La banque Lombard Odier est une très importante banque privée et de gestion d’actifs suisse, fondée en 1796. Comme toute banque suisse qui se respecte, elle est discrète et efficace. C’est donc une chance pour nous d’avoir obtenu une interview de son Directeur pour la Belgique, Monsieur Geoffroy Vermeire, à l’occasion du partenariat que sa banque développe depuis peu avec le Musée van Buuren de Bruxelles.

La photo d’illustration de l’article représente le siège de la banque Lombard Odier à Genève © Herzog & de Meuron

Quels sont en Belgique les avantages fiscaux liés au mécénat culturel ?

Geoffroy Vermeire : La motivation de ce partenariat n’est pas de nature fiscale. En nouant ce partenariat avec le Musée van Buuren, la banque privée Lombard Odier démontre qu’elle est bien ancrée en Belgique – et cela, depuis 20 ans – et qu’elle souhaite ainsi renforcer cet ancrage sur le long terme. » Il s’agit bien du premier projet culturel que Lombard Odier soutient en Belgique.     

Il faut distinguer mécénat, où l’entreprise agit de manière désintéressée sans contrepartie directe, et le sponsoring dont les deux parties tirent profit en termes de services, de notoriété et d’image.

Monsieur Geoffroy Vermeire, Directeur pour la Belgique de la banque Lombard Odier © Lombard Odier

Quand on parle de mécénat, il s’agit de donations et les conditions de déductibilité sont assez cadrées. Il faut que le bénéficiaire soit une institution agréée dont une liste est disponible sur 116-liste-institutions-20221219.pdf (belgium.be) en plus des organisations désignées expressément dans la loi (universités, hautes écoles, Croix-Rouge, Fondation Roi Baudouin…..). La plupart du temps, pour les plus petites structures, elles sont hébergées par une fondation qui dispose de l’agrément (Fondation Roi Baudouin ou Fondation Arc-en-Ciel) et prélève pour leur intervention un écot sur le don.

Les entreprises et les particuliers sont-ils encouragés dans la voie du mécénat culturel ?

Quelle que soit la taille de l’entreprise, c’est une tendance avérée et culturellement bien ancrée en Belgique, et notamment pour l’architecture et le patrimoine classé. Mais les critères à remplir et le dossier à introduire pour obtenir une agréation et donc la déductibilité fiscale des dons, notamment pour les petites structures en matière culturelle, peuvent apparaître assez lourds.

En outre, il n’y a aucun régime privilégié en Belgique, contrairement à la France où l’entreprise bénéficie d’une réduction d’impôt.

Le superbe Musée van Buuren construit dans un style hollandais © photo Michael Binkin

Voyez-vous des améliorations qui pourraient être apportées par le législateur belge pour encourager le mécénat culturel des entreprises ? 

Une meilleure accessibilité à l’agréation, comme dit plus haut

Vous avez choisi de soutenir la Fondation van Buuren, qu’est-ce qui vous a séduit dans cette institution muséale ?

Plusieurs dimensions ont déterminé notre choix. Nous partageons, avec ce haut lieu de culture européenne inscrit dans l’histoire de la finance belge, des valeurs durables et fortes que sont notamment l’excellence et le soutien de la culture via l’activité philanthropique. Rappelons que David van Buuren était banquier ! Nous avons souhaité associer notre marque à un acteur prestigieux qui bénéficie d’une image forte à l’échelle locale, tout en ayant un rayonnement international – un positionnement d’acteur local bénéficiant d’une expertise à l’international que Lombard Odier partage également. Au travers de ce partenariat unique, nous visons à renforcer le développement de nos activités respectives sur le long terme et à pouvoir proposer des opportunités de rencontre et événementielles dans un cadre d’exception bénéficiant à nos écosystèmes respectifs.

Les jardins classés du Musée van Buuren © Musée van Buuren

Nous recherchions vraiment un partenariat cohérant avec nos valeurs. Nous ne sommes pas dans le court terme, mais  dans le long terme, comme l’est le Musée van Buuren. Nous avons trouvé des points communs qui nous ont donné envie de développer ce partenariat.

Les jardins du Musée van Buuren, qui ont obtenu un grand prix européen, tout comme le style Art Déco des années 1920 susciteront très certainement la curiosité de notre clientèle européenne. Nous sommes en Belgique au carrefour de ces différents pays.

Votre banque soutient-elle d’autres projets culturels en Belgique ? Ou à l’international ?

La culture fait partie de l’un des piliers d’engagement philanthropique du Groupe, qui dispose de deux fondations : la Fondation Philanthropia et la Fondation Lombard Odier. 

Le Salon de Musique du Musée van Buuren © Thibault De Schepper

La Fondation Philanthropia est la fondation au travers de laquelle nous aidons nos clients à concrétiser leurs projets philanthropiques. Philanthropia a reçu la Distinction de Grand Mécène de la Culture française l’an passé en lien avec un engagement de plus de dix ans pour la rénovation de la Chapelle Royale, le Bassin de Latone et le Grand Trianon du Château de Versailles.

La Fondation Lombard Odier est la fondation d’entreprise du Groupe. Créée par ses Associés-gérants, elle incarne les valeurs humanistes du Groupe et se base sur les racines historiques et la longue tradition d’engagement philanthropique au sein des familles fondatrices. Alexandre Lombard, associé au milieu du 19ème siècle, fut parmi les premiers à soutenir Henri Dunant dans la création du Comité International de la Croix-Rouge (CICR), et Henri Hentsch participa à l’établissement d’un réseau pionnier de caisses d’épargne pour des investisseurs de fortune modeste. La tradition philanthropique s’est transmise au fil des générations. En 2022, nous avons mené à son terme notre initiative spéciale en soutien au secteur culturel suisse qui a beaucoup souffert pendant la pandémie. En 2022, nous avons soutenus 8 projets culturels en Suisse pour un montant de près de CHF 500’000.-  

L’équipe de la banque Lombard Odier en Belgique © Lombard Odier

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