Découvrir un film au Brussels International Fantastic Film Festival est toujours une expérience incroyable ! Le public rigole, fait des blagues et réagit au long métrage. Il s’agit d’extraordinaires moments de partages entre passionnés. « It feeds » fut ma première séance de cette année et comment mieux commencer ?
Il s’agit d’un petit film d’horreur sans prétention, mais qui fonctionne bien et qui nous captive de bout en bout, grâce à un concept intelligemment pensé et maîtrisé. Le thème de l’entité diabolique n’est pas très original et a été éculé de nombreuses fois au cinéma, mais le film parvient malgré tout à l’exploiter de façon ingénieuse et à apporter de la nouveauté. Nous suivons une psychiatre dotée de dons médium, interprétée par Ashley Green. Celle-ci a la faculté de rentrer dans l’esprit de ses patients, afin de les débarrasser de forces maléfiques qui sont venus les infester.
It Feeds © Chad Archibald
Une jeune adolescente va frapper à sa porte et implorer qu’elle lui vienne en aide, car elle est tourmentée par un terrible démon. De toutes les menaces auxquelles cette femme a dû faire face auparavant, celle-ci est de loin la plus puissante et redoutable ! Surtout que sa propre fille va se retrouver mêlée à cette sombre histoire. Je ne vous en dis pas plus.
Un scénario captivant et bien écrit
L’intrigue est bien construite et les rebondissements sont nombreux, on est tout de suite pris par l’ambiance dégagée par l’œuvre. Le scénario ne va pas toujours où on l’attend et nous surprend régulièrement, pour notre plus grand plaisir. Le film exploite bien cette idée de psychiatre qui a la faculté de se glisser dans l’esprit des gens et nous offre quelques séquences de frousses assez saisissantes. L’entité en elle-même n’est pas souvent présente à l’écran, mais elle n’a pas besoin d’apparaître beaucoup pour nous impressionner, son design est très réussi, on ressent tout au long du film sa présence inquiétante qui plane autour des personnages.
It Feeds © Chad Archibald
Des personnages intéressants et profonds
Les acteurs sont très investis dans leurs rôles, il y a une volonté de mettre en scène des protagonistes réalistes et nuancés, c’est l’une des grandes forces de l’œuvre. La psychiatre ne joue jamais les héroïnes et pense prioritairement à protéger sa famille. De l’autre côté, le père de la patiente possédée nous paraît totalement détestable, mais il ne réalise pas ses actions gratuitement, il y a des raisons logiques qui le poussent à agir ainsi.
Enfin un film d’horreur qui prend le temps d’apporter un peu de profondeur à ses personnages.
Toutes leurs réactions face aux événements sont censées et intelligentes, ce qui n’est pas courant dans ce type de longs métrages. Seule la mise en scène est peut-être légèrement trop académique, elle fonctionne, mais je la trouve un peu en dessous du reste. Il y a malgré tout quelque chose qui manque, que je ne saurai définir, qui empêche « It feeds » d’être un grand film d’horreur. J’aurais peut-être aimé qu’il aille encore plus loin. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir, il s’agit d’une vraie réussite ! « It feeds » est un film d’horreur efficace et bien écrit, devant lequel j’ai passé un très agréable moment avec un public fantastique !
Bande-annonce (ANGL) :
« Woman of the Hour » : Certaines personnes ne veulent (tout simplement) pas mourir
