’homme invisible

Avec ce long métrage, Verhoeven explore le thème de l’homme invisible en nous contant l’histoire d’un brillant scientifique, qui après avoir trouvé une formule d’invisibilité et l’avoir testé sur lui même, va sombrer peu à peu dans la folie.

Cela fait évidemment écho au chef d’œuvre de James Whale « l’homme invisible » sorti en 1933 et le film lui rend souvent hommage. Il a été souvent reproché à « Hollow Man » de manquer d’ambition par rapport aux précédentes œuvres du metteur en scène et de ne pas avoir cet aspect « critique de la société » qu’on a l’habitude de voir chez lui.

© Columbia Pictures

On dit souvent du film qu’il n’est qu’un métrage horrifique très classique dont la seule trouvaille est que le boogeyman est invisible. Je ne suis pas d’accord avec cela. Je trouve le long métrage très intelligent dans l’approche de son concept.

On montre ici comment le pouvoir peut changer un homme et le rendre mauvais. On nous fait se demander comment on réagirait si on avait une faculté pareille. En abuserions-nous ? On assiste à la lente descente aux enfers du personnage principal et tout cela est remarquablement traité.

Un personnage principal complexe et torturé

La psychologie de ce protagoniste est superbement développée, on le voit devenir de plus en plus fou au fur et à mesure que le long métrage avance et ce personnage qui nous semblait sympathique au départ devient de plus en plus inquiétant.

© Columbia Pictures

Les autres personnages sont très attachants et bien écrits, ce qui permet au spectateur de s’inquiéter pour leur sort.  La mise en scène de Paul Verhoeven est excellente et très anxiogène.  Le cinéaste aime jouer avec nos nerfs en instaurant une menace qui peut être n’importe où et frapper n’importe quand.

Le film est parfois assez effrayant et malsain. Toutes les horreurs qu’un homme invisible est capable de faire si il abuse de son pouvoir nous sont exposées. Quant aux effets spéciaux, ils ont vieilli et ne sont plus parfaits aujourd’hui, mais ils restent assez impressionnants pour la date de sortie du film. Le long métrage possède énormément d’idées visuelles par rapport à l’invisibilité et est fortement créatif dans la façon de mettre cela en scène.

© Columbia Pictures

En conclusion « Hollow Man, l’homme sans ombre » est une œuvre à réévaluer d’urgence. Paul Verhoeven nous livre un film inventif, efficace et bien plus complexe qu’on pourrait le croire.

On assiste à la lente plongée dans la démence du personnage principal. On nous montre comment l’abus de pouvoir et le fait de trop se prendre pour Dieu peut faire sombrer un homme dans la folie meurtrière. Tout cela est sublimé par l’admirable réalisation de Verhoeven, qui prend vraiment le spectateur aux tripes et le fait s’agripper à son siège.

Bande-annonce Hollow Man en FR:


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