Françoise Hardy (1944-2024). « On est bien peu de chose, et mon amie la rose, me l’a dit ce matin. Pourtant j’étais très belle. Vois, le dieu qui m’a faite, m’a fait courber la tête, et je sens que je tombe, j’ai le pied dans la tombe, déjà je ne suis plus. Tu m’admirais hier, et je serai poussière pour toujours demain ».

Comment te dire adieu, Françoise? Les poètes ne meurent pas vraiment, ils survivent au travers de leurs œuvres, et les tiennes sont innombrables. Comment choisir dans le florilège de tes chansons devenues des classiques de la chanson française? En voici une petite sélection de cinq morceaux qui nous ont accompagnés le long de notre vie et qui nous ont souvent émues. Tu n’avais pas besoin de crier pour te faire entendre, ni de te rouler par terre pour attirer l’attention. Ta simple présence éthérée et énigmatique attirait à toi les regards. Tu étais envoûtante et hiératique, un peu distante par rapport à un monde qui t’intriguait.

Chez Thierry Ardisson tu nous parlais de ta vision de la mort : « J’ai toujours été intéressée par la spiritualité, par le sens de la vie, ce que nous faisons là, et pourquoi. J’ai toujours eu l’impression que la mort, qui est un moment très pénible pour tout le monde sauf pour les gens qui meurent en dormant peut-être, c’est la libération de l’esprit, qui est subitement libéré du matériel, du physique, et qui va vers un autre espace-temps. Je pense que lorsqu’il y a des liens très forts entre les êtres, le fait que quelqu’un meure avant les êtres qu’il aime ne détruit pas le lien. Le corps n’est plus là mais l’esprit est là, ailleurs. Je crois à l’existence de l’esprit. »

Tu nous donnes envie d’y croire nous aussi.

Françoise Hardy, Mon Amie la Rose (1965)

François Hardy, La Maison où j’ai grandi (1966)

Françoise Hardy, Le Temps de l’Amour (1962)

Françoise Hardy, Comment te dire Adieu (1969)

Françoise Hardy, Tous les Garçons et les Filles (1962)