« Le Gardien du Nil », le nouvel Alix de retour en Égypte
Le nouvel Alix, « Le Gardien du Nil », sorti en cette fin de 2024, est la suite du « Prince du Nil » publié en 1974. Quoi de neuf depuis 50 ans ?
Qu’est-ce qui a poussé le duo à la manœuvre de la suite des aventures d’Alix, Valérie Mangin et Chrys Millien, à s’attaquer à la suite de l’épisode créé par Jacques Martin il y a cinquante ans, « Le Prince du Nil » ? Probablement une pure logique scénaristique, car cet ancien épisode laissait des portes et des questions ouvertes, et des possibilités de rebondir dessus, qui n’ont pas échappées aux auteurs contemporains. Et c’est une excellente chose, car nous retrouvons avec plaisir des personnages anciens tels que Qaâ et Djefer.
Mon pauvre Enak, tu es encore une fois la victime de l’épisode © Casterman
L’un des héros de cet épisode est Enak, qui va en ramasser plein la tronche, selon une habitude devenue une tradition. Toujours gentils, toujours faiblard et un peu benêt, il ne pourra que se demander tout au long de ce nouvel opus ce qui lui arrive, et pourquoi le monde est si injuste envers lui. Un vrai Caliméro. On découvrira aussi une Cléopâtre machiavélique et méchante, guidée uniquement par son intérêt et celui de son pays, agissant durement au nom de la Raison d’État. Make Egypt Great Again.
Ptolémée, le frère-époux de Cléopâtre, et jaloux de surcroît © Casterman
Une vision de la jolie reine très éloignée de celle des aventures d’Astérix. Et bien sûr il y a toujours un complot contre César et contre le pouvoir de Rome, qu’Alix déjouera, vous vous en doutez. On reprend les vieilles recettes et on nous refait un bon petit plat gallo-romain à la sauce égyptienne. Bref, que du bonheur.
Le phare d’Alexandrie, la septième des Sept Merveilles du Monde © Casterman
Bref résumé de l’histoire
Casterman explique: « Rentré à Rome avec Alix, Enak est victime de plusieurs tentatives de meurtre qui échouent de justesse. Ses agresseurs viennent de Sakhara, la cité égyptienne dévastée par une chute de météorites sous les yeux du jeune Gaulois et de son compagnon l’année précédente. Mais pourquoi ces hommes en veulent-ils autant à Enak? Hélas, ils préfèrent se suicider plutôt que révéler quoi que ce soit, sauf le nom de leur commanditaire: un mystérieux Gardien.
Momies et sarcophages à tous les étages, l’Égypte antique authentique © Casterman
Alix et son ami n’ont donc plus qu’à partir à sa recherche en Égypte. De l’Alexandrie de la belle Cléopâtre aux ruines du royaume de Menkharâ, toujours hantées par Qaâ, le prophète roux, ils devront affronter de multiples dangers avant de découvrir le terrible destin que leur ennemi réserve à tout ce qui reste du malheureux peuple sakharien.
Le Nil, incontournable © Casterman
Des sujets d’actualité
« Le Gardien du Nil » nous parle de la radicalisation de certains malheureux, abandonnés de la société égyptienne, et tombés sous l’emprise d’un gourou sectaire. Ils sont poussés à commettre des attentats dans lesquels ils recherchent leur propre mort, et si elle ne survient pas immédiatement ils préfèrent se suicider en s’immolant par le fer ou par le feu, plutôt que de se rendre.
Kiya, une veuve courageuse et combattante, une femme de tête au destin tragique © Casterman
On découvre aussi des sortes de camps de réfugiés, situés dans des lieux où personne ne désire habiter, en l’occurence d’anciennes nécropoles. Une vie dure et misérable, en marge de la société égyptienne, en proie à la violence intérieure et aux expéditions punitives venues de l’extérieur. Les Sakhariens restés au pays sont réduits en esclavage, et ceux qui ont émigré dans le Nord sont des parias. Pauvres Sakhariens, non seulement leur royaume a été détruit par des météorites, mais la malchance et le malheur poursuivent les survivants. Vae victis, comme on dit à Rome.
« Le Gardien du Nil », une nouvelle aventure d’Alix, inspirée de l’œuvre de Jacques Martin, dessin de Chrys Millien, scénario de Valérie Mangin, couleurs de Florence Fantini. Chez Casterman.
Le Gardien du Nil © Casterman