Antica Namur est reconnue comme étant l’une des foires d’art et d’antiquités les plus prestigieuses d’Europe. L’occasion pour des collectionneurs venus des quatre coins du continent de vendre leur mobilier et objets de collection antiques. À découvrir jusqu’au 27 novembre 2022 dans la capitale wallonne.

©AnticaNamur

Antica fine art fair est une foire d’arts décoratifs et d’antiquités qui se tient à Europa Expo, à Namur du 19 novembre au 27 novembre 2022. Cette année est sa 45e édition. Elle est là pour représenter six musées namurois (les musées des Arts décoratifs et archéologiques de Namur, Les Bateliers, le Musée Félicien Rops, le Musée des Arts anciens, le Musée diocésain et le Musée Africain).

Cette foire est immense (80 m2), et est organisée en plusieurs allées. Elle réunit des collectionneurs venus d’Europe pour exposer leurs divers objets prestigieux d’arts décoratifs : tableaux, mobilier, argenterie ou bijoux. La période à laquelle ils ont été créés se situe entre le Haut empire romain et le 20e siècle de notre ère. Beaucoup de ces objets proviennent de la haute bourgeoisie de l’époque et ils sont presque tous d’origine ! Ils sont faits avec minutie, détails et sont utiles à la vie quotidienne.

Les collectionneurs (ou amateurs) participent à la foire participent non seulement à faire connaître ces œuvres faites par des artistes qui ne sont pas très connus et qui pourtant, ont fait des choses spectaculaires de leurs mains, mais aussi au versement d’une partie des bénéfices faits lors des ventes, à des fondations telle que la Fondation Roi Baudouin pour la restauration de certains musées, qui représente les six musées d’art namurois.

Les arts décoratifs : la peinture

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Parmi les jolis tableaux de peinture, on retrouve celui de Jean-Baptiste Monnoyer « flowers in a stone vase » fait entre 1636 et 1639, qui représente des natures mortes. C’était à l’époque du protestantisme. Les fleurs cueillies pour la réalisation de ses peintures étaient des tulipes « perroquet » et étaient destinées à une catégorie de personnes qui avaient les moyens. Cet artiste a travaillé à Versailles et certains de ses tableaux sont dans le château de cette ville de renom. On est à l’époque de la tulipomanie : on collectionne les tulipes vivantes dont on allait acheter les oignons sur un marché aux enchères. Les peintres les collectionnaient puis les reproduisaient à la peinture après les avoir photographiées.

On retrouve également des peintures de Pierre Alechinsky qui appartiennent au mouvement COBRA (Copenhague Bruxelles Amsterdam) dans lequel sont mises en avant des formes très libres, où l’on travaille l’eau-forte et on peint parfois à deux mains avec du pastel. On est dans le monde du rêve. On peut également admirer des peintures de Théo van Rysselberghe, peintre de la deuxième partie du 19e siècle, avec un art d’ « après-impressionnisme ».

Les arts décoratifs : la sculpture

On avance dans le parcours vers des figurines funéraires qui appartenaient à la Dynastie Tang aux 16e et 17e siècles, période de l’extension du territoire chinois, la route de la soie. Des objets en terre cuite sont créés à destination funéraire pour familiariser le défunt avec l’environnement dans lequel il a vécu durant sa vie. Il était accompagné par ses serviteurs, du mobilier, des animaux, représentés par ces figurines. La taille des statuettes varie en fonction de la richesse de la personne. Comme thèmes, on retrouve les animaux du zodiaque chinois. Ce sont des corps humains avec une tête d’animal, inspiration de la mythologie occidentale.

Des artistes tels que Lucien Franck (1903), du courant de l’impressionnisme qui a été inventé pour concurrencer le réalisme de la photo, inventée à la fin du 19e siècle. On trouve également de la peinture appartenant au mouvement de l’abstraction lyrique et de l’abstraction génétique des années 60 tels que des peintres belges comme Henry Van de Velde avec son carré central accompagné de formes géométriques organisées autour de ce carré en couleurs.

Les arts décoratifs : l’orfèvrerie

On invente des samovars pour chauffer l’eau du café ou le chocolat. C’est une réelle découverte pour les riches à l’époque, au 18e siècle. Ces samovars sont faits d’une décoration sobre du mouvement rococo. Fabriqués en porcelaine de Tournai, on y trouve des motifs tels que des fleurs bleues dont le but était de concurrencer la porcelaine anglaise. Contrairement à la vaisselle plus ancienne, elle est plus fine et donc exceptionnelle, faite de terre cuite translucide.

Des pendules de bronze en or 18 carats (pour que cela tienne mieux) sont conçus aux 18e et 19e siècles et étaient posées sur les cheminées des plus riches. On y voyait des sujets mythologiques comme le fils du soleil projeté par Zeus sur la foudre, tentant de s’approcher d’un lac avec son char.

Les arts décoratifs : le mobilier

Au niveau du mobilier, un magnifique lit rouge faisant référence à l’Égypte se tient majestueusement dans un coin de la foire. Un sphynx se trouve sur l’un des accoudoirs. L’artiste qui l’a créé est parti en Égypte et rencontra des archéologues, des dessinateurs pour faire ses motifs d’arts décoratifs à Paris.

On trouve ensuite un meuble fait en noyer noir d’Afrique (Mansonia). C’était le bureau du directeur du Fonds colonial des invalides de Bruxelles, par Jules Wabbes, un très grand designer au 20e siècle. On l’appelle le bureau « Boomerang », créé à l’occasion de l’exposition universelle consacrée à l’atome en 1958.

On peut également admirer un miroir, meuble-objet commandé par Madame Mars (dame de compagnie de la Comédie-Française et copine de Napoléon Ier). Il appartenait aux collections de Valtesse de La Bigne à la fin du 19e siècle. C’est un miroir en amarante, bronze doré de style empire.

À un autre endroit de la foire, un espace de collectionneur est réservé à des meubles tels qu’une banquette-armoire en noyer. La démarche en 1895 était que tout un chacun puisse avoir des meubles de qualité abordables. Évidemment, ils sont moins accessibles aujourd’hui. Ils ont été fabriqués à Liège.

Les arts décoratifs : la porcelaine

Il y a un service en porcelaine de cèdres offerte par l’impératrice Eugénie à une duchesse. On y voit les vues du Château de Villeneuve-l’Étang qui a été bombardé par les Prussiens. Il s’agit de porcelaine en coquille d’œuf.

On peut découvrir deux coffrets offerts à la fille du roi de Prusse, qui était musicienne et compositrice. Ils sont fabriqués en verre blanc de lait pour remplacer la porcelaine de l’époque. Ils valent à peu près 35 000 €. Mais aussi, une caisse à fleurs de la Collection de Rothschild, de la porcelaine de Vienne du prince du Liechtenstein ou le buste en porcelaine de François de Lorraine.

Les arts décoratifs : les collections digitales

Au stand « arts », il est question de collections digitales et physiques faits par l’artiste et dessinateur de bandes dessinées belge, Didier Comès. Le but est de financer la restauration des planches avec l’aide de la fondation Roi Baudouin et Casterman. On part sur un système de NFT (jeton non fongible) via un paiement en cryptomonnaie ou carte bancaire. Les acheteurs reçoivent une image ou collection de 15 planches par cet intermédiaire et une copie papier numéroté. Les gens ont alors un portefeuille digital sécurisé qui dans un premier temps est géré et encadré par les collectionneurs.  Les gens peuvent la revendre pour faire connaître l’artiste. Les dessins sont réalisés à l’encre de Chine.

D’autres objets utilitaires sont exposés à la foire telles que des grandes boîtes à musique, mais aussi des bibelots chics, des chaises, de la vaisselle de luxe, …

C’est une foire qui en vaut le détour et qui permet d’en ressortir avec un bagage culturel artistique et pour ceux et celles qui le souhaitent, un ou plusieurs objets d’art déco.