Festival Trouble Troublant
Du 17 au 23.04.2023 le festival Trouble, riche en diversité et prolifique de performances, abordera la thématique du temps. Après le très célèbre festival « Pas si fragile! » de l’an dernier, Thör revient avec ce nouvel événement réunissant une vingtaine d’artistes internationaux et jeunes émergeants locaux dans une dizaine d’espaces partenaires. Des travaux remarquables questionnent l’espace, les enjeux de notre époque, notre société, notre intériorité : à réserver absolument !
Si lundi et mardi furent calmes, dès ce mercredi 19 avril tout Bruxelles sera en effusion, trouble de performances accueillantes, énigmatiques, touchantes. Un melting pot insaisissable vous offrira la richesse de la culture du 21e siècle. Pour commencer votre immersion dans l’information de notre temps, nous vous recommandons toute cette semaine une visite au très étonnant nouveau kiosk de St Josse. Emilio Lopez-Menchero vous y accueillera avec son éternel sourire et ces merveilleuses histoires : journaux à succès à la clé ! Et si le chapô et le papier font parti de votre arsenal « entre les plis » vous embarque dès ce jeudi pour quatre jours à naviguer vers de nouvelles rencontres au foyer Thör.
Les expériences du festival Thör se tissent de légèretés et d’existences transparentes, “sans imposer sa présence” comme propose le décryptage de la masculinité de Nicola Bertazzoni à des projets massifs comme the Narcosexuals du sulfureux travail de Dries Verhoeven . S’il est désormais impossible d’avoir le plaisir d’observer les très flippants Narcosexuals, c’est que peut être le destin à prévu plus de douceur pour votre précieux temps.
Nous vous recommandons pour ce fait une délicieuse prise sensorielle en réservant votre séance avec Clémence Péguy, un pur instant de relâchement sensible et consentant.
Mais si la peau et son toucher sont un peu trop doux, que vous préférez quelques chose de plus corsé ? Adorez la performance Body Chain for All types de Kimia Nasirian, clameur silencieuse d’un rituel genré sous couvert douloureusement politique, performé avec ma.collectif dont nous suivons de très prés les actions.
S’ensuit dans cette douzième édition du festival, un ensemble de performances ritualistes, expressions de la perte de sens de notre monde (économiquement ?) dominé par l’économie. Des rituels sans commencement ni fin de l’artiste indienne Monali Meher étendues aux autres expériences interactives comme la très attendue proposition de Barbara Salomé Felgenhauer , Chapelle des peines pour le monde seront vous proposer des clés spirituelles pour de nouvelles fois débridées.
L’autel vivant est un corps, le mien, que j’offre pour un moment de réflexion, de méditation,
Barbara Salomé Felgenhauer
de prière, de demande, non pas à destination d’un Dieu ou de saint.e.s mais pour le monde.
« Je propose ce rituel afin de s’autoriser à exprimer son inquiétude, sa peur, ses
peines pour le monde, c’est une façon d’agir avec le désespoir environnemental que nous
vivons actuellement. (…) Cette performance m’a été inspirée à la fois par mes rituels en
cercle de femmes pour célébrer les Solstices et Équinoxes et par l’essai de Joanna Macy
“Agir avec le désespoir environnemental « » nous confit Barbara Salomé Felgenhauer.
Une programmation qui suit aussi cette logique queer et féministe avec Cassils et SJ Norman, et dont la dynamique débouche sur une journée de réflexion vers des problématiques écologiques à la Balsamine, Era est bien là! Les performances et court-métrages proposés par Cy Lecerf Maulpoix à La Balsamine aux prises avec des logiques décoloniales seront développées et poursuivies dans les projets de Dénètem Touam Bona et Ife Day, la performance de Monali Meher à la Maison des Arts et SJ Norman à KANAL – Centre Pompidou.
Les artistes invités par Thör posent à leur manière les questions du temps. Au travers de performances à durée extrême : 12 heures non-stop de performance-installation par Gillian Jane Lees et Adam York Gregory, 10 heures de rite BDSM, du crépuscule à l’aube, par Cassils et SJ Norman, 14 heures de jeûne d’amour proposé par Hilal Aydoğdu . D’exténuation avec Olga de Soto, Uterpan d’Alexandros Plomaritis et Virginia Mastrogiannaki. Le festival amène à penser l’imminente nécessité de changement de notre fonctionnement sociétal. Cette décélération se vit au travers d’atelier de siestes créatives conçue par l’activiste Cy Lecerf Maulpoix, auteur de Écologies déviantes.
Enfin, si cette frénésie actuelle vous désarçonne, PUSHBACK du jeune et talentueux Benjamin Muzart vous proposera une plongée étonnante dans l’espace mental collectif que constituent les commentaires des réseaux sociaux , réservoir des tourments, peurs et désirs refoulés de notre société. Après une exploration de la dichotomie sujet/objet dans sa performance Nigredo, puis de la scission corps/esprit si chère aux sociétés occidentales avec l’Erreur de Descartes, PUSHBACK questionne sur les notions d’individualité et de société : À quel point nos désirs et nos peurs nous sont propres ? À quel point digère-t-on et intègre-t-on les images et les mots qui nous viennent du monde. À quel moment le devenons-nous ? La question fascine d’autant plus à l’ère où chacun a la possibilité d’être directement connecté à des millions d’autres individus, et à exprimer son point de vue grâce aux réseaux sociaux.
« Ces voix multiples; et ce qu’elles disent à l’unisson ou au contraire ce sur quoi
elles ne sont pas d’accord, c’est la matière de ma performance. » Je m’amuse à l’écouter comme une voix unique, comme si l’humain contemporain occidental n’était qu’un seul être, pétri de contradictions mais aussi de cohérences. « Un peu comme toi, un peu comme moi, finalement. »
Un programme haut en couleurs qui s’annonce mémorable après la très saluée performance Love Dynamics de septembre dernier. PUSHBACK sera présenté le vendredi 21 avril à 18h et Samedi 22 à 15h à Les Fondations 312 à Bruxelles.
Pour les intéressé·e·s, un autre rendez-vous, destiné aux professionnel·les, examinera les
questions de « frugalité » dans la production des œuvres, à travers un atelier animé par nos
partenaires slovènes, finlandais et grec du projet européen « Time For Live Art » réunissant quatre festivals de performance, projet dont le Studio Thor/Festival Trouble est le chef de file.
Au Studio Thor : GC Ten Noey, les ateliers Mommen, les Fondations 312, Place Saint-Josse, la Balsamine, la Maison des Arts, Kanal – Centre Pompidou (K1), Square Marie-Louise, la digue du canal et d’autres lieux encore…
Informations pratiques
Festival Trouble 17 > 23.04.2023
troublefestival.be
festivaltrouble@thor.be
+32 2 223 26 00
Centre du festival : Studio Thor, 49, rue Saint-Josse, 1210 Bruxelles
Curateur : Antoine Pickels – trouble@thor.be – +32 (0)485 79 24 39