Les trésors dévoilés de l’émir Al Thani
L’émir du Qatar est un esthète et un collectionneur, ses fabuleux trésors sont visibles à Paris à l’Hôtel de la Marine. Une exposition de qualité royale à ne manquer sous aucun prétexte !
Lorsque l’on est un esthète, un amoureux des belles choses et des objets exceptionnels, et que de surcroît on est collectionneur, un obstacle surgit assez rapidement : l’argent. Car ce qui est exceptionnel est souvent cher sur le marché de l’art.
Cette préoccupation bien prosaïque ne sied pas à un émir qui est le sixième souverain le plus riche du Monde, avec une fortune estimée par le magazine Forbes à 2,5 milliards de dollars. Le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani aurait pu garder ses trésors bien à l’abri de son palais qatari, mais il a choisi généreusement de les montrer au plus grand nombre.
Après une tournée internationale qui est passée par le Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, le Metropolitan de New-York, le Victoria and Albert Museum de Londres et le Musée national de Tokyo, sa merveilleuse collection a posé ses valises pour vingt ans à l’Hôtel de la Marine à Paris. Cette exposition variera dans le temps, il est prévu que tous les six mois les pièces exposées changent car il n’est pas possible de toutes les exhiber en même temps, il y en a plus de 5000 !
Le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani a commencé sa collection à l’âge de 18 ans, il en a aujourd’hui 42. Après avoir débuté son parcours scolaire au Qatar, il l’a poursuivi avec une formation à l’Académie Royale Militaire de Sandhurst au Royaume-Uni avant de rejoindre les forces armées de son pays. Passionné de sports, il est président du Comité National Olympique du Qatar et membre du Comité Olympique International. Joueur de tennis et grand amateur de football, il a racheté l’équipe parisienne du Paris-Saint-Germain dans laquelle il s’implique beaucoup. D’ailleurs l’émir possède deux résidences en France et il parle français couramment. Personnalité connue à Paris, il a même sa marionnette dans Les Guignols.
C’est donc tout naturellement dans la Ville-Lumière qu’il a décidé d’exposer ses merveilles, fruits d’une recherche de collectionneur averti depuis près d’un quart de siècle. La collection de l’émir appartient à une organisation sans but lucratif qui veut favoriser et promouvoir l’art et la culture dans sa diversité, la Al Thani Collection Foundation.
Des pièces exceptionnelles par leur qualité et leur rareté, qui expriment son ouverture aux différentes cultures représentées : Moyen-Orient, Afrique, Asie, Rome Antique, Egypte pharaonique, culture maya, et tant d’autres qui montrent la diversité de la créativité humaine au travers des civilisations. Leurs époques s’échelonnent de – 4000 ans jusqu’au vingtième siècle.
Dès l’entrée on est frappé par la muséographie élégante et raffinée. Je traverse une très belle antichambre où une pluie de petites fleurs scintillantes éblouit le visiteur et nous fait pénétrer dans le Royaume féerique des 1001 Nuits. Chaque pièce est mise à l’honneur par un éclairage délicat qui rend hommage à sa beauté et au goût du collectionneur. L’esthétisme règne partout en maître et on ne sait où jeter le regard en premier.
Là se trouve un charmant petit ours chinois en or de la dynastie des Hans qui servait comme poids pour maintenir les coins d’un tapis en bambou.
Plus loin un buste de l’empereur Hadrien (76-138 après JC) en calcédoine, œuvre datée vers 1220, donc environ 11 siècles plus tard que le modèle qu’elle représente, et issue de la cour de l’empereur Frédéric II Hohenstaufen du Saint-Empire Romain Germanique qui se considérait lui-même comme un successeur des empereurs romains de l’Antiquité.
Admirez les merveilleux bijoux en or recouverts de pierreries précieuses et de plumes.
Rêvez devant cette Contemplatrice d’étoiles, âgée de 5000 ans, une véritable œuvre stylisée qui démontre que l’abstraction ne date pas d’aujourd’hui.
Cette rencontre magique avec l’art mondial nous fait ressentir l’humain au-delà des frontières et des époques. Ne la ratez pas.