Interview : J.S. Piers nous parle de son premier roman « Le Dé à coudre »
« Le Dé à coudre » est le premier roman de l’auteur belge J.S. Piers. Cet ouvrage sorti le 14 mai dernier rencontre déjà son public. Étonnant pour le style, addictif pour l’intrigue, son auteur répond à nos questions. Interview.
Sorti aux Éditions Panthère, « Le Dé à coudre », relate l’histoire de six personnes. Elles reçoivent une mystérieuse enveloppe contenant un dé à coudre et un ticket de transport. Michael, Baldwin, James, Allison, Arthur et Susan ne se connaissent pas, mais ils répondront tous à la même question : « Qui est l’expéditeur ? ».
Votre roman « Le Dé à coudre » rencontre déjà un énorme succès. Vous vous attendiez à autant de réactions positives ?
J.S. Piers : c’est une énorme surprise pour moi. Ça marche vraiment bien depuis le lancement. Il faut savoir qu’on avait lancé une prévente, qui a duré un mois. Et, on a vendu 125 exemplaires durant cette période. Il était prévu de faire un premier tirage à 300 exemplaires qui, finalement, a été augmenté à 400, grâce à cette prévente.
J’ai de nombreux retours positifs des gens qui l’ont déjà lu. Ils me font des commentaires, m’envoient des messages sur les réseaux sociaux. C’est très souvent positif. Ce sont beaucoup de compliments et c’est vraiment inattendu.
Selon vous, le succès de votre roman serait dû à l’histoire qui n’entre dans aucune case ? Ou est-ce dû à votre style d’écriture ?
J.S. Piers : je vous avoue que je n’en ai aucune idée. Ce qui compte pour moi, c’est l’histoire. J’aime vraiment les romans où, dès le début, on se demande ce qui va se passer avec à la fin une résolution, une surprise.
Ce sont mes goûts au niveau de la lecture. Et je pense que l’on retrouve ça d’avantage chez les auteurs anglo-saxons. Tandis qu’en France, on est un peu plus autocentré avec l’autofiction.
Bien sûr, je généralise. Il y a des exceptions. Mais, je pense que c’est vraiment lié à mes lectures.
On me donne aussi un avis positif sur mon style d’écriture. C’est, sans doute, parce que j’aime la langue française et la grammaire. Je ne cherche pas à avoir un style particulier mais on aime quand même mon style. Donc, ça fait plaisir aussi.
Mais, comme je le disais, je privilégie l’histoire. Mon éditrice disait que ce roman-là est un mélange entre le Da Vinci Code et Harry Potter.
Parlons de ces retours positifs. Les lecteurs remarquent très souvent l’énorme travail de précision qui se cache derrière cet ouvrage. Est-ce que vous pouvez nous parler de ce travail de recherche ?
J.S. Piers : c’est effectivement toujours ce que l’on me dit. On remarque que j’ai fait énormément de recherches. Mais, en fait, ce roman, j’y ai réfléchi pendant 10 ans. J’ai commencé en 2006 avec ma première idée. J’avais une ligne de conduite, je savais où je voulais aller.
J’ai recherché beaucoup d’éléments de la réalité et de la fiction que je voulais relier. J’ai donc fait beaucoup de recherches sur ces thèmes-là.
Je voulais rendre perméable la frontière entre fiction et réalité. Ça a été beaucoup de travail de construction : des plans, des arbres généalogiques, des lignes du temps.
Il fallait essayer de structurer au maximum. Car, étant donné que l’ouvrage est assez dense au niveau des informations, il fallait le rendre le plus fluide possible au niveau de l’intrigue.
Donc, c’est vrai qu’à la lecture, il y a énormément de références culturelles, que ce soit cinématographique, littéraire, historique,… Je parle aussi beaucoup de la ville de Londres que j’adore.
Vous avez également écrit un guide « À la recherche du dé à coudre ». Comment en vient-on à penser au lecteur et à vouloir l’aider dans sa lecture ? Comment vous est venue cette idée ?
J.S. Piers : ce petit carnet de voyage est une idée de mon éditrice. En fait, dans mon roman, toute l’histoire commence à Londres. Mais elle ne se passe pas qu’à Londres. On part en France, sur une île mystérieuse,… Il y a plusieurs lieux.
Les personnages viennent de partout dans le monde. Que ça soit le Canada, les Etats-Unis, l’Europe ou l’Australie.
On a alors eu l’idée de ce carnet de voyage car même les personnes qui aiment beaucoup Londres, ne connaissent pas forcément les endroits décrits dans mon ouvrage. C’était donc une bonne manière de les faire découvrir en les reliant au roman.
Il y a alors tout un parcours qui est organisé pour passer d’un endroit à un autre, dans les lieux principaux du roman où les personnages interviennent.
J’ai mis, à chaque fois, une photo personnelle pour les dix endroits choisis avec des petites anecdotes, des explications, des descriptions,…
Et puisque c’est vraiment un carnet, il y a aussi moyen de prendre des notes personnelles. On peut faire les visites en « vrai » avec le carnet ou depuis chez soi.
Vous parliez d’anecdotes et de photos personnelles. Est-ce que cela veut dire que ce livre et le carnet sont basés sur votre vécu personnel en tant qu’expatrié en Angleterre ? Ou l’inspiration est-elle venue d’ailleurs ?
J.S. Piers : non, en fait, ce n’est pas lié. J’ai toujours aimé ça. J’ai toujours aimé la langue anglaise et la culture, etc. Mais, moi personnellement, j’ai travaillé du côté de Newcastle qui est dans le nord du pays.
Tandis que, dans le roman, on parle surtout de Londres et de son histoire. Que ce soit Jack L’Éventreur, La Royauté, ce genre de choses. Donc, plus généralement, je me suis inspiré de la culture anglo-saxonne mais ce n’est pas lié au fait que j’y ai travaillé.
C’est plus un partage de thèmes que le fait d’y avoir travaillé.
Vous parliez de votre éditrice. Comment le choix de cette maison d’édition, très sélective, est venu ?
J.S. Piers : le choix a été assez difficile. D’abord parce que, on le sait, il faut choisir les maisons qui correspondent à ce qu’on a écrit. Et je n’arrivais pas à mettre mon roman dans une seule case. Comme je le disais, il a, à la fois, un côté historique et fantastique.
Moi, je l’avais appelé, au départ, roman d’aventure. Il y a vraiment beaucoup de choses dedans et je ne parvenais pas à le mettre dans une case.
Finalement, cette maison qui privilégie les thrillers, l’a classé dans la case « thriller ». Mais, je précise toujours que dans le mien, il n’y a pas d’ambiance glauque ou de cadavre. C’est vraiment pour le côté « enquête et suspense » qu’on a choisi de le mettre dans le côté thriller.
Si vous aviez un conseil à donner aux personnes qui ont l’inspiration et qui n’osent pas se lancer, que leur diriez-vous ?
J.S. Piers : il y a plusieurs moyens de se faire éditer. Il y a l’autoédition.
Mais, moi, je ne voulais pas de ce choix-là car je voulais la reconnaissance de quelqu’un du milieu. Je voulais l’aval d’un professionnel qui travaille dans le monde de l’édition et qui pouvait me dire que ce roman a une certaine qualité.
Par respect pour les lecteurs, je voulais vraiment que ça soit approuvé par des professionnels du livre.
Et, à partir de là, c’est un parcours assez difficile. Il faut bien sélectionner les maisons d’édition. Il faut aussi bien respecter leurs demandes. Et, si on le fait, ça met déjà de bonnes chances de notre côté.
Quelle sera la suite ? Quels sont vos futurs projets ?
J.S. Piers : pour l’instant, je suis très occupé par la promotion et les séances de dédicaces. J’aime beaucoup rencontrer les lecteurs et discuter avec eux.
Mais, j’ai déjà dans la tête le deuxième roman. J’en sais beaucoup plus, à la même période, que par rapport au premier. Donc, je sais déjà où je vais du début à la fin.
J’ai ma façon d’écrire qui est très travaillée et qui demande beaucoup de temps, je vais me lancer dans la phase de documentation, de recherche et je vais rédiger tout ça.
J’ai aussi appris de mes erreurs. Tout ce que j’ai perdu comme temps pour le premier, je le sais aujourd’hui. Je pense donc que je vais gagner du temps sur le deuxième.
J’espère donc le sortir dans pas trop longtemps.
Et, pour le suivant, ça sera avec différents personnages, entre Paris, Bruxelles et Londres. Il n’y aura que deux personnages, contrairement aux 6 du premier. Donc, ça serait vraiment différent.
Mais, on saura que c’est un de mes romans car il y aura des thèmes communs et une écriture commune.
Le Dé à coudre (2022), Les Éditions Panthère, 296 pages