La 38ème édition du Festival de Ramatuelle s’est tenue pendant près de deux semaines. De nombreux chanteurs, comédiens, humoristes et musiciens se sont succéder sur scène pour ravir le public.

Les artistes le savent, à Ramatuelle, l’auditoire est pointilleux. Il n’est donc pas question, pour eux, de se présenter sur scène avec leur spectacle habituel. Il faut une représentation originale et interactive.

Dans ce lieu mythique, aux airs d’amphithéâtre romain, la proximité avec le public est importante. Ceci le rend particulier. Mais l’exigence vient également de sa création, il faut être à la hauteur pour s’y produire.

Un lieu chargé d’art et de culture

©Festival de Ramatuelle

Tout a débuté en 1985, quand Jacqueline Franjou, conseillère municipale et vice-présidente de l’Office de Tourisme de Ramatuelle, décide de créer un événement de théâtre et de variétés.

Mais à l’époque, le village provençal ne possède aucun endroit adéquat pour accueillir un tel festival. Le défi sera alors de créer un théâtre en 44 jours seulement. Le site est choisi. C’était jadis un vaste champ dont la vue porte jusqu’à la mer.

Jean-Claude Brialy sera le premier à monter sur cette scène avec un spectacle en hommage à Gérard Philippe, ouvrant la voie de la création scénique dans la région. Depuis, chaque année, durant le mois d’août, la poésie prend forme au Théâtre de Verdure. Près de 1100 personnes, assises sur des coussins rouges, se serrent chaque soir, à la nuit tombée, pour acclamer des artistes.

Du beau monde pour de grandes représentations

©Festival de Ramatuelle

Cette édition 2022 a vu Calogero, François-Xavier Demaison, Eric Antoine, Alex Vizorek mais aussi des représentations telle que « L’École des Femmes », « Un visiteur Inattendu » et bien d’autres qui se sont relayés pendant 12 jours pour satisfaire un public difficile.

L’ouverture du festival fut confiée à l’acteur et chanteur, Patrick Bruel. Il le sait, il ne peut pas se planter. Car, au stress du premier jour, s’ajoute le souvenir amer de son dernier passage à Ramatuelle dont l’écho négatif demeure encore.

Alors pour cette édition, Bruel a choisi une entrée poétique et douce. Il nous emmène avec lui dans son passé. Il nous raconte son enfance, ses parents, son histoire et ses rencontres, celles qui ont changé sa vie. On assiste à un Bruel chanteur mais aussi acteur. Il nous joue un rôle, le sien. C’est touchant.

Le trac s’évapore au rythme des chansons qui s’enchaînent. Plus le public chante, plus « ça me donne envie de chanter. Ça me donne envie de vous faire chanter », dira-t-il.

Patrick Bruel offre un show exceptionnel

Il faut dire qu’il y en a pour tous les goûts. L’artiste enchaîne vieux tubes et nouveautés.
« On fête cette année les 20 ans de l’album « Entre deux », cet album qui nous a donné tellement de joie. Cet album dans lequel je revisite toutes les plus belles chansons des années 30, avec quelques duos mémorables. Ce sont des chansons intemporelles qui font chanter la France et toutes les générations. Quand je lance 2 – 3 accords, je vois les gens s’embraser et chanter. » Et c’est ainsi qu’il entonne la « Java Bleue ».

Plus tard, il a tenu à transformer l’endroit en un immense bal populaire où les gens seraient invités à danser 2 par 2.

« Est-ce que vous êtes capables de revenir un peu en arrière et de faire une petite valse ? On n’a jamais vu personne danser assis, alors levez-vous. Je veux que ça tourne, que ça swing et que l’on se balade du côté de Saint-Jean. »

Son concert se termine sur l’un de ses plus gros tubes. Les coussins volent. Car il est de tradition, au Théâtre de Verdure, de lancer son coussin si la représentation a plu.

Aucun doute n’est permis. Les spectateurs ont adoré. La scène est remplie. Patrick Bruel a su satisfaire même aux plus exigeants.