Ça y est, la tant attendue nouvelle saison de la série The Crown est sortie, et ce, avec un nouveau casting. C’est donc au tour d’Imelda Staunton (Dolores Ombrage dans Harry Potter) d’endosser le rôle d’ Elizabeth Windsor. Mais il y a un hic, Sa Majesté, la Reine d’Angleterre est décédée, un peu plus d’un mois avant la sortie de la saison et une question se pose. Comment perpétuer l’héritage du plus long règne de l’histoire britannique ?

Une chose est sûre, il est évident qu’Elizabeth II a, avec ses 70 annexes de règne été contemporaine de bien des événements marquants du XXe siècle (dépassant ainsi
la reine Victoria). Enfant pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1952, alors qu’elle est en visite Royale au Kenya, son père, George V meurt de vieillesse et elle monte sur le trône quelques mois plus tard et y restera pendant des décennies.

Les deux premières saisons, avec l’incroyable Claire Foy dans le rôle-titre, ont eu un engouement sans précédent et une pluie de récompenses pour cette série Netflix, tout en recevant la « bénédiction » de la famille Royale elle-même. La série a perdu peu à peu sa ferveur ainsi que le soutien de la famille Windsor . Mais maintenant que la Reine est partie, certaines plaies se réouvrent, et là est tout le défi des deux derniers saisons.

Imelda Staunton et Jonathan Pryce dans les rôles d’Elizabeth II et du prince Philip dans la saison 5 de « The Crown ». ©Netflix

Le trépas de la Reine d’Angleterre a ravivé de sombres souvenir du long règne d’Elizabeth. Tout au long de celui-ci, le Commonwealth est intervenu dans près de 26 guerres et 52 états restent sous le joug de ce dernier (dont le conflit nord-irlandais que le Brexit risque de raviver). Après la nouvelle du décès, les descendants des anciennes colonies ont relevé la tête, remplie des répressions britanniques a l’égard de leurs grands-parents ou parents.

La Palestine, le Ghana, le Yémen, le Kenya, le Niger, le Pakistan, l’Inde, l’Ouganda, l’Afrique du Sud et l’Irlande – pour ne citer qu’eux – ont eux de nombreux citoyen qui, a leur manière, on préfère rendre hommage à leurs ancêtres qu’à la défunte Reine. Ce qui à cause un pléthore d’indignation réactionnaire et conservatrice (voire extrémiste) en retour.

Quel que soit les tapages médiatiques ou autres, la question reste. Surtout quand, depuis le
début de la série, les personnages n’ont que jérémiade concernant la gloire passée de l’Empire Britannique, se plaignant d’être devenu de simple bibelots relégué a des rôles symboliques et protocolaires.

The Crown représentant la famille royale britannique dans les années 1990. ©Netflix

Cette dernière saison semble enfoncer le clou, les Windsor se soucient plus de la réparation du Yacht que des événements tragiques des années 90. Mais les Britanniques sont bien trop attaché à leur “grand-mère” symbolique pour se demander s’il est toujours pertinent
d’avoir un ou une monarque payé par les impôts du peuple. La même maison mère Netflix, avait brillamment montré dans sa série Explained, avec un épisode consacré à l’histoire des monarchies et leur évolution. Or, bien que la plupart des monarchies européennes restantes soit désormais constitutionnel, elle reste en soit un conte de fées, ou la vie de château, le luxe et la paresse attirent beaucoup de personnes qui aspirent secrètement à intégrer un monde qui leur est refusé dès la naissance.

Peut-être qu’avec la mort d’Élisabeth, les autres monarchies vont à leur tour lever leurs oreilles et se demander comment faire en sorte que leur existence soit véritablement bénéfique pour leurs citoyens.


The Crown : saison 5 , Réalisateurs multiples, Netflix Novembre 2022