Stanley Kubrick est incontestablement l’un des plus grands metteurs en scène de toute l’histoire du cinéma. Ce qui le rend tant unique, c’est qu’il a réalisé des films de styles très différents tout le long de sa carrière. Dans chaque genre qu’il a traité, il nous a offert un chef d’œuvre. Aujourd’hui nous allons nous pencher sur un long métrage grandiose et fondateur, qui a marqué au fer rouge le genre de la science fiction et le cinéma en général, « 2001 : L’Odyssée de l’Espace ».

Avant de nous plonger dans l’analyse de cette œuvre, il est important de rappeler le contexte de la sortie de celle-ci. Dans les années 50, la science-fiction était à la mode. Il y a eu une vraie flopée de films de ce style qui sont sortis au même moment. Ils s’agissaient souvent de longs métrages diffusés dans les cinémas de drive-in, en double séance.

2001 : L’Odyssée de l’Espace © Metro-Goldwyn-Mayer

Une grande partie de ces œuvres étaient de qualités assez médiocres et bénéficiaient d’un budget très maigre. (Bien-sûr, il existe des exceptions, comme les excellents  « Le Jour où la Terre s’arrêta » ou encore « Planète Interdite » et certains autres sortis durant la même période.)

Lorsque « 2001 » arrive sur les écrans, il prouve que l’on peut faire aussi du grand cinéma avec le genre de la science-fiction. Celui-ci va renaître et enfin être pris au sérieux.  Suite à cela, des monuments comme « Star Wars » « Alien » ou encore « Blade Runner » pourront voir le jour.

2001 : L’Odyssée de l’Espace © Metro-Goldwyn-Mayer

Une expérience unique et inoubliable

Avez-vous déjà eu l’impression d’être complètement dépassé par un long métrage ? Un film qui, une fois que le générique de fin arrive, vous laisse totalement sans voix, comme bouche bée. C’est ce qu’on ressent après avoir visionné « 2001 ». Il s’agit d’une œuvre hors du commun, qui bouscule le spectateur et lui procure des sensations inédites. Soit on adore, soit on n’adhère pas, mais une chose est certaine, « 2001 » ne laisse pas indifférent.

Il est tout à fait compréhensible de ne pas apprécier le film et même de le trouver ennuyeux. Il s’agit d’une œuvre assez lente, très contemplative et assez psychédélique. Cependant, si vous vous laissez prendre par cette odyssée, il est clair que l’expérience vous marquera à vie.

Keir Dullea dans « 2001 : L’Odyssée de l’Espace » © Metro-Goldwyn-Mayer

Cela commence par une magnifique scène d’ouverture avec un lever de soleil sous fond musical. Cela démarre très fort, la première séquence est déjà d’une beauté sidérante.  On enchaîne avec une tribu d’australopithèques à l’aube de l’humanité pendant une vingtaine de minutes  Il est assez étonnant de voir cela dans un long métrage qui s’appelle « L’Odyssée de l’Espace » mais on se laisse porter.

Le premier dialogue arrive seulement à la vingt-quatrième minute, après la représentation des premiers hommes et de splendides scènes spatiales. Cela peut potentiellement perturber, mais comme il a été dit précédemment, il faut adhérer à la proposition.

2001 : L’Odyssée de l’Espace © Metro-Goldwyn-Mayer

« 2001 » est l’une des expériences visuelles et sonores les plus incroyables jamais vues dans un film. Avoir mis « Le Beau Danube Bleu » de Johann Strauss pour accompagner les séquences dans l’espace est une idée de génie. Cela donne au long métrage une grande beauté et un côté presque hypnotique, on est happé par cette ambiance.

Une œuvre visuellement sensationnelle

L’esthétique du film est exceptionnelle, il est sorti en 1968 et il n’a pas pris une seule ride, les plans spatiaux rivalisent avec les œuvres actuelles. C’est impressionnant ce que Kubrick a réussi à faire avec « 2001 », jamais on avait représenté l’espace de cette façon.

2001 : L’Odyssée de l’Espace © Metro-Goldwyn-Mayer

En plus d’être visuellement sublime, le film est également une expérience sonore. Les musiques choisies pour accompagner les images sont tout simplement parfaits, que ce soit les musiques ou les bruitages de respiration , tous donnent une force extraordinaire et jamais vue aux plans.

Il s’agit d’un long métrage profondément intelligent, avec une portée philosophique inouïe. Il est impossible de comprendre « 2001 » sans l’avoir vu plusieurs fois. Personnellement je n’ai certainement pas encore tout cerné, je vais certainement le revoir encore, et encore. Mon point de vue s’affinera peut-être au fil des visionnages.

2001 : L’Odyssée de l’Espace © Metro-Goldwyn-Mayer

Des séquences d’une puissance rare

Certaines scènes sont extrêmement fortes, par exemple quand le protagoniste principal désactive l’ordinateur HAL. Cette séquence est non seulement belle, mais aussi troublante et tragique. On ressent les « émotions » ( s’il en possède) de cet ordinateur, qui décline peu à peu sous nos yeux. HAL est l’un des éléments les plus intéressants du film, sa psychologie est très complexe, on peut y trouver énormément de secondes lectures sur le rapport de l’homme à la machine.

L’affiche originale du film à sa sortie en 1968 © Metro-Goldwyn-Mayer

La séquence finale est très impressionnante et d’une grande intensité. Il est difficile de la décrire, tant elle est unique, et mieux vaut ne pas la dévoiler.  Aucune autre scène ne vous fera éprouver les mêmes sensations que celle-ci. Elle nous emporte dans un véritable voyage philosophique et psychédélique. Toutes les interprétations sont possibles et on en ressort troublé.

En conclusion « 2001, L’Odyssée de l’Espace» est une œuvre unique et époustouflante. Stanley Kubrick nous emmène dans un véritable voyage dont on ne ressort pas indemne. Il s’agit d’une vraie claque visuelle et sonore. « 2001, L’Odyssée de l’Espace» est un film d’une intelligence rare qui est un défi à notre compréhension.

Bande-annonce ANGL sous-titrée FR :


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