Le festival de musique baroque de Famenne-Ardenne offre une programmation sans faille !
Le festival MUBAFA (Festival de musique baroque en Famenne-Ardenne) a vu le jour en 2013, et il a fait pratiquement salle comble dès sa première édition.
Les ensembles et musiciens se sont produits et se produisent toujours dans différents lieux de la province de Luxembourg, qui se prêtent particulièrement bien à ces représentations, tels que la Maison de la Culture de Marche-en-Famenne, les centres culturels et les églises de différentes communes telles que Rendeux, Hotton, La Roche, Erezée, Manhay …
Tous les musiciens invités par le MUBAFA sont de renommée internationale, et garantissent un très haut degré de qualité dans la programmation.
Qu’est-ce que la musique baroque ?
Il s’agit d’une période de la musique classique, qui s’étend sur les XVIIème et XVIIIème siècles. Elle concerne différents genres musicaux, de la musique instrumentale jusqu’à l’opéra. L’étendue géographique de la musique baroque est énorme, et si l’Italie et la France sont considérées comme les pays principaux de l’éclosion de ce type de musique, des musiciens baroques majeurs viennent aussi des pays germaniques et d’Angleterre. Parmi les représentants les plus célèbres, citons Jean-Sébastien Bach, Georg Haendel, Heinrich Schütz, Antonio Vivaldi, Jean-Philippe Rameau, Johann Pachelbel, Jean-Baptiste Lully, Claudio Monteverdi.
C’est d’ailleurs avec Claudio Monteverdi qu’apparaît le mouvement de la musique baroque. Il est le compositeur d’Orfeo, qui est considéré comme étant le premier opéra.
Le terme baroque vient du terme portugais « barocco », qui veut dire « perle irrégulière ». Si le mouvement baroque a touché tous les domaines artistiques, de l’architecture en passant par la peinture, la littérature, la musique, il serait bien trop long de parler de la totalité de ce mouvement ici.
On peut néanmoins résumer la musique baroque comme étant « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles » (Philippe Beaussant).
C’est avec la mort de J-S Bach que le chapitre de la musique baroque se clôture, pour faire place à la musique classique puis romantique. Une belle exposition a eu lieu à BOZAR à Bruxelles cette année sur le sujet de la musique baroque.
Le MUBAFA, mouture 2023
Les ensembles invités au Festival de musique baroque de Famenne-Ardenne présentent des compositions quelque peu antérieures parfois à la musique baroque, puisque des partitions issues de la Renaissance et du Moyen-âge sont au programme avec notamment l’ensemble Psallentes.
Nous aurons donc au programme cette année :
Le 15 septembre à 20h00, Eglise de Waha, Marche-en-Famenne, Le Miroir de Musique : « La Dolce Vista »
Le Miroir de Musique, dirigé par Jean-Baptiste Romain, est un ensemble spécialisé en musique de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance. Basé à Bâle, il met en lumière des instruments typiques de l’époque tels que la vielle, la lira di broccio, les cornemuses, la chalémie et la bombarde. Ce concert comprendra des pièces de musique franco-flamande, dont celles de Guillaume Dufay, qui ont fleuri en Italie au début du XVème siècle.
Vendredi 13 octobre à 20h30 – Maison de la culture de Marche-en-Famenne – Les Muffatti : « Salve Regina »
Les Muffatti et le contre-ténor Clint van der Linde joueront des motets vénitiens extraits de leur dernier CD « Salve Regina ». Ce concert comprendra diverses œuvres de Nicolas Porpora, Johan Adolphe Hasse et Antonio Vivaldi, dont certaines sont présentées en première mondiale !
Les Muffatti sont nés en 1996 du désir de jeunes musiciens bruxellois de se doter d’un outil de travail professionnel qui, dans le domaine de l’interprétation de la musique orchestrale baroque concède une place primordiale à la jouissance de la musique, tout en autorisant l’exploration en profondeur de son contenu ainsi qu’une grande minutie artisanale dans son exécution.
Après avoir travaillé pendant dix ans sous la baguette de Peter Van Heyghen, les musiciens de l’orchestre assurent désormais collectivement la direction artistique. Ils confient la direction musicale des différents projets à des musiciens invités, solistes, chefs ou violons conducteurs. Ils ont à cœur d’axer leurs projets sur un équilibre subtil entre œuvres du grand répertoire et réelles découvertes.
La discographie des Muffatti comprend à ce jour neuf enregistrements, unanimement salués par la critique, tous publiés sous le label Ramée. Leur dernier disque en date, Salve Regina, consacré aux motets et pièces instrumentales de Porpora, Hasse et Vivaldi, réalisé en collaboration avec le contre-ténor Clint van der Linde, est paru en mars 2022.
Samedi 14 octobre 2023 à 11h00 – Chapelle de Fisenne (Erezée) – Lucile Boulanger : « Abel-Bach »
Le solo « Abel-Bach » de Lucile Boulanger, enregistré en 2022 chez Alpha, a été couronné d’un Diapason d’or. Il met en parallèle Jean-Sébastien Bach et Carl Friedrich Abel.
Bach a transmis à son élève Abel ces trois vertus cardinales « Improvisation, virtuosité et expressivité ». Abel fut le dernier prodige de la viole à se présenter sur les scènes européennes dans les années 1770. Sa viole a fait résonner des moments de déchirantes passions marquant son auditoire pour la postérité. Lucile Boulanger voit entre Bach et Abel une « filiation exquise ». En 1764, ce dernier entra au service de la reine Charlotte d’Angleterre, en tant que musicien de chambre, où il se lia d’amitié avec Jean-Chrétien Bach, le dernier fils de J-S Bach. De leur collaboration naquirent les premiers concerts publics au cours desquels Abel se produisit comme soliste (Concerts Abel-Bach) qui seront au programme de ce 14 octobre.
Se refusant de voir en la viole uniquement un instrument du passé à l’esthétique révolue, Lucile Boulanger est une interprète qui vous bouscule, vous fait frissonner, et dont l’émotion nue nous bouleverse. Ses interprétations sont remarquables de justesse et de densité. Elle pratique la transcription, et elle s’est mise à la composition d’œuvres contemporaines.
Samedi 14 octobre à 16h00 à l’église de Dochamps (Manhay), Scherzi Musicali : « Regina Coeli »
Scherzi Musicali se veut ambassadeur de la musique écrite dans les Pays-Bas Méridionaux, c’est à dire nos régions belges. On connait mal la musique de Joseph-Hector Fiocco, maître de chapelle à Anvers et Bruxelles au XVIIIème siècle. La Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles abritait une considérable collection de motets, aujourd’hui conservés au Conservatoire dans le Fonds Sainte Gudule.
Ce programme permettra d’entendre quelques motets à une, deux ou quatre voix, dont l’écriture fusionne avec un naturel déconcertant les esthétiques françaises et italiennes. Une musique de grande qualité qui n’est pas sans évoquer Couperin, Charpentier, Vivaldi ou Haendel.
Le fondateur et directeur artistique de Scherzi Musicali est Nicolas Achten. Celui-ci chante en s’accompagnant du luth, ou théorbe, à la harpe ou encore au clavecin. Il est entouré d’un noyau de jeunes chanteurs et instrumentistes, avec qui il développe une identité sonore axée sur les instruments de basse continue et leur interaction avec la rhétorique de chant.
Selon Diapason Magazine « Nicolas Achten et son collectif belge partagent une vertu qui ne s’enseigne pas, ne se cultive pas et se perd vite : la fraîcheur ».
Samedi 14 octobre à 20h30 – Eglise de Melreux (Hotton) – Ensemble Amarillis : « Judith et Sémélé »
L’ensemble Amarillis, dirigé par la flûtiste et hautboïste Héloïse Gaillard jouera des cantates d’Elisabeth Jacquet de la Guerre autour des personnages mythiques de Judith et Sémélé. Ces pièces seront interprétées par la soprano Maïlis de Villoutreys, accompagnée d’un clavecin, d’un violon, d’une viole de gambe, d’un théorbe et d’un hautbois.
Ce programme vocal met à l’honneur la compositrice Elisabeth de la Guerre, l’une des rares femmes française connue à ce jour comme compositrice. Ce programme présente un répertoire vocal et instrumental, et célèbre dans ses cantates le courage et l’engagement pour une cause, en racontant l’histoire d’une héroïne biblique, Judith, mise en regard avec le personnage mythologique de Sémélé, femme hors du commun qui, par sa témérité, succombe brûlée par l’éclat de Jupiter.
Fondé en 1994 par Héloïse Gaillard, cet ensemble fédère des artistes d’exception, de générations différentes, autour d’un projet artistique ambitieux et unique, où se tisse un dialogue entre les artistes, sans chef d’orchestre. Son effectif varie de 2 à 4 solistes, jusqu’à un orchestre en formation de chambre.
Dimanche 15 octobre à 10h30 – Eglise de Cielle (La-Roche-en-Ardenne) – Ensemble Psallentes : « Tonarius »
L’ensemble Psallentes, fondé par Henrik Vanden Abeele, est composé essentiellement de femmes qui interprètent de la musique polyphonique datant du bas Moyen-Âge et de la Renaissance. Il sera accompagné du multi-instrumentiste Jowan Merckx dans le programme « Tonarius », qui a été présenté pour la première fois au Concert Gebouw Brugge.
Dans ce spectacle Tonarius, les Psallentes nous font découvrir comment les gens du Moyen-Âge créaient la couleur et l’atmosphère. Les chanteurs « meublent » littéralement l’atmosphère. Chaque tonalité musicale a son propre caractère : festif, passionné ou triste. Aujourd’hui, en musique classique, nous ne connaissons fondamentalement que deux tonalité : « majeure » et « mineure ». Au Moyen-Âge, et aussi chez les Grecs, les gens étaient préoccupés par l’atmosphère créée par le choix de tonalité. Pas moins de 8 tonalités différentes ont été utilisées dans la musique de l’église chrétienne, chacune avec son propre caractère.
Dimanche 15 octobre à 13h00 à 13h00 – Eglise de Rendeux-bas – Collegium Musicum : « Aux portes de Bruxelles »
Concert gratuit des élèves du Conservatoire de Bruxelles sous la direction de Bernard Woltèche. Œuvres de Swellinck, Frescobaldi et Marini.
Dimanche 15 octobre à 16h00 – Centre culturel des Roches (Rochefort) – Ensemble Il Buranello : « Charivari »
L’ensemble Il Buranello, fondé par la soprano Stéphanie Révillon, est composé de 8 chanteurs et instrumentalistes. Il explore la jubilation, la folie, la bizarrerie et toutes les émotions qui font la richesse de l’Homme. En mariant la musique d’Henry Purcell, les textes de William Shakespeare et des improvisations vocales et sonores, le spectacle « Charivari » est une expérience pleine de fantaisie et de chahut musical, à la fois énergique et sensible, qui évoque les formes de jubilation collective des rites dionysiaques et carnavalesques.
L’ensemble Il Buranello est le fruit d’une vraie complicité musicale et humaine, et il donne à ce groupe un son unique et une indéniable présence sur scène, emportant l’auditeur dans le tourbillon des affects propres à la musique baroque vocale. Fondé en 2015 dans les Hauts-de-France, l’ensemble est formé de jeunes musiciens issus des plus grands conservatoires européens. Pour explorer au maximum les atouts de la musique de chambre, l’ensemble fonctionne de manière collégiale par l’écoute et l’échange entre les musiciens, tout en bénéficiant du conseil artistique du jeune chef anglais James Halliday. Son objectif est de penser la musique et les programmes pour les vivre et partager les émotions directement avec le public, sans filtre. Grâce à un travail rigoureux sur les mots et les talents scéniques des chanteurs-acteurs, l’ensemble Il Buranello s’attache à transmettre le texte et le théâtre de la musique, touchant l’auditeur au cœur.
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