Elisabeth de Caligny est une figure connue de l’ufologie en France. Adepte des ovnis, mais aussi de nombreux sujets historiques qui relèvent du paranormal, elle a sa propre chaîne YouTube qui connaît un très grand succès sur le net. Ses talents naturels de conteuse, alliés à son expérience des plaidoiries du métier d’avocat qu’elle a longuement pratiqué, en font une personnalité attachante et passionnante. Ses travaux sont toujours parfaitement étayés par de longues recherches documentaires en amont, qui crédibilisent le contexte de ces incroyables événements qu’elle relate. Elle est fréquemment invitée sur les chaînes YouTube qui font référence dans ces matières. Son livre s’intitule : « Rencontres avec des Humains d’Outre-Espace ».

Elisabeth de Caligny est la marraine d’un cercle dédié aux questions dans lesquelles elle excelle : le Calais Paranormal Tour, qui est orchestré avec talent par un groupe de passionnés, dont son président Reynald Petitpas, son secrétaire Johann Andrieux de La Basserue ainsi que son épouse Clémence, et leurs amis. Ils ont récemment organisé un week-end de conférences d’Elisabeth de Caligny dans leur ville de Calais, conférences qui ont drainé une foule de passionnés, nombreux et heureux d’entendre de vive voix la célèbre conteuse dont les apparitions publiques sont rares. Nous avons eu le privilège de l’interviewer.

Madame de Caligny, d’où vous est venue cette passion pour l’extraordinaire et le paranormal ?

Cette passion ne date pas d’hier. J’ai toujours eu l’esprit curieux. Dès ma tendre enfance j’ai vécu des histoires tout de même assez étranges. Quand j’étais toute petite fille, je ne pouvais pas dormir dans le noir parce que je voyais des personnes lumineuses aux pieds de mon lit. Je voyais aussi des choses qui étaient par terre et qui ressemblaient à de grosses limaces de 30 ou 40 cm de long, avec des têtes pointues, et qui se déplaçaient à toute vitesse.

Des orbes dans la maison d’Elisabeth de Caligny en Normandie © Photo Elisabeth de Caligny

Je racontais ça à mes parents qui pensaient que j’avais beaucoup d’imagination, et j’étais somnambule en plus. Ils trouvaient que j’étais un peu bizarre, mais de mon côté je continuais à m’interroger sur un tas de trucs. J’ai une manière de voir les choses qui est un peu différente des autres. J’observe. Dans la vie normale, je suis les pieds sur terre, rationnelle. Mais j’ai l’esprit curieux, et j’ai toujours regardé ce qu’il se passait autour de moi. Et notamment dans le ciel.

Ovnis, ou bâtons lumineux, au-dessus de la propriété d’Elisabeth de Caligny en Normandie, située à la limite de la Manche et du Calvados, non loin de Saint-Lô © Photo Elisabeth de Caligny

A neuf ans j’ai fait une expérience assez étonnante. J’étais à côté de Vesoul en Haute-Saône avec mon grand-père qui était un ingénieur centralien, pas du tout le genre à planer. Nous avons vu quelque chose dans le ciel. Nous étions en 1964, et on ne peut pas dire qu’il y avait les Starlink qui se baladaient dans le ciel à l’époque. Il avait hérité de la maison d’une vieille tante dont il a vidé le grenier. Les vieilleries qu’il contenait ont été brûlées dans un feu de bois allumé dans le jardin.

Il me montrait les étoiles car il voulait que je connaisse Cassiopée, la Grande Ourse, tout cela. Tout à coup, une lumière est apparue dans le ciel étoilé et s’est immobilisée à notre verticale, une grande lumière blanche. Un faisceau tronqué en est descendu qui est venu jusqu’au-dessus du feu et en est reparti aussi vite. Puis la chose a disparu. J’étais stupéfaite, et j’ai demandé à mon grand-père ce que c’était. Il m’a répondu : « Oh, ma Chérie, nous sommes en pleine Guerre Froide, ça doit être un avion russe qui nous survole. »

Ovnis, ou bâtons lumineux, au-dessus de la propriété d’Elisabeth de Caligny en Normandie, située à la limite de la Manche et du Calvados, non loin de Saint-Lô © Photo Elisabeth de Caligny

Je me suis dit qu’il se payait ma tête car j’étais loin d’être naïve, et depuis ma plus tendre enfance j’étais passionnée par tout ce qui volait. Depuis la maternelle je dessinais des Caravelles, j’étais fascinée par les avions et je passais mes dimanches à Orly. Je voyais bien qu’il y avait un truc qui n’allait pas et qu’il me racontait des cracks. Je sentais bien qu’il me mentait mais je ne lui ai jamais posé de questions car il était assez carré et autoritaire.

Ce qui a été étrange c’est que, des années plus tard, j’ai posé la question à ma petite sœur qui était là aussi ce fameux soir, mais elle ne se souvenait de rien. Elle n’avait pourtant que seize mois de moins que moi, et elle avait aussi tout vu. Cette chose-là m’a intriguée.

Etrange apparition dans la propriété d’Elisabeth de Caligny en Normandie, le paranormal aurait-il de l’humour ? © Photo Elisabeth de Caligny

Quand mon grand-père est décédé brutalement, alors que j’avais treize ans, avant de partir, la dernière fois que je l’ai vu pendant les vacances de Noël, il a passé une partie de la nuit à m’expliquer beaucoup de choses sur la physique quantique et les multi-dimensions. Des concepts qui ont pris toute leur saveur plus tard. J’étais capable de comprendre cela, car instinctivement ça me parlait. Mon grand-père recevait des visites de personnalités étrangères importantes, ministres et autres. J’ai su par la suite que l’un de ces ministres, français celui-là, s’intéressait beaucoup à tout ce qui volait dans le ciel.

Une photo Google Earth de la propriété d’Elisabeth de Caligny en Normandie, où se dessine une tête de dragon surmontée d’une croix © Photo Elisabeth de Caligny

Quand j’ai grandi j’ai assisté à des choses extrêmement curieuses, notamment à des ballets d’ovnis. Avec le temps, cela s’est accentué. Puis j’ai vécu des événements paranormaux en Normandie dans une maison de famille, après que j’ai dû, hélas, pour des raisons de santé, quitter la profession d’avocat que j’exerçais à Paris.

Nuée fantomatique dans la propriété d’Elisabeth de Caligny en Normandie © Photo Elisabeth de Caligny

J’ai aussi fait des photos, des trucs d’un paranormal absolu, à peu près 40 000 photos. Vous voyez, cela faisait longtemps que j’étais dans les clous. Dans les années 70, quand Jean-Claude Bourret a sorti un de ses premiers livres sur les ovnis, j’ai commencé à lire tout ce qu’il y avait sur le sujet. Je faisais cela en dilettante, mais quand je me suis retrouvée inactive du fait de mes problèmes de santé, j’ai commencé à écrire. Sur internet, je posais des questions sur les ovnis, et de fil en aiguille j’ai été mise en relation avec des personnes qui se passionnaient pour le sujet. J’ai écrit des articles qui ont été lus, et des médias du net m’ont approchée. C’est comme cela que ça a commencé.

Ovnis, ou bâtons lumineux, au-dessus de la propriété d’Elisabeth de Caligny en Normandie, située à la limite de la Manche et du Calvados, non loin de Saint-Lô © Photo Elisabeth de Caligny

En fait j’avais un terrain propice, je ne me suis pas intéressé à ce sujet par hasard. Si je n’avais vu cette chose-là en 1964, si je n’avais pas vécu ce que j’ai vécu et si je n’avais pas eu l’esprit curieux depuis toute petite, je serais sans doute passée à côté. Mais là, je suis en plein dedans.

Avec cette expérience d’une vie, comment voyez-vous la dernière vague d’apparitions d’ovnis aux États-Unis cet hiver, en décembre 2024 ?

C’est très intéressant, parce que cela fait des années que ça dure, mais ça s’est accentué maintenant. Il y a toujours eu cela en Californie, voire jusqu’en Colombie Britannique. Beaucoup racontent qu’il y a là-bas des bases souterraines.  J’ai un peu de mal à y croire, parce que je suis quand même assez sceptique pour certaines choses. J’y vais petit à petit. De toutes façons, depuis la Seconde Guerre mondiale il y a beaucoup de choses très particulières qui se sont passées. Mais j’aime bien le tangible et le pas trop perché, même si le sujet en lui-même est perché.

L’invasion des « drones » dans le New Jersey l’hiver dernier, ici à New-York le 18 décembre 2024 © DR

J’avais été fort impressionnée par le professeur John Mack, qui, de mémoire, avait créé la chaire de psychiatrie à Harvard. J’ai eu aussi l’occasion d’aller écouter le professeur David Jacobs sur les hybridations d’humains, en lien avec les abductions qui sont de plus en plus nombreuses. Je prends cela au sérieux et je ne crois pas que ce soit le fait du hasard. Quand on voit l’état de notre monde, de notre planète, qui part dans tous les sens et qui est si agité, cela ne m’étonne pas.

Le professeur David Jacobs, de l’Université Temple, de Philadelphie en Pennsylvanie, spécialiste des abductions © Wikipedia Commons

Pour ce qui concerne la vague récente du New Jersey, je pense que c’était très humain, mais avec autre chose derrière qui surveillait tout cela. Il y avait des drones, et d’autres choses aussi. Ca a été enterré assez vite. Quand il y a eu le ballon chinois, on a su tout de suite de quoi il s’agissait. Mais là, ce n’était pas une nation étrangère qui venait faire des opérations. On a aussi vu qu’il y avait une certaine inaction de la part des autorités de police, du FBI et des autres services. Est-ce que ça a été un test vis-à-vis de la population ? Possible. Est-ce que c’était autre chose ? En tous cas, il y a peut-être eu un peu des deux.

Pourquoi, selon vous, ce silence généralisé des autorités sur ces questions ? De quoi ont-ils peur ?

Quand l’humain est déstabilisé, c’est la panique à bord. Quand il y a un danger externe qu’il ne peut pas maîtriser, ça peut aller très loin. Mais les gouvernements n’en savent-ils pas plus qu’ils n’en disent ? Et ils ne disent pas grand-chose, comme chacun sait. Peut-être sommes-nous plus dans l’ennui qu’on ne veut bien nous le dire. L’armée américaine et le Pentagone, avec l’histoire des tic-tacs en Californie, communiquent depuis un certain nombre d’années maintenant.

Les ovnis en forme de tic-tacs, tels que divulgués par le Pentagone en 2019 © USAF

Des gens comme David Grusch, et d’autres, disent des choses très sérieuses, alors que ce sont quand même des agents du renseignement américain qui ont travaillé durant des années sur ces sujets. S’ils le disent publiquement, et que ça ne fait pas plus de vagues que cela de la part des autorités, c’est qu’il y a peut-être quelque chose à révéler et qu’au bout d’un moment il faut y aller. Petit à petit, et à petits pas. Ce qui est le plus inquiétant à mon sens.

David Grusch, ancien agent fédéral américain spécialisé dans les phénomènes et anomalies non-identifiées, témoigne devant le Congrès le 26 juillet 2023 © Photo Brendan Smialowski pour Le Figaro

Nous nous retrouvons à mon avis dans une situation très particulière, et il est évident que si la situation est grave, les gouvernements n’ont pas envie de discuter de tout cela. Comment en effet expliquer à la population, alors qu’ils sont sensés êtres les gardiens de la sécurité, qu’il y a quand même un petit problème ? Et de quelle nature est ce problème? Est-ce qu’eux-mêmes ont mesuré l’envergure de la situation ? C’est tout de même bizarre, et c’est peut-être plus prudent de ne pas trop en dire. En ce moment, on voit bien qu’il y a une agressivité dans la population, et que pour un oui, pour un non, cela peut exploser.

Vous disiez dans une interview récente qu’un ovni pouvait se poser sur la Place de la Concorde, qu’il se trouverait encore des gens pour ne pas y croire

Mais c’est certain. Il y a des gens qui n’admettent absolument pas la chose, parce que l’humain a peur de ce qui le dépasse. A partir de là, il trouvera toutes les explications possibles pour réfuter. En France on vous dit souvent « Les ovnis c’est de la rigolade ». Mais même l’Armée Américaine et le Pentagone dévoilent des films, des preuves. C’est de l’avéré, c’est du factuel.

« Un samedi, je faisais une sieste dans mon appartement de Paris, près de la Porte de Saint-Cloud, et j’ai été réveillée en sursaut par un coup de tonnerre. Comme un zombie, je me suis levée et j’ai pris mon appareil photo. J’ai shooté à l’aveugle et il y avait cela sur la première photo, alors que je ne le voyais pas à l’œil nu » © Photo Elisabeth de Caligny

Certains disent que cela pourrait être une autre nation, les Russes, les Chinois, qui ont développé ces technologies, et que les Américains seraient mal à l’aise de l’avouer

C’est possible. Mais c’est peut-être mieux de dire que cela vient de pays plus ou moins amis, plus ou moins ennemis, plutôt que d’avouer que cela vient d’ailleurs, et qu’on ne maîtrise rien. Que cela viendrait d’intelligences externes. Ce serait très inquiétant pour une majorité de la population, qui veut garder sa petite vie tranquille. Comment les gens pourraient-ils seulement admettre ce genre de situation ?

Paraphrasant le best-seller des années 60 de Gérard de Sède, « Les Templiers sont parmi nous », pourrait-on dire que « Les Extraterrestres sont parmi nous » ?

Je pense qu’ils sont là depuis longtemps. Je n’ai pas de doutes là-dessus. Ils sont capables de s’infiltrer parmi la population, j’en suis absolument convaincue. J’ai déjà eu quelques rencontres un peu bizarres dont j’ai eu l’occasion de parler ces jours-ci. La première fois, je n’étais pas vraiment briefée sur le sujet, je ne peux pas affirmer ce que c’était, mais ça m’a fait un drôle d’effet. Quant à la seconde fois, ça n’avait pas vraiment tête humaine, et c’était en plein aéroport d’Orly, en pleine journée.

Le livre d’Elisabeth de Caligny, une série de témoignages extra-ordinaires © JMG éditions

Ce truc-là m’a joué des tours quand même, et je me suis dit qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. C’est très bousculant de voir des choses qui nous dépassent et qu’on ne comprend pas. Même quand vous avez une idée du sujet, quand c’est à vous que cela arrive, c’est tout de même très perturbant. Il y a la théorie d’une part, et la pratique de l’autre.

Quand on lit les témoignages au fil des siècles, on se rend compte que les apparitions d’ovnis se produisent sous des formes qui évoluent et qui correspondent à la technologie du temps.  Comment cela se fait-il ?

Ces choses-là savent s’adapter.

Est-ce elles qui s’adaptent, ou est-ce une projection de l’esprit humain qui ne voit que ce qu’il connaît ?

On peut se poser un tas de questions. Qui sommes-nous, où sommes-nous, dans quoi vivons-nous, et quelle est la réalité et la vérité dans tout cela ? Qui a des réponses ? On ne peut avoir que des hypothèses.

Pour aller plus loin dans vos réflexions, lisez le livre d’Elisabeth de Caligny : Rencontres avec des Humains d’Outre-Espace, JMG Éditions, 2021.

Visitez la chaîne YouTube d’Elisabeth de Caligny, et laissez-vous emporter par les histoires merveilleuses, et délicieusement effrayantes, qu’elle conte avec beaucoup de talent:


« L’Atlas des lieux hantés », Christian Doumergue et les fantômes