Le créateur de Downton Abbey étonne avec son nouveau projet
Le célèbre créateur anglais de la non moins célèbre série Downton Abbey, Julian Fellowes, vient d’annoncer son nouveau projet télévisuel, et il va là où on ne l’attendait pas : à Venise.
Si vous ne connaissez pas déjà l’auteure américaine Donna Leon, ni les aventures policières de son héros le commissaire Guido Brunetti, vous n’allez pas tarder à en entendre parler. Et pourtant, Les Enquêtes du Commissaire Brunetti sont des best-sellers vendues à des millions d’exemplaires. Le risque est donc limité pour Julian Fellowes qui ne part pas d’une page blanche, mais d’une série à succès de 32 tomes.
Julian Fellowes se lance dans des aventures vénitiennes © Wikipedia Commons
Et Fellowes n’est même pas le premier à avoir eu l’idée de ces adaptations. C’est tout dire. Déjà au début des années 2000 la télévision nationale allemande ARD avait décidé d’adapter cette série à succès qui marchait très bien auprès du public allemand sous le nom de Donna Leon. Tournée avec des acteurs allemands dans les lieux mêmes de l’action, c’est-à-dire à Venise, elle avait rencontré son public et avait même été traduite pour la télévision française et diffusée par France 3 à partir de 2010. Gageons que Fellowes aura sa propre interprétation de ces enquêtes à sa manière, so british.
« Requiem pour une Cité de Verre » (2009) et « Noblesse Oblige » (2001) © Éditions Points
Que sont Les Enquêtes du Commissaire Brunetti ?
Commissaire à la vice-questure de Venise, il est sous les ordres du vice-questeur d’origine sicilienne Giuseppe Patta, homme incompétent, suffisant, opportuniste et plus concerné par sa prestance et ses réseaux que par les enquêtes de ses subordonnés. Aidé de l’inspecteur Vianello, débonnaire et à l’humour très second degré, et de la secrétaire Elettra Zorzi, pirate informatique efficiente mais également charmante, il résout des affaires de crime liées, entre autres, aux hautes sphères de la société vénitienne, à la pollution, à la prostitution masculine, à la présence de bases américaines en Italie ou à la corruption ambiante.
« Une Question d’Honneur » (2005) © Éditions Points, « Le Prix de la Chaire » (1998) © Calmann Lévy Noir
Marié à Paola Falier, descendante d’une des familles aristocratiques les plus influentes de Venise, ils ont deux enfants, Raffaelle (Raffi) et Chiara, encore lycéens au début de la série. Paola est professeur de lettres anglaises – comme Donna Leon dans la vraie vie – à l’université Ca Foscari. Guido est un épicurien, amateur de vins et liqueurs italiennes et des plats de sa femme. Il lit volontiers les écrits des grands historiens de la Rome antique ou, à l’occasion, des auteurs français comme le marquis de Custine. Il se fait en outre un plaisir d’utiliser le dialecte vénitien pour parvenir à résoudre ses enquêtes. (Wikipedia)
« Mort à la Fenice » (1997), « Mort en Terre Étrangère » (1997) © Éditions Points
Donna Leon, auteure à succès
L’auteure est née à Montclair dans le New Jersey en 1942 dans une famille catholique et heureuse. Elle n’a pas connu la vie difficile et malheureuse de certains écrivains qui se tournent vers l’écriture comme une thérapie, aussi est-ce peut-être pour cela qu’elle va délibérément vers le roman policier noir, qui lui ouvre les portes d’un monde qui lui est étranger. Elle a été bousculée en 1979 lorsqu’elle était enseignante d’anglais en Iran, et que la révolution islamique l’a obligée à s’enfuir d’Iran en bus de manière précipitée, sous la menace des révolutionnaires.
Donna Leon a des origines espagnoles, anglaises et allemandes © Wikipedia Commons
Ayant tâté à plusieurs métiers, elle a poursuivi sa carrière d’enseignante auprès de l’Armée Américaine en Europe, dans la base italienne de Caserma Ederle à Vicence, non loin de Venise. C’est le coup de foudre pour l’Italie, et pour la Sérénissime ! Elle décide de s’y installer et il y vivra jusqu’en 2015, lorsqu’elle décidera de se retirer dans le calme de la Suisse, Venise devenant insupportablement envahie de hordes de touristes. Elle y retourne toutefois une semaine par mois.
La Sérénissime, ville de prédilection de l’auteur, et toile de fond de ses romans © DR
Bien qu’officiellement célibataire, l’auteur nous avoue avec humour qu’un homme partage sa vie depuis plus de trente ans: le commissaire Brunetti. D’ailleurs sa femme, dans le roman, est professeur de littérature anglaise, tout comme Donna Leon dans la vraie vie. Mais elle garde une certaine distance avec les Italiens, craignant d’être mal comprise par eux et d’être trop critiquée. La raison: ce serait elle qui aurait mal compris les Italiens, et les représenterait de manière stéréotypée dans ses livres. C’est pourquoi elle refuse d’être traduite en italien, une manière de préserver un peu son anonymat à Venise. Comme ses livres sont disponibles en français, à vous de vous faire votre propre opinion.
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