L’historienne de l’art Micol Forti et l’avocate Françoise Tulkens plaident pour la bonne cause de l’art et des Droits Humains.

La photo d’illustration de cet article est une sculpture de Jean-Michel Folon qui se trouve devant la Fondation Folon © Wikipedia / Domaine public

Le jeudi 23 mai s’est tenu aux Musées Royaux des Beaux-Arts une rencontre de premier ordre entre Micol Forti, historienne de l’art, et Françoise Tulkens, juge à la Cour Européenne des Droits de l’Homme de 1998 à 2012. Le sujet de la conférence, à savoir « Art et Droits Humains», n’est pas dû au hasard. Elle s’est effectuée suite à la Journée Mondiale de la Diversité Culturelle pour le dialogue et le développement d’une part, et d’autre part dans le cadre de l’exposition Folon-Magritte qui se tient actuellement aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. 

Suite à l’adoption par l’UNESCO de la Déclaration Universelle sur la Diversité Culturelle en 2001, nous célébrons chaque année – le 21 mai – la Journée Mondiale de la Diversité Culturelle pour le dialogue et le développement. Journée qui a pour vocation de soutenir «la richesse des cultures du monde, mais aussi le rôle essentiel du dialogue interculturel pour la paix et le développement durable » selon l’UNESCO.

La baronne Françoise Tulkens, avocate © YouTube

Si cette vocation de se servir de la culture comme une arme de paix est fort à propos en ces temps troublés où les guerres éclatent aux quatre coins du monde, l’artiste peintre et sculpteur Jean-Michel Folon avait déjà en son temps exprimé sans équivoque son engagement en faveur de la paix, de la liberté et des droits individuels. Il a notamment illustré en 1988 la Déclaration Universelle des Droits de I’Homme (DUDH)

C’est ce qu’a rappelé lors la conférence Micol Forti qui fut notamment en 2020 curatrice de l’exposition « Folon. L’éthique de la poésie. De l’engagement civil, à la dénonciation et à l’espoir en l’homme » aux Musées du Vatican où elle est actuellement responsable de la Collection d’Art contemporain des Musées du Vatican depuis désormais plus de vingt ans. Quant à René Magritte il est connu pour être un artiste plutôt discret, réservé et énigmatique sur ses idées et revendications sociétales. En revanche, ses dessins tantôt provocateurs tantôt ironique tantôt poétique peuvent faire échos aux thématiques sociétales liées aux droits humains.

L’historienne de l’art Micol Forti © Catholic Press Photo

La baronne Tulkens qui fut professeure à l’Université de Louvain spécialisée dans le droit pénal, dans le droit de la protection de la jeunesse et dans les systèmes de protections des Droits de l’Homme, a rappelé la nécessité de soutenir les arts et ses artisans car « les artistes sont des éveilleurs ». Ces paroles furent longuement applaudies par l’assemblée enthousiasmée par ce conseil directement adressé aux politiciens et directeurs d’institutions présents dans la salle.

Kofi Annan, septième secrétaire général des Nations Unies et Prix Nobel de la Paix en 2001 disait à juste titre : « Je suis convaincu que les arts et la culture peuvent contribuer à promouvoir la tolérance et à susciter le respect mutuel entre les peuples. » Là où la haine de certains divise les peuples, l’art rassemble.


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