Sérigraphie et art libre, atelier et désengagement, plaisir et trésor caché de la Cité Ardente : bienvenue au BLAST !

Blast, est un atelier de sérigraphie établi depuis peu au 10 Rue Ste Marguerite, Liège, à la suite des efforts conjoints de Palin Drome et Giov et de leur fine équipe d’artistes melting-pot. Le vernissage de cet atelier a eu lieu le 29 septembre dernier. Au programme de ce petit coin de culture : de la variété, du plaisir et encore de la variété. Le concept est le suivant, l’atelier existe à la fois comme lieu de création et d’exposition pour les artistes-membres, lesquels proviennent des quatre coins du monde, mais aussi en tant que petite structure d’enseignement pour les curieux désireux d’apprendre cet art délicat qu’est la sérigraphie.

©BLAST

Pour ceux qui ne visualisent pas, précisons que la sérigraphie est la grand-maman de nos ronflantes imprimantes industrielles. À la suite d’une succession d’étapes visant à concevoir, dessiner (à l’envers), puis graver et préparer les encres requises, la personne pratiquante est à même d’imprimer à la main l’affiche ou texte de son choix, sur une très large variété de supports et surfaces (t-shirts et goodies compris).

Ce domaine, encore en cours d’enseignement en école d’art et de pratique en art contemporain, s’inscrit largement dans la catégorie des moyens d’expression underground, au même titre désormais que le tag et le fanzine. Et comme tout domaine passé de mode, la sérigraphie regagne en popularité.

Pour reprendre, Giov rassemble donc autour de lui des artistes pratiquant la sérigraphie sous une grande variété de styles, d’abord et avant tout pour le simple plaisir de pratiquer et partager. De telles valeurs semblent aujourd’hui faire leur retour chez les artistes amateurs (on entendra par là ceux qui pratiquent hors de tout cadre et/ou convention professionnelle), en se perdant dans les petites rues, coffres au trésor pour qui s’efforce de bien les observer, ou en scrolling sur des réseaux tels que Pinterest ou Instagram, de plus en plus de talents se manifestent sans pour autant vouloir être vendus.

Psychédélisme, punk, réalisme, street, grunge, et bien d’autres esthétiques se rassemblent dans ce cent-soixante mètres carrés. Seuls représentants du groupe, Giov et Palin ont eu largement le loisir d’expliquer le plaisir qu’ils éprouvent à pratiquer « en cachette », hors de conventions, et à peu de frais. Ce dernier point n’est pas un avantage, mais une contrainte, dirons-nous. Mais certains artistes, eux, affirment que ça fait partie du jeu et que le risque en vaut la chandelle. Après tout, même Wim Delvoye a dû commencer quelque part.

Cependant, à la différence de cet artiste flamand qui se produit aujourd’hui sur la scène internationale, Blast ne semble pas pressé de sortir de l’anonymat. Les membres partagent une relation « en distanciel », dirions-nous si bien, et s’échangent leurs productions en se concentrant sur leur propre investissement. Abonnement en ligne, participation financière modeste, produire pour soi et pas pour les autres.

Ainsi, plusieurs engagements différents se manifestent. Dénonciation crue et gore façon Chapman Brothers, défouloir à l’humour sombre façon Fluide Glacial, messages de liberté et
parodies de culture pop…

BLAST, donc, un atelier qui tire sa force de son ouverture, de sa quasi-absence de contraintes et de sa diversité. Notons que Giov ouvre régulièrement les portes de l’atelier pour des initiations à la sérigraphie et sa mise en pratique. Que d’opportunités pour les curieux !

Pour plus d’infos rendez-vous sur : www.blast-liege.be