Voici pour vous une liste non exhaustive de 5 œuvres artistiques du féminisme français et pour la plupart contemporaines. Au programme du street art, du cinéma, de la littérature et de la musique…

1. Sorcières, la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet, 2019, essai

L’autrice qui s’oppose à la domination masculine :

Mona Chollet est une journaliste pour Le Monde Diplomatique, essayiste et militante féministe franco-suisse, née en 1973. Reconnue pour ses textes engagés sur des sujets brûlants tels que le féminisme, la sorcellerie, la culture populaire, etc. Avec une approche intersectionnelle, elle analyse le patriarcat et les formes de domination auxquelles les femmes sont confrontées, les pressions subies par ces dernières au regard des stéréotypes du genre et des critères de beauté occidentaux. Son travail a fortement initié un renouveau des discussions sur la sorcellerie et le concept de sororité.

L’œuvre :

Son essai, « Sorcières : La puissance invaincue des femmes », explore la figure de la sorcière, sous toutes ses coutures, et ce à travers l’Histoire. De leurs caractéristiques physiques à leurs divers traits de caractère ou leur manière de vivre, elle nous dresse les différents portraits de femmes-sorcières, connues ou peu connues, persécutées, torturées et/ou exécutées, en citant de nombreux ouvrages fort intéressants sur ce thème. Le point commun de ces femmes ? Leur atypisme ? Le fait est que désormais l’image de la sorcière est une véritable figure de la culture populaire et une icône du féminisme. Pour acheter cet essai, c’est par exemple ici.

pour en savoir plus : Retrouvez, d’ailleurs, en suivant ce lien, un podcast intéressant sur cet essai intitulé : La sorcière, icône du féminisme par Mona Chollet. On trouve sur le net de nombreuses interviews de l’autrice qui prouvent l’intérêt qui lui est porté, notamment par le journal Libération, dans Axelle magazine et bien d’autres…

Le livre de Mona Chollet © Zones

2. Muses et hommes, l’exposition de Miss Tic, 2000, street art

L’artiste urbaine, poétesse et graphiste :

Miss Tic, street artiste parisienne, est décédée récemment d’un cancer. Son art, le street art, longtemps considéré comme illégal, est désormais reconnu. Elle fait des études de graphisme et intègre une compagnie théâtrale. Très attirée par les arts, elle mêlera poésie et graphisme en tatouant les murs de la capitale. Elle est connue des services de police, accusée de vandalisme à plusieurs reprises… De ce fait, elle décide de ne taguer qu’avec autorisation préalable de la municipalité ! Elle poursuit en collaborant avec des marques luxueuses telles que Louis Vuitton, Kenzo. Ainsi, elle laisse son empreinte sur nos vêtements puisqu’on y retrouve ses esquisses ! La poste la sollicite également pour créer une collection de timbres. Elle s’invite, qui plus est, au cinéma puisqu’elle est sollicitée pour la création d’une affiche d’un film de Claude Chabrol. Et il semblerait qu’une rue du 5e arrondissement devrait porter son nom…

© Miss Tic

L’exposition :

Muses et hommes est le titre d’une exposition urbaine et parisienne de Miss Tic, de son vrai nom Radhia Novat. Elle fait des rues de Paris une toile. Au pochoir, elle décore la capitale… Son art est aussi poétique puisqu’elle trace des citations percutantes et provocatrices qui s’ajoutent à des reproductions de tableaux de grands maîtres. Son art est, qui plus est, engagé et complexe, il offre une réflexion sur les femmes, l’art et la société actuelle. En revisitant des grands classiques avec une grosse touche de féminisme, elle est une artiste activiste, auteure reconnue du féminisme français.

La critique :

« Nobles ou paysannes, déesses ou héroïnes, toutes ces femmes – muses souvent anonymes qui ont marqué l’histoire de l’art – prennent une nouvelle dimension sous la bombe et les mots de Miss Tic. » peut-on lire au sein du journal Le Parisien.

3. Annie Colère de Blandine Lenoir, 2022, long-métrage

La réalisatrice qui met les femmes à l’honneur :

Dans l’ère du temps, Blandine Lenoir réalise des long-métrages inspirants et inspirés par des destins féminins, comme dans Aurore, œuvre par laquelle elle met à l’honneur une femme d’une cinquantaine d’années ayant perdu son emploi, ou encore Annie Colère, qui retrace le destin d’une femme et mère ayant eu recours à l’avortement avant sa légalisation… grâce à un collectif… C’est l’histoire d’un combat pour les droits des femmes et un exemple de féminisme.

L’œuvre : Pour visionner la bande-annonce d’Annie Colère, c’est par ici.

Ce drame de deux heures, sorti en 2022, est interprété par : Laure Calamy, Zita Hanrot, India Hair, Yannik Choirat…

Annie Colère, Blandine Lenoir © Aurora Films / Local Films

La critique : Le film connaît le succès et la critique est élogieuse…Samuel Douhaire et Marie Sauvion du magazine Télérama emploient les termes « bouleversant », « féministe » pour qualifier ce film remarquable. Ils ajoutent qu’il s’agit d’un « film plein de douceur et de sororité qui fait du bien. La scène de l’avortement est l’une des plus belles scènes de l’année, un moment hors du temps qui change de ce qu’on a l’habitude de voir quand on évoque ce type d’événement. Un film très bien documenté qui narre la fin d’un mouvement, celui du MLAC, et le début d’un parcours personnel passionnant, celui d’Annie. »

4. Commando culotte de Mirion Malle, 2016, bande dessinée :

L’autrice hautement culottée :

Mirion Malle, tout juste trentenaire, originaire de Charente-Maritime, débute par un baccalauréat littéraire bien qu’elle ait suivi un cursus scientifique. Elle enchaîne avec Hypokhâgne et Khâgne et poursuit en licence de théâtre à La Sorbonne à Paris. Elle quitte la Ville Lumière pour se rendre en Belgique à Bruxelles où elle poursuit son parcours au sein d’une école d’art à l’ESA St Luc puis achève par un Master en sociologie et anthropologie.

Dès 2013, elle tient un blog féministe pour l’égalité des genres intitulé Commando Culotte, elle y analyse les travers de notre culture notamment télévisuelle et cinématographique sous un angle pour le moins original. C’est en 2016 qu’elle publie une bédé du même nom où elle regroupe ses travaux contre le sexisme et l’oppression dans une des belles oeuvres féministes françaises. Elle vit à Montréal depuis ses vingt quatre ans et a été publiée plusieurs autres fois notamment en 2020 et en 2022 avec ses deux premiers livres de fiction.

© Mirion Malle

L’œuvre :

Commando culotte est une bédé féministe humoristique, publiée aux éditions Ankama dans la collection Label 619…c’est un véritable puit d’informations, une dénonciation du sexisme, joliment menée, illustrée de façon simple mais efficace par l’autrice. Saviez-vous qu’il existe un institut fondé par Geena Davis qui « travaille sur les disparités de genre dans les médias » ? Saviez-vous encore qu’il existe un test évaluant le degré de sexisme dans les films et séries, le Bechdel test ? Cette bande dessinée, destinée aux seize ans et plus est un incontournable car il est drôle et enrichissant, qui plus est, si vous êtes amateur de statistiques vous serez servis. L’artiste s’est savamment documentée et la lire est un vrai moment de plaisir. Encore une des belles oeuvres féministes françaises. tourne en dérision la critique qu’elle représente sous les traits d’un petit personnage costumé et moustachu qui n’a de cesse de la blâmer et auquel elle répond efficacement et de façon argumentée !

La critique :

Une chroniqueuse du magazine Un dernier livre avant la fin du monde nous conseille fortement cette lecture, notamment aux « féministes de tout poils et de tout sexes (…), mais aussi et surtout aux novices en la matière et encore plus à ceux qui pensent encore qu’un homme doit être fort et ne pas pleurer et qu’une femme doit être toute douce et pas trop intelligente. Un livre fortiche qui prône l’amour et l’égalité dans une société où il est parfois compliqué de trouver ses repères. »

Sushi © Maïa Barouh

5. Maïa Barouh, Sushi, titre extrait de l’album Aïda, 2022

La musicienne à la voix solidaire  :

Maïa Barouh est une artiste complète, chanteuse, compositrice et actrice. Sa musique d’influences jazz, soul et pop est fort originale. Son engagement humanitaire et son timbre de voix unique font d’elle une artiste de talent. Son art fait d’elle une figure incontournable de la scène musicale contemporaine…d’origine française, elle a su s’imposer à l’international ! Partenaire de nombreuses organisations caritatives, elle donne de son temps et de son énergie débordante aux nobles causes telles l’éducation des enfants défavorisés.

Le clip et les paroles : Le hit Sushi traite de féminisme et de racisme avec humour et musicalité. Une parmi d’autres oeuvres féministes françaises. « Tu ne me grailleras pas comme un sushi », s’exclame t’elle en guise de refrain entraînant et militant ! Son clip, tourne au cannibalisme puisque plusieurs protagonistes masculins, bien sûr, engloutissent des sushis à base de chair humaine… le tout est donc, comme vous pouvez l’imaginer, relevé d’une bonne dose de provocation !

La critique :

Du côté de Radio France, Catherine Carette déclare : « Avec colère, humour décalé, mélancolie, transe et insolence, elle nous propose un voyage à travers les temps et les continents sur le tapis volant de sa pop syncrétique volcanique… »

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