Brigitte Léonard, peintre de la lumière et de la douceur
Les cimaises de la galerie « La Glycine » à Vresse-sur-Semois accueillent les œuvres pleines de poésie, et tellement porteuses de sens de la peintre ardennaise Brigitte Léonard. A visiter par toutes les personnes à la recherche d’émotion, jusqu’au 29 mai 2024.
Dès qu’on porte le regard sur les toiles de Brigitte, c’est la plongée totale dans un monde magique d’une très grande beauté. Son travail est techniquement excellent mais il est également porteur de sens, de messages que l’artiste nous distille tout en délicatesse. Ses combats, elle les mène tout en douceur. Sa subtilité n’affadit pas l’expression de ses questionnements, de ses révoltes, de son refus d’un monde qui semble de plus en plus souvent perdre la raison et la mémoire.
Une artiste autodidacte
Lorsque le visiteur parcourt l’exposition, il est tout de suite frappé par la précision du dessin, par la maîtrise technique de l’artiste. Il est vraiment difficile d’appréhender le fait qu’elle est autodidacte. Ses œuvres sont le fruit d’un travail acharné qu’elle a mis au service d’un talent immense, et ce depuis son enfance.
Hommage © Brigitte Léonard
Brigitte Léonard a été encouragée au dessin et à l’art depuis toujours par son père, qui lui aussi peignait et dessinait. Sa passion est innée, tout comme son don incroyable. Lorsqu’on lui pose des questions sur son art, elle répond avec une grande simplicité, une grande modestie. Elle semble presqu’étonnée qu’on s’enthousiasme pour son travail. Pour elle, s’exprimer c’est dessiner, c’est peindre. Elle travaille toutes les techniques. Si le résultat n’est pas à la hauteur de ses attentes, elle redouble d’efforts, elle cherche, et elle trouve. Elle traduit ses émotions en traits élégants, émouvants, en explosions de couleurs, vives ou sombres. Chaque œuvre porte un message, dévoile sentiments et émotions.
Des préoccupations contemporaines
Ancrée dans la société, dans son époque, elle délivre des messages puissants. Elle peint des portraits de femmes fortes, admirables. Des femmes qu’elle admire certes, mais qui peuvent devenir des modèles inspirants pour chacune, pour chacun aussi, pourquoi pas. Colette, esprit libre et fort, qui a secoué les carcans de son époque.
L’art tout en délicatesse de Brigitte Léonard © Brigitte Léonard
Là encore, un portrait étourdissant de Frida Kahlo. Brigitte l’admire car elle a transcendé en peignant des douleurs épuisantes, ineffables. Avec sa toile « Ronds de jambes et entrechats », elle rend hommage à la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot, qui a illuminé les scènes mondiales, bien qu’elle ait été atteinte d’une double scoliose et qu’elle ait dû porter un corset pendant longtemps.
Ses représentations de femmes les mettent sur le devant de la scène. Elle les éclabousse de couleurs et de beauté, et ces toiles, réussites totales, éclairent l’âme des spectateurs.
Déchirure sentimentale © Brigitte Léonard
La protection des animaux
Plusieurs toiles représentent des animaux en danger. Avec subtilité, ces représentations de lions, aigles, éléphants, chimpanzés, distillent autant d’appel au secours, exprimant leur détresse au sein d’un monde qui leur laisse de moins en moins d’espace. Sa façon de porter les problèmes actuels sur le devant de la scène, sans agressivité, rend ses convictions d’autant plus fortes, elles interpellent chacun. On ne peut que s’enthousiasmer face à ce moyen de communication résolument efficace, bienveillant, mais insistant, récurant.
Cette dualité entre avertissement et poésie, entre regard aiguisé et bienveillance, est au cœur du processus créatif de Brigitte, et elle se traduit magnifiquement au fil de ses œuvres.
Rimbaud the Bad Boy © Brigitte Léonard
En dialoguant avec elle, Brigitte me raconte qu’elle a touché à toutes les techniques. Elle aime les essais, qui la font évoluer de façon continue. Ainsi le juvénile visage de Rimbaud se dessine sur un fond dans les tons d’ocre rouge qu’elle a fait naître avec des pigments naturels qu’elle a glanés un peu partout. Elle a aussi reproduit à l’identique l’écriture du poète carolomacérien.
Les œuvres de Brigitte Léonard se déclinent entre poésie et mises en garde, ses pinceaux sont des armes douces, elle nous fait naviguer, et nous fait rencontrer de magnifiques poèmes de sa fille et d’une amie, qui accompagnent ses œuvres.
Quand je ne serai plus © Brigitte Léonard
Aucun détail de ses toiles n’est anodin, elle procède par touches allégoriques, poussent les spectateurs à s’interroger, à aller au-delà du premier regard. Son univers artistique est vaste, singulier. Elle partage pourtant son monde mouvant et émouvant, angoissant, tendre, et attendri.
Cette merveilleuse artiste que l’on peut qualifier d’accomplie, est pourtant toujours en recherche, toujours en quête d’amélioration. Elle est à l’écoute de ses visiteurs. Sa plus grande joie est de partager, et son regard s’allume et pétille quand elle découvre le bonheur, le plaisir que ressentent les autres au contact de ses œuvres. Car elle aime partager, c’est évident, elle est généreuse, elle ouvre son monde intérieur sans retenue avec ses œuvres, elle qui est pourtant si timide.
L’artiste Brigitte Léonard
La rencontre avec cette artiste douce comme une fée se fait aisément au travers ses œuvres. Certaines toiles portent leur propre musique. Brigitte remercie quand on lui fait un compliment, elle remercie car cela l’encourage. Se rend-t-elle compte à quel point elle rend les gens heureux par ses œuvres ? Les émotions véritables, sincères, le regard lucide mais bienveillant qu’elle transpose en d’habiles coups de pinceaux rend le monde un peu plus beau, un peu plus lumineux.
Une exposition à ne pas manquer à « La Glycine », 83 Rue Albert Raty, 5500 Vresse-sur-Semois.
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