Le Festival des Libertés a fait son retour pour dix jours au Théâtre National de Bruxelles, avec une série d’événements aussi interpellants que touchants. Parmi eux, le groupe français Acid Arab, qui a donné un concert le 14 octobre dernier. Examinons de plus près leurs origines et conceptions musicales.

Du 12 au 21 octobre, la 22e édition du Festival des Libertés a mobilisé différentes performances, débats, expositions, concerts et films multidisciplinaires et subversifs. Le tout autour d’une même mission cruciale : éveiller les discussions sur les mécanismes qui enchaînent, entravent et font obstacle aux libertés et aux Droits de l’Homme. Contrôle, privation de libertés, écologie, (dé)colonisation, égalité, démocratie, solidarité, domination et guerre font partie des mots d’ordre abordés durant ce vaste programme dans le but d’encourager la résistance pour le salut de la liberté.

Acid Arab © Guillaume Durand

En outre, le programme a mis en lumière une profusion d’histoires provenant du monde entier et a rassemblé de nombreux artistes, journalistes, réalisateurs, musiciens, interprètes et intellectuels, tous réunis afin de poser la question des libertés et droits dans différentes parties du monde, de promouvoir des discussions enrichissantes et stimulantes et de susciter le débat, tout en célébrant les victoires et percées déjà accomplies en parallèle.

La techno teintée d’accents orientaux d’Acid Arab

Le groupe franco-algérien Acid Arab, formé en 2012 par un duo de DJs, Guido Minisky et Hervé Carvalho, est composé de cinq membres (Pierre-Yves Casanova, Nicolas Borne et Kenzi Bourras ayant rejoint le groupe peu après) dont l’objectif est de créer une place pour les langues et cultures arabes et nord-africaines dans l’univers musical électronique contemporain en Occident, portés par les messages de liberté que véhiculent les sonorités dont ils s’inspirent.

© Festival des Libertés

Le concert a eu lieu le 14 octobre dans le cadre du Festival des Libertés et comprenait une sélection de chansons remixées issues de leurs albums, regroupant une foule dont l’effervescence était tangible et exhortant les participants à danser inlassablement et avec engouement au son de la musique.

Ayant rapidement conquis les cœurs des fans et faisant l’affiche de festivals et discothèques renommés dans le monde, Acid Arab se démarque par son concept innovant, ses sons énigmatiques et rythmes enivrants, une concoction extraordinaire mêlant airs du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, de la gasba algérienne au raï bionique, en passant par le dabkeh synthétique, la transe anatolienne et le chaabi égyptien, combinés à la techno et aux musiques contemporaines, et se rapprochant de l’acid house.

Acid Arab © Guillaume Durand

Le quintette a gagné en popularité tout en perfectionnant son style et en repoussant immanquablement les limites, notamment en collaborant avec divers artistes influents. Par ailleurs, certaines de leurs œuvres comportent les contributions du chanteur de mariage syrien reconnu mondialement Omar Souleyman, qui a une nouvelle fois embrasé la salle le même jour qu’Acid Arab au Festival des Libertés.

À travers l’élévation de différents langages, dialectes et registres, de mélodies traditionnelles et modernes, l’irrésistible musique d’Acid Arab s’engage à combler un vide musical et constitue la pièce ultime du puzzle permettant d’unir différentes parties de la Méditerranée.

Leur dernier album, « Trois », sorti en 2023, fait preuve d’une ingéniosité à toute épreuve, ainsi qu’une diversité de genres et d’influences, et ouvre les portes vers un kaléidoscope de perspectives et univers dynamiques : un éventail de morceaux destinés à enflammer les pistes de danse, mais aussi idéal à écouter dans les moments de détente.

Découvrez le dernier album d’Acid Arab, Leila :