Joyau méconnu au cœur du Massif central et véritable paradis préservé, le Cantal est d’une beauté à couper le souffle. A l’instar d’une poupée russe, comme une planète dans la planète, tellement précieuse qu’on voudrait la conserver jalousement, la mettre sous cloche pour la protéger de tout, même et surtout, des visiteurs.

Mais ce serait priver le monde de l’un des plus beaux patrimoines naturels de notre pays, qui est aussi, selon une étude scientifique de début 2023, le département le moins pollué.

L’air le plus pur de France

Quand on arrive dans le Cantal, on se sent d’emblée transportés dans un Ailleurs, à l’orée de l’imaginaire, avec des allures de bout du monde et de Terre du Milieu, entre Nouvelle Zélande et highlands écossaises.

Et très vite, ce qui nous surprend, c’est l’incroyable pureté de son air : ici on respire à pleins poumons, on hume un bouquet de senteurs naturelles. C’est un peu comme si à chaque fois, l’herbe venait d’être fraîchement coupée. Ce reflexe sera d’autant plus évident pour ceux qui vivent dans les grandes villes. Mais d’où que vous veniez, vous serez happés par une sensation de bien-être, sur laquelle la pollution atmosphérique et le stress citadin n’ont aucune prise.

Le col de Rombière en hiver © Kévin Lauret

Ce n’est pas nous qui le disons, c’est donc une enquête très sérieuse, et qui a identifié le Cantal comme le département où l’on respire le mieux. Cette étude visait à mesurer la qualité de l’air après un épisode de pollution aux particules fines qui a touché tout le territoire français. Le constat est sans appel, et hélas peu surprenant, bon nombre de villes sont concernées. 

Le Cantal se distingue devant la Lozère et la Haute-Corse. Concrètement, cela signifie que l’on y trouve les plus basses concentrations en particules fines, quasiment deux fois moins qu’à Paris.

En cette période post-covid où l’on cherche à se rapprocher au maximum de la nature et à se sensibiliser aux valeurs écologiques, c’est un peu the place-to-be, la destination suprême. Le tourisme, qui y reste modéré, ne saurait dénaturer cette terre brute et épargnée.

Vaches Salers © Caroline Capossela

Le dépaysement à deux pas

Situé à peine à 3 heures et quelques environ de Bordeaux en voiture, 4 heures de Marseille, 3 heures et demie de Lyon, 6 heures de Paris, le Cantal permet une parenthèse enchantée à moindre coût.

Le massif cantalien, en quelques mots, ce sont avant tout ses monts somptueux et verdoyants, qui forcent le respect. Et c’est surtout le plus grand volcan d’Europe.

Citons le Puy Mary, le plus connu de tous, point de départ de sept vallées glacières ; le Plomb du Cantal, le plus haut et qui culmine à 1855 m, ou encore le Puy Griou, au centre du volcan, qui séduit par sa forme pyramidale.

C’est donc plus de 2700 km de paysages volcaniques ponctués de lacs, de rivières et de vallées, dans lesquelles on peut croiser une grande variété d’animaux sauvages.

Et puisque l’on parle de la faune cantalienne, les ravissantes vaches Salers en sont résolument l’emblème, et elles y sont sacrées. Pour l’anecdote, on compte dans le Cantal plus de vaches au kilomètre carré que d’habitants.

Cerf cantalien pendant le brame © Didier Four

Le pays de tous les possibles

La liberté et la plénitude, c’est cela que nous inspire le Cantal. Et pour ceux qui veulent se recentrer sur l’essentiel, il est le lieu enclin à l’épanouissement et à la créativité. Mais aussi et surtout, à l’oxygénation, au sens propre comme au figuré, et à de très nombreuses activités : aux randonnées pédestres grâce à ses sentiers qui se comptent par milliers, aux balades en VTT ou à cheval, au ski, ou aux expériences les plus intenses (parapente, quad, montgolfière…).

Car non, en dépit de son caractère un peu conservateur, ce n’est pas une contrée désertique destinée aux retraités. Aussi, mieux vaut être en forme et avoir de la suite dans les idées si l’on veut profiter au maximum de toutes ses ressources. Aujourd’hui, de plus en plus d’expatriés passionnés des grands espaces viennent lui redonner vie et y développer des projets de toutes sortes.

Cerise sur le gâteau, contrairement aux idées reçues et malgré des hivers assez froids, le département bénéficie d’un taux d’ensoleillement très élevé.

Forêt cantalienne en automne © Jérémy Savel

Un florissant capital naturel et historique

Riche d’un patrimoine très diversifié, le Cantal offre un tableau vivant et éblouissant. Au gré des saisons, il se pare de nouvelles couleurs avec toujours la même magie, tandis que le temps semble s’y être arrêté.

Et au milieu des monts, on trouve aussi de charmantes cités médiévales, telles que Saint Flour, petit chef d’œuvre architectural, ou encore Salers, taillée en pleine lave, et classée parmi les plus beaux villages de France, remarquable par ses maisons à tourelles, ses beffrois et ses remparts. Pour le ski, la station du Lioran et son téléphérique conduisant au Plomb du Cantal sauront ravir les amateurs d’altitude et de pistes enneigées.

Sans oublier l’impressionnant viaduc de Garabit, passerelle entre les deux rives de la Truyère, qui fut réalisé par Gustave Eiffel lui-même, avant sa célèbre tour, et lui permit d’expérimenter sa légendaire structure métallique et son historique rivet.

La croix au sommet du Puy Mary © Virgile J.

Une terre de légendes convoitée par le cinéma

Les panoramas cantaliens inspirent bon nombre de cinéastes épris de liberté et de territoires vierges. De nombreux films y ont été tournés, en particulier ces dernières années.

Parmi eux, citons L’Enfer de Clouzot ; La Grande Vadrouille ; Harry, un ami qui vous veut du bien ; ou encore La Princesse de Montpensier.

Plus récemment, nous pouvons évoquer Mystère, le long-métrage de Denis Imbert, avec Vincent Elbaz et Marie Gillain, filmé dans le décor de la Vallée du Mars et du Falgoux, qui retrace l’histoire d’une petite fille et sa rencontre avec un animal qu’elle croit être un chiot, et qui s’avère être un loup.

Le Puy Mary en été © Kévin Lauret

Le Cantal, c’est notre Patagonie à nous 

Jean Dujardin

Il y a aussi Les chemins de pierre, sorti cette année, réalisé également par Denis Imbert et adapté du roman de Sylvain Tesson Sur les chemins noirs.  A cette occasion, Jean Dujardin, qui en est l’acteur principal, a évoqué sa fascination pour les paysages cantaliens : « J’ai eu le sentiment que le Cantal offrait une espèce de balade où tout était possible ».

C’est aussi ici que Thierry Lhermitte, grand adorateur de l’Auvergne, a choisi d’établir sa résidence secondaire, dans une vaste propriété acquise il y a une quinzaine d’années et qu’il considère comme son refuge. Dans ce havre de paix, découvert par hasard à l’occasion d’une balade équestre, il peut s’adonner pleinement à sa passion pour les chevaux.

Les monts enneigés sous un ciel nocturne © Jérémy Savel

L’authenticité cantalienne

La cuisine, comme tout le reste, y est ancestrale. Et il n’y a rien de tel que de déguster les fromages directement chez les producteurs, et de goûter aux typiques planches du Pays dans un buron face à l’immensité.

Le terroir cantalien, c’est bien sûr son fameux fromage AOP, entre autres le Cantal qui donne son nom au département ; mais aussi le plus corsé Salers ; ou encore le délicieux St Nectaire. C’est aussi la viande de Salers, réputée pour sa saveur unique, et les spécialités made in Cantal, telles que la fameuse truffade, le chou farci ou le pounti.

Le château de Longevergne, vallée du Mars © Virgile J.

Ici, on croit dur comme fer au paradis, non par superstition, mais parce qu’on est en plein dedans. Pour autant, point d’orgueil mal placé, l’authenticité et l’humilité y vont toujours de pair. Dans le Cantal, même les très nombreux châteaux qui parsèment ses majestueuses vallées, nonobstant leur charme envoûtant et leur fière allure, restent à son image, humbles et chaleureux.

Si vous souhaitez approfondir ce sujet passionnant, nous vous invitons à consulter le site officiel du Cantal et celui de l’Auvergne


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La vidéo captivante de Bruno Maltor, qui présente les nombreux attraits du département :