Grâce à la Fête du court métrage n’importe qui peut voir un film n’importe où mais pas n’importe quand… Du 16 au 22 mars, une grande variété de courts métrages seront disponibles dans plus de 6 000 lieux incongrus partout en France. Cette année, on retrouve une programmation haute en couleurs qui ne vous laissera pas indifférent.e. C’est l’occasion de parler de trois courts-métrages phares du programme 2022 à ne pas manquer.
La Fête du court métrage, de quoi s’agit-il exactement?
Que vous soyez à Amiens, Brest, Caen, Gap, Guyane, Issy-Les-Moulineaux, Langres,La Réunion, Lyon, Marseille, Aix-En-Provence, Aubagne, Metz, Nice, Cannes, Pantin, Paris, Pays de Retz, Rennes, Toulouse ou Brive, vous aurez la possibilité de participer à un grand nombre de projections dans divers cinéma, médiathèques, cafés ou bien même chez votre voisin.e! La Fête du court métrage incite un grand nombre de personnes à aller voir des films d’une durée de moins de trente minutes. En une demi-heure, vous aurez l’occasion de plonger au cœur d’histoires palpitantes qui vous emmèneront dans des univers différents et vous feront voir la vie sous différents angles.
C’est un événement national à ne manquer pas avec un objectif qui est simple : faciliter l’accès à l’univers du cinéma et plus particulièrement celui du court métrage au plus grand nombre. La Fête du court métrage sera également l’occasion de participer à différents ateliers, rencontres et animations autour des films projetés. Ça sera l’occasion de se surpasser en tant que spectateur. Pour vous donner un avant-goût de cette fête.
Courez voir “Confinés dehors » de Julien Goudichaud
Il fait nuit, une femme est assise sur un banc juste en face de l’Arc de Triomphe. Elle explique qu’à ce moment elle est toute seule dans un des plus beaux endroits du monde, qu’elle a de la chance. Et pourtant si elle se retrouve ici c’est parce qu’elle n’a nulle part d’autre où aller. Cette femme est sans-abri en pleine pandémie mondiale. Plus précisément, elle vit dehors lorsque la majorité des Français doivent rester chez eux par mesure de sécurité. Elle est confinée dehors et se livre devant la caméra de Julien Goudichaud. C’est toute l’idée derrière ce documentaire poignant, engagé et solidaire qui a été réalisé dans un contexte tendu prônant l’individualisme. Lorsque chaque soir, des milliers de Français se penchaient à leur fenêtre pour applaudir le personnel mobilisé pour lutter contre la pandémie, personne ne prêtait attention à ceux et celles qui faisaient la manche juste en dessous. Julien Goudichaud s’interroge sur comment est-ce que ces personnes sans-abris et sans argent ont survécu à cette période.
Dans la même veine que le nouveau hit “Santé” du chanteur belge Stromae, le réalisateur donne de la visibilité et une parole à ceux et celles qui n’en n’ont pas. Un documentaire extrêmement humain qui vous donnera matière à réfléchir.
Laissez-vous emporté par « Le Sang de la Veine »de Martin Jauvat
Un pet, des oiseaux qui chantent et Simon (William Legvhil) qui se lève pour aller à un Tinder date au milieu de ces vacances d’été en Seine et Marne. Voici comment débute le court-métrage de seize minutes réalisé par Martin Jauvat. Ce qui est plus intriguant reste ce rendez-vous chez cette Zoé (Anaide Rozam) dans un intérieur semblable à une soirée électro. On y découvre sa famille totalement absorbée par un documentaire sur l’espace et la difficulté que rencontre Simon à communiquer avec Zoé.
Les deux jeunes comédiens portent cette comédie décalée qui met en scène une nouvelle génération pétillante et prometteuse. On y retrouve des thématiques pertinentes à notre société qui sont abordées d’une manière légère et accessible. Il y a un jeu de pouvoir entre Simon et Zoé qui oscille, se déforme et s’évapore. Une dualité omniprésente dans ce court métrage entre la norme et l’absurde qui se manifeste par des visuels très marquants et deux personnalités différentes mais pas incompatibles. Le réalisateur Martin Jauvat peint un portrait contemporain de ce qu’est le flirt en 2022 et en profite pour enrichir notre vocabulaire quotidien.
“Mais en fait ça veut dire quoi le sang”
“Bah euh bah le sang c’est la famille, tu vois, genre on a le même sang”
“C’est poétique” Un court-métrage relaxant et feel good.
Et puis il y a “Je suis une biche” de Noémie Merlant
L’actrice révélée dans le film de Céline Sciamma “Portrait de la Jeune Fille en Feu” nous présente un court-métrage drôle et inquiétant qui ne dure pas plus de deux minutes. C’est le temps de découvrir l’univers de Nina aussi connue comme #Ninalabiche sur snapchat. Elle ne peut pas décrocher l’œil de son téléphone et ne peut également pas se passer d’utiliser le filtre biche sur son visage. Ce masque qui, à première vue, est plutôt mignon et inoffensif modifie sa voix et son visage pour que les deux soient davantage joyeux et vifs. Cette obsession à se voir et à être vue prend une ampleur beaucoup plus importante lorsqu’elle se rencontre que le filtre biche la suit dans le réel. Nina se précipite à nouveau sur son téléphone mais cette fois-ci c’est pour appeler son amie et lui demander de l’aide.
Ce petit court-métrage ne peut que vous faire cogiter sur la société actuelle avec un rapport à l’image qui devient de plus en plus compliqué et presque obsessionnel.
“Je suis une biche” à de quoi vous faire crier, venez voir !
La Fête du court métrage, du 16 au 22 mars 2022.