On connaît le dicton : «En mai, fais ce qui te plaît.» Pour les fans surtout belges de rock and roll, rockabilly, surf music et autres, cette très sympathique injonction sera suivie d’effet le premier week-end de mai. Les 3 et 4 mai, notre duo de choc Patrick Ouchène et sa fille Crystal Dawn nous ont concocté un programme furieusement haut de gamme au festival Rock Around the Atomium !

Numéro sept !

Il s’agit de la septième édition de Rock Around the Atomium, le grand festival gratuit de rock and roll. La première eut lieu en un seul jour, le samedi 28 mai 2008. Il eut lieu d’abord sur des bases irrégulières, avec notamment une longue interruption lors des années noires du Covid et jusqu’en 2023.

Mais la reprise l’an passé fait espérer un défilé ininterrompu de ce grand festival tous les ans dorénavant, sans plus aucun hiatus ! Attention, changement de lieu : toujours tout près de l’Atomium, mais il se déroulera cette fois à l’avenue de la Passerelle. Si par malheur il pleut, pas de boue ni de gadoue pour salir les blue suede shoes des fans !

Demandez le programme 

Samedi 3 mai

Charlie Thompson (UK), Mike Fantom & the Bop-a-Tones (B), Glenn Doran & the Prairie Echoes (UK), The Akulas (B), Emma Mattucci (B)

Demandez le programme © DR

Dimanche 4 mai

Moonshine Reunion (UK), The Tin Stars featuring Ruby Pearl (Nl), Dry Riverbed Trio (Nl), Les Green and the Swayzees (USA)

Et bien entendu : des DJ’s -trois dont le rocker belge Lawen Stark à qui il arrive parfois de frayer avec le musette swing depuis quelque temps (mais il ne chantera pas à cette édition, sauf jam imprévue éventuelle mais je ne sais) !

Et comme chaque fois, les habituelles parades de voitures et motos anciennes, des stands de fringues, disques et autres. Un artiste prévu il y a an au même festival annuel n’avait pu se produire : l’Anglais Charlie Thompson.

Charlie Thomason © DR

Grande nouvelle pour tous les aficionados déçus par cette absence : cette fois, il vient ! Depuis déjà plus de vingt ans, ce chanteur-guitariste gratifie les amateurs de rockabilly et hillbilly incroyablement authentique.  N’importe qui ne le connaissant pas se laissera prendre et pensera à quelque artiste issu du fin fond du Tennessee ou du Texas, vers 1953, 1955…

Des artistes de différentes générations comme le pionnier du rockabilly Glen Glenn, ou le contemporain JD McPherson l’ont adoubé. Sa visite annoncée l’an passé n’a pas pu avoir lieu : courons à la station de rattrapage samedi le 3 mai ! Neuf ans d’existence pour le groupe belge spécialiste de rock and roll très électrique : Mike Fantom & the Bop-a-Tones, qui sévissent depuis 2016.

Mike Fantom © DR

Un genre que certains définissent comme white rock -un terme réservé aux spécialistes et qui n’a pas fait florès dans le grand public. Et coucou qui voilà : notre chanteur-guitariste Patrick Ouchène, qui aime de multiplier les expériences dans des groupes divers ! Celui-ci a comme vocaliste son ami Michel «Texas» Tixier (Mike Fantom), massif et talentueux et qui ne passera certes pas inaperçu samedi ! 2016 est également l’année des débuts d’un groupe anglais prévu samedi : Glenn Doran & the Prairie Echoes, qui appartiennent à l’école puriste rockabilly-hillbilly.

Glenn Doran and the Prairie Echoes © DR

Les fans de Charlie Thompson et de ce genre de musique apprécieront très fort ! De belles tranches de cette branche pointue d’Americana seront servies aux oreilles avides ! Trois vocalistes-instrumentistes : Glenn  Doran (guitare rythmique), Dan Morley (lead guitare) et Mitch Humphrys (double basse), même instrument pour Danny Brown et Lola Gaskin-Briggs, joueuse de fiddle.

Incidemment, elle porte le nom d’une légende du rock féminin : Lillian Briggs, surnommée autrefois «la grande prêtresse du rock and roll» mais sans lien évidemment ! Retour en Belgique, du côté de Gand et direction les premières années soixante avec the Akulas, un excellent groupe de surf instrumental actif depuis déjà 2012.

The Akulas, 4 mars 2017, Charlatan Club, Gand © DR

Un autre style bien spécifique qui commença en 1961 en Californie comme une extension musicale particulièrement galvanisante de ce sport aquatique bien plus ancien : le surf ! Et si les Beach Boys et dans une autre mesure Jan and Dean et quelques autres obtinrent un immense succès avec des titres chantés, c’est surtout le surf instrumental qui a toujours passionné les amateurs.

Il existe même des conventions européennes de fans du genre : le 21 juin, the Akulas représenteront brillamment nos couleurs à un grand festival de surf music à Livourne (Italie) ! Nul besoin donc d’aller si loin pour profiter, le 3 mai, de leurs bonnes ondes aux sonorités évoquant ce mode de vie californien dont beaucoup d’entre nous ne peuvent que rêver ! Mais la musique peut se savourer partout, même sans planche de surf. Et le samedi, une chanteuse belge à l’honneur : Emma Mattucci qui a de qui tenir !

Emma Mattucci © DR

Amoureuse de ce rock des fifties qu’elle chante à la perfection, elle est la fille du fameux Mario Mattucci, déjà présent à la toute première édition de 2008 avec son groupe d’alors, les Be-Bops. Avec le nom d’artiste judicieusement choisi par ce Carolorégien : Charlie Roy ! Qui rappellent plein de souvenirs à d’aucuns…

Née en 1998, Emma sera accompagnée par son père Mario à la guitare : telle est la transmission familiale de la passion active du Rock and Roll ! Tout comme Patrick Ouchène et sa fille Crystal. Son premier album est paru en 2021. Emma, lorsqu’elle s’accompagne au piano, évoque un peu la grande Linda Gail Lewis ! Elle qui a survécu à sa légende de frère disparu, l’irremplaçable Jerry Lee Lewis… Encore un grand moment de plaisir sans mélange ou plutôt avec des mélanges de rock and roll et country.

Dry Riverbed Trio © DR

On prend ! Ce samedi passera hélas beaucoup trop vite… Mais il précèdera un très beau dimanche. Un groupe belge présent, comme Charlie Roy, à la toute première édition (2008) sera présent : Moonshine Reunion. Du très bon rock and roll. Actifs depuis 2004. Et quelques Hollandais se joindront à la fête : the Tin Stars avec Ruby Pearl !

Le groupe est actif (sans Ruby Pearl au départ) depuis…quarante ans -1985 ! Sous un premier nom d’abord : the Tin Star Trio, inspiré par le film The Tin Star -chez nous Du Sang Dans Le Désert -d’Anthony Mann avec Henry Fonda (1957). Sans doute les vétérans du week-end, emmenés par le chanteur-guitariste Rick de Bruijn. Du rockabilly un peu hard, qui certes ne se renouvelle pas mais reste efficace.

Sa guitariste et épouse Ruby Pearl -clin d’œil évident à Jackie Lee Cochran et son Ruby Pearl de 1957 -et Rick devraient nous gratifier de l’un ou l’autre duo vocal si tout va bien ! Et des compatriotes encore de Dordrecht, Pays-Bas : le Dry Riverbed Trio, dont les débuts remontent à 2016.

Avec deux chanteurs : Dusty Ciggaar, également guitariste et Darryl Ciggaar, batteur également. Leur rock and roll est parfois d’une texture un peu plus moderne en lorgnant vers les années soixante mais on ne sait pas encore si ce sera le cas à l’Atomium : réponse le 4 mai ! Changement de dernière minute ou presque.

L’affiche mentionne encore la chanteuse américaine Gizzelle : elle ne viendra pas et on espère vivement, vu son grand talent, que ce n’est que partie remise. Mais un remplaçant de choix inattendu comblera son absence -que l’on regrettera pourtant : un formidable chanteur noir de Baltimore, Les Greene !

Les Greene © DR

Qui aura à nouveau été une attraction de très haut niveau du meeting international des fous de Rock and Roll, Viva Las Vegas, le 24 avril 2025 ! Il est pourri de talent, un chanteur sensationnel. Au point que le cinéaste Baz Luhrmann a voulu sa voix pour chanter Little Richard, dans son film Elvis (2022) !

Donc avec une grande majorité de musique très blanche -et ce n’est évidemment pas un reproche puisqu’elle est jouissive et variée -Greene (un super hanteur mais il n’est pas pianiste contrairement au Maître Little Richard) amène un contrepoids musical black qui devrait ravir les amoureux de la face black et rhythm and blues du Rock and Roll !

Remarque en passant : on peut parfaitement adhérer avec la même ferveur aux deux côtés de la médaille musicale en question ! D’ailleurs un excellent groupe blanc accompagne Les Greene : the Swayzees ou Patrick& the Swayzees. Hommage à feu Patrick Swayze ? Mais oui…

Le regretté acteur-et chanteur occasionnel -fut la vedette de notamment deux films à succès en lien avec notre musique. Dirty Dancing, dont l’action se situe à l’été 1963 et dont la bande-son recèle de nombreuses perles d’époque. Et bien sûr Ghost qui en 1990 fit redécouvrir la version définitive du classique Unchained Melody par the Righteous Brothers ! En tout cas, les mélodies seront totalement déchaînées, électriques et électrisantes en ce week-end des 3 et 4 mai qui s’annonce déjà mémorable.

Tout le monde est bienvenu, y compris l’invité d’honneur, le soleil ! On termine avec quelques passages musicaux de quelques artistes du programme. Pas tous et sans aucune hiérarchisation : nulle intention de décevoir qui que ce soit ! J’ai choisi des styles divers pour montrer toute la richesse musicale de ce festival qu’il ne faudrait pas désigner par le seul terme réducteur de «rockabilly» : il y en a pour tous les goûts dans le cadre général d’une musique roots, authentique, pas à la mode car indémodable et éternelle.

See you la-there (!) alligators !


Présidence américaine et Rock and Roll