La Mine fait son cinéma au Centre Historique Minier
On fête cette année l’anniversaire des dix ans de l’inscription du Bassin minier sur la Liste du Patrimoine mondial. L’occasion pour moi de vous proposer une journée dans mon coin, au pays des gueules noires. Direction Lewarde où la Mine fait son cinéma et où vous allez endosser le rôle d’un mineur de fond pour commencer notre journée de tournage. Après un bon briquet, direction Pecquencourt pour continuer les prises de vues avec la visite d’une cité minière et une bonne bière dans un Café Rando.
Action !
Décor 1 : LEWARDE, Centre Historique Minier. À voir aussi : un joli bois et L’église St Rémi, XVIe siècle.
Voilà un musée où je me sens chez moi et ce n’est pas étonnant puisque j’ai grandi dans une petite ville du bassin minier non loin de là, bercée par les histoires de la fosse et des mineurs. Ce musée, c’est celui qui s’est installé à Lewarde, sur le carreau de l’ancienne fosse Delloye à l’initiative des Houillères en 1982.
Dans la peau d’un mineur de fond
La mission du Centre Historique Minier est très clairement, depuis le départ, de témoigner auprès des nouvelles générations de ce que fut la vie dans le bassin minier du nord de la France pendant trois cents années d’exploitation de son sous-sol. Cent-cinquante-mille visiteurs arpentent non seulement – les salles où sont reproduites les différentes zones de la mine, des bureaux de l’ingénieur ou du comptable à la lampisterie en passant par la célèbre « salle des pendus » ; les intérieurs des maisons des corons où étaient logées les familles et les expositions thématiques riches de centaine d’objets d’époque – mais aussi le centre de ressources documentaires et le centre de culture scientifique de l’énergie.
Votre ticket vous donnera accès à toutes les salles du musée et vous permettra de suivre un guide dans les galeries que vous atteindrez après avoir emprunté l’ascenseur qui vous emmènera au fond. Certains guides sont encore d’anciens mineurs, heureux et fiers de partager leurs nombreux souvenirs…
L’expérience est unique et vous n’oublierez pas de sitôt votre immersion dans la vie des gueules noires !
La mine fait son cinéma
Le centre organise régulièrement des expositions temporaires et la dernière en date retrace la richesse du topos de la mine au cinéma.
Dès 1905, Ferdinand Zecca tourne Au pays noir, et de nombreux réalisateurs lui succéderont jusqu’au très populaire Germinal de Claude Berri. Le film d’animation s’est aujourd’hui emparé du sujet minier offrant aux plus jeunes l’opportunité de le découvrir.
Le court-métrage Mémoire Fossile de Anne-Laure Totaro et Arnaud Demuynck vous invite par exemple à accompagner un petit garçon dans un voyage sonore et visuel dans le passé de son grand-père mineur.
On suit la saga de la mine au cinéma à travers une superbe collections d’affiches, de photographies, d’articles de presse, de livrets de promotion, de planches-contacts et même de dessins et plans préparatoires de décor ou d’accessoires originaux. Le tout savamment mis en scène dans deux salles avec des espaces de projection où se succèdent des extraits de films français et étrangers, de tous les genres y compris documentaires et publicitaires.
À noter de nombreux événements autour de cette exposition comme la projection de deux documentaires suivis d’une conférence le dimanche 20 novembre à 14h, le spectacle « Germinal, l’intemporel » par la compagnie Climax le dimanche 4 décembre à 16h et la projection de L’Affaire Josey Aimes de Niki Caro avec Charlize Theron le dimanche 18 décembre à 15h.
Beaucoup d’autres propositions à découvrir sur www.chm-lewarde.com
La pause Briquet
Les mineurs emportaient au fond le briquet soigneusement rangé dans leur musette et au milieu de la matinée, ils sortaient la tranche de pain tartiné de saindoux, de margarine ou de moutarde.
C’est en hommage à ce rituel que le restaurant du musée de la mine porte ce nom. Vous y dégusterez des plats typiques de notre région comme la flamiche au Maroilles, le potjevleish, la carbonnade et la tarte aux chucs entre autres délices.
Il est conseillé de réserver ! Sur mailto:lebriquet@chm-lewarde.com ou +33 (0)3 27 95 82 82.
Des cités classées au patrimoine mondial de l’UNESCO
Décor 2 : PECQUENCOURT, Cités Lemay et Ste Marie.
À voir aussi : les deux pavillons, le pont et le portail de l’Abbaye d’Anchin (aujourd’hui Institut d’Anchin) , vestiges de l’abbaye de Saint Sauveur d’Anchin fondée en 1079 sur la commune et démoli en 1792 , l’ église St Gilles, XIIIe /XVIIIe siècles.
Rendez-vous à l’office de tourisme de Cœur d’Ostrevent situé dans les locaux de l’ancienne pharmacie des Mines, au cœur des cités Lemay, Ste-Marie et Nouvelle où vous pourrez trouver de la documentation, louer un vélo et même retrouver un guide avec qui découvrir le site.
L’inscription au Patrimoine mondial a permis la modernisation des logements et la mise en valeur de leur environnement. La cité pavillonnaire Lemay et la cité jardin Sainte-Marie vous réservent de belles surprises architecturales et vous permettront d’imaginer la vie de leurs habitants d’autrefois. Vous pourrez pousser la promenade jusqu’à la cité Barrois actuellement en cours de rénovation ou vous arrêter sur la jolie place du centre pour vous rafraichir au Café de la Mairie, estaminet au charme vintage labellisé Café Rando où Bernard et Brigitte vous accueilleront avec un grand sourire et de nombreuses anecdotes locales.
Vous ne pouvez pas quitter « la salle » sans avoir visité le dernier décor que vous rejoindrez en longeant la Scarpe jusqu’à la charmante petite ville de Rieulay qui partage avec sa voisine le site naturel du terril des Argales. Cent quarante hectares occupés par un superbe plan d’eau entouré de chemins bordés de bouleaux et de multiples autres espèces qui abritent insectes, amphibiens, reptiles et une multitude d’oiseaux. Le plus grand terril plat des Hauts de France vous offrira un point de vue remarquable sur la région dont vous aurez découvert aujourd’hui quelques facettes avec plaisir, je l’espère !
Nul doute que vous aurez envie de revenir aux beaux jours car la base de loisirs offre diverses activités nautiques et il est même possible de se baigner et de profiter de la plage l’été. Peut-être croiserez-vous alors le chevrier du domaine à la tête de son troupeau que vous pourrez suivre jusqu’à la ferme pour une pause gourmande.
La planche de fromages maison est fameuse et la boutique propose ses produits du terroir en saison.
Arrive le moment du clap de FIN après une journée ou même peut-être deux dans notre joli coin. Vous trouverez sans peine un gîte si le cœur vous en dit, la belle forêt de Marchiennes ou la bonne ville de Douai ne sont pas loin. N’hésitez donc pas à venir honorer la mémoire de celles et ceux qui ont fait la grandeur du Nord- Pas-De-Calais comme on disait encore il n’y a pas si longtemps.