En cette année qui célèbre les 150 ans de la naissance du mouvement impressionniste, la Ville de Nice et le musée des Beaux-Arts Jules Chéret consacrent une exposition de premier plan à Berthe Morisot. Conçue dans le cadre de l’opération territoriale du musée d’Orsay « Les 150 ans de l’impressionnisme », en partenariat avec le Palazzo Ducale de Gênes, et avec le soutien déterminant de la famille de l’artiste, « Berthe Morisot à Nice, escales impressionnistes » évoque les deux séjours de la peintre sur la Riviera lors des hivers 1881-1882 et 1888-1889. Jusqu’au 29 septembre 2024.

Ce projet exceptionnel, autour de la première femme à avoir participé aux expositions impressionnistes, explore des moments de la vie et de la création de la peintre qui n’avaient jusqu’ici jamais fait l’objet de recherches dédiées. Le musée des Beaux-Arts Jules Chéret rassemble pour la première fois une soixantaine de ses œuvres créées sur la Riviera, prêtées notamment par le musée d’Orsay, le musée Marmottan Monet, le Palais Princier de Monaco, le Nelson Atkins Museum de Kansas City, le musée national de Stockholm, le musée des Beaux-Arts de Lyon ainsi que de nombreuses autres collections publiques et privées.

Claude Monet, Les Villas à Bordighera, 1884, huile sur toile, Paris, musée d’Orsay, RF2000-94
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Parmi les chefs-d’œuvre présentés se trouvent deux autoportraits de l’artiste : Portrait de Berthe Morisot (1885, musée Marmottan Monet) et Portrait de Berthe Morisot et de sa fille (1885, coll. part.) mais aussi : Le Port de Nice (1881, musée Marmottan Monet), La Plage de Nice (1881-1882, coll. part.), Paysanne niçoise, Célestine (1889, musée des Beaux-Arts de Lyon), La Mandoline (1889, coll. part.), Sous les orangers (1889, Nelson Atkins Museum, Kansas City) et La Cueillette des oranges à Cimiez (Grasse, musée d’Art et d’Histoire de Provence).

Le musée des Beaux-Arts Jules Chéret dévoile également des peintures de Claude Monet et d’Auguste Renoir, eux aussi présents sur le pourtour méditerranéen à la même période et conquis par cet environnement éclatant. L’exposition intègre notamment Les Villas à Bordighera (1884, musée d’Orsay), cadeau de Claude Monet à Berthe Morisot.

Berthe Morisot, La cueillette des oranges à Cimiez (Nice), 1889, pastel sur papier, Grasse, musée d’Art et d’Histoire de Provence © Ville de Grasse

Le parcours s’appuie sur une scénographie conçue par l’architecte Anne Gratadour et réalisée par les ateliers de l’Opéra de la Ville de Nice, pour mettre en évidence les liens qui unissent Berthe Morisot à la Riviera.

De nombreuses découvertes ont résulté de la minutieuse enquête menée lors de la préparation de l’exposition en recoupant carnets de croquis et de notes, correspondance, presse locale. Des œuvres ont pu être localisées, d’autres ont vu leur sujet identifié. Le processus de travail de Morisot, sa recherche picturale, sont désormais mieux compris et plus précisément associés à la formation artistique de sa fille Julie Manet.

Berthe Morisot, Le Carnaval de Nice, 1889, pastel sur papier, musée Marmottan Monet, Paris, inv.6056, Legs d’Annie Rouart en 1993 © Bridgeman Images

Enfin, en résonnance avec le parcours hors du commun de Berthe Morisot, artiste pionnière, une séquence dédiée à ses contemporaines, rassemblant des œuvres de Mary Cassatt, Eva Gonzalès, Marie Bashkirtseff ou encore Louise Breslau met en lumière le formidable foisonnement de la création féminine à la Belle-Epoque sur la Riviera.

Un ouvrage de référence est publié aux Editions Electa. Il inclut notamment l’intégralité de la correspondance de Berthe Morisot lors de ces séjours sur la Riviera, la publication in extenso d’un carnet de croquis « niçois » resté inédit, ainsi qu’un vaste corpus documentaire.

Berthe Morisot, La Plage de Nice, 1882, huile sur toile, collection particulière © Sotheby’s

Pour toutes les informations pratiques au sujet de cette exposition qui dure jusqu’au 29 septembre 2024, c’est ici.


Berthe Morisot voyage, elle était à Paris