« Hallow Road » l’implacable huis-clos qui ne vous laissera pas indemne
« Hallow Road » nous invite à vivre l’un des pires cauchemars auxquels un père et une mère peuvent faire face. Il s’agit d’un huis clos particulièrement tendu et haletant, mené d’une main de maître par son réalisateur.
Nous suivons un couple, qui après s’être brouillé avec leur fille, va recevoir un appel de celle-ci. Elle est sous le choc et en panique ! Elle a fait un accident de voiture ! La mère va tenter de la rassurer et de comprendre ce qu’il s’est passé. La réalité s’avérera bien plus grave que ce qu’ils imaginent, car une jeune femme a été percutée et il est fort probable qu’elle ne s’en sorte pas. Les parents, complètement désemparés, vont prendre le volant, pour rejoindre leur fille sur le lieu de la tragédie.
Une œuvre maitrisée et viscérale
Le huis clos est un genre particulièrement délicat à traiter, en effet, garder un rythme et un suspense constant lorsqu’il n’y a qu’une unité de lieu, demande une grande maîtrise de la narration. Ici, le metteur en scène Babak Anvari réussi l’exercice avec brio et parvient parfaitement à tenir le spectateur sous tension pendant 1h20. Tout le long métrage se passe dans la voiture et on y voit seulement ces parents au téléphone avec leur fille.

Hallow Road © XYZ Films
Pourtant, on est pris aux tripes et impossible de décrocher de l’écran. On ressent comme les personnages l’urgence de cette situation dramatique. Les événements deviennent de plus en plus critiques au fur et à mesure que cela avance et on observe la lente descente aux enfers de ce couple. Comment un parent peut gérer le fait que son enfant soit le responsable de la mort d’une jeune fille ? Il aura fallu seulement quelques secondes d’inattention pour que l’irréparable soit commis.
Le remarquable jeu des comédiens permet à l’œuvre de garder son ton très immersif, car ils sont totalement habités par leurs personnages et on s’identifie à ceux-ci. Rosamund Pike est saisissante dans leur rôle de la mère, elle est une femme forte, capable de garder son sang-froid alors que tout son monde et ce qu’elle aime sont en train de tomber en morceaux.
Un scénario malin et surprenant
Ce qui est fort avec « Hallow road » c’est qu’il ne va pas dans une direction attendue, sans trop vous en dévoiler, le réalisateur prend des risques. La tension, qu’on croyait déjà à son comble, va grimper en milieu de métrage. L’ambiance va devenir très inquiétante et malsaine, les protagonistes seront poussés dans leurs plus sombres retranchements.

Hallow Road © XYZ Films
Tout cela se terminera dans une fin très déroutante, qui peut ne pas plaire à tous, mais qui ne laisse, en tout cas, pas indifférente. « Hallow road » est donc une très belle surprise, je l’ai découvert au Festival international du film fantastique de Bruxelles cette année et il s’agit du meilleur film que j’ai vu lors de cette édition.
Le long métrage fait penser dans son déroulement à l’excellent film danois « The guilty » qui était également un thriller en huis clos anxiogène, qui suivait une enquête se déroulant uniquement au téléphone, pour retrouver une jeune femme. Néanmoins, le cinéaste Babak Anvari arrive à insuffler sa propre patte à son œuvre et à renouveler le genre huis clos, en lui faisant emprunter une route à laquelle on ne s’attend pas.
Bande-annonce ANGL :
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