Le CAP présente « Le surréalisme : bouleverser le réel », qui se tiendra du 19 octobre 2024 au 16 février 2025 au musée des Beaux-Arts de Mons. À l’occasion du centenaire du surréalisme, cette exposition offre une exploration inédite de l’histoire du mouvement en Belgique à travers le prisme de son rapport à la société. 

Illustration: Marcel Broodthaers, « La pipe Bleue », 1973 © CAP

Peut-on encore, cent ans plus tard, percevoir les enjeux fondamentaux du mouvement surréaliste, toucher du doigt sa nature profondément subversive ? C’est la question que pose cette exposition, dont le commissariat est assuré par Marie Godet, Docteure en histoire de l’art. « Le surréalisme : bouleverser le réel » replace le mouvement dans le positionnement spécifique qu’il a revendiqué : entre la sphère artistique et la société.

Graverol, « Le regard », 1973 © CAP


Le surréalisme en Belgique naît avec la notion d’objet bouleversant, qui manifeste à la fois un refus de l’art et une recherche d’impact sur la réalité. A partir de ce point de départ, l’exposition suit le fil de l’objet à travers les décennies. Elle offre ainsi une perspective novatrice sur la question de l’objet surréaliste, qui n’a jamais été mise en lumière sous forme d’exposition en ce qui concerne la Belgique.

Exposition « Le surréalisme : bouleverser le réel » © photo Kevin Rinclin

 
Paul Nougé explique que, pour que l’objet puisse agir sur le public, il faut le montrer de manière efficace ; pour y parvenir, il conseille de « s’adresser aux escrocs, aux coquettes, aux gens de foire et de commerce ». Dès lors, l’exposition propose d’examiner la façon dont les surréalistes des années 1920 et 1930 s’inspirent, entrent en dialogue et subvertissent à la fois l’imagerie publicitaire, les affiches électorales et autres messages destinés au grand public. Dans l’après-guerre, la situation change radicalement : la société s’approprie désormais le surréalisme, et la figure de Magritte en particulier, tandis que l’objet est au centre de la nouvelle scène artistique. Dans ce contexte qui préfigure celui que nous connaissons aujourd’hui, la charge subversive du surréalisme peut-elle encore être sensible ?

Exposition « Le surréalisme : bouleverser le réel » © photo Kevin Rinclin

 
A travers un vaste panorama constitué de peintures, d’écrits, de photographies, et d’objets de plus de trente artistes, cette exposition montre le surréalisme en Belgique comme il ne l’a jamais été. Elle met au premier plan des questionnements déterminants dans l’histoire du mouvement qui n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritent, tels que les débats autour de la diffusion et de la commercialisation des créations surréalistes. Cette approche permet de relire avec une perspective nouvelle les périodes les plus connues du mouvement, les années 1920 et 1930, mais aussi de découvrir les créations des décennies suivantes, synonymes de remises en question, de confrontations et d’extraordinaires renouvellements.

Exposition « Le surréalisme : bouleverser le réel » © photo Kevin Rinclin

 
Cette exposition est étroitement liée à l’axe urbain et sociétal de l’art, promu par le CAP (Culture Art et Patrimoine), un complexe muséal de Mons inauguré en avril 2024. Cet événement s’inscrit également dans la lignée des grandes expositions que l’institution a consacrées au surréalisme, telles « Le surréalisme en Belgique 1924-2000 » (2006),  « Giorgio De Chirico – Aux origines du surréalisme belge » (2019) et « Joan Miro » (2022).

« Le surréalisme : bouleverser le réel », une expo qui se tiendra du 19 octobre 2024 au 16 février 2025 au musée des Beaux-Arts de Mons.


Est-ce qu’on nous prend pour des bananes ?