Au cœur de l’été nous vous emmenons vous divertir avec l’histoire vraie et mystérieuse d’un sarcophage maudit exposé au British Museum de Londres sous la référence article 22542.

L’histoire qui suit n’est pas un roman, ni un scénario de film. Et pourtant, il y aurait bien des idées à glaner auprès de l’article 22542 exposé au British Museum. Cela peut paraître bizarre, mais tous les éléments de cette étrange aventure ont été étayés par des témoignages depuis la fin du XIXe siècle. Autour de cet étrange sarcophage tombent les morts les uns après les autres. Hasard ? Coïncidence ? À vous de vous faire une idée.

Un livre plein d’histoires bizarres, pour frissonner délicieusement © Omnium Littéraire

La raison pour laquelle l’objet s’appelle article 22542 est que nous ignorons l’identité de la personne représentée sur le sarcophage, nous savons seulement que c’est une femme de haut rang. Cet article se base en partie sur le livre de Jimmy Guieu, Le Livre du Paranormal, paru chez Omnium Littéraire en 1973, où nous avons puisé les informations en français. Mais les sources en langues anglaises sont beaucoup plus nombreuses, vous les trouverez aisément sur le net et dans les livres qui abordent les mystères de manière générale.

L’étrange sarcophage connu sous la référence 22542 © British Museum

« Vers 1880 vivait à Londres le célèbre voyant « Cheiro », pseudonyme dissimulant l’identité du comte Louis Hamon. Ce voyant reçut un jour la visite d’un londonien honorablement connu : Douglas Murray. Sitôt qu’il eut pris la main de son client, Cheiro frémit, assailli par un flash lui montrant cette main déchiquetée par un coup de feu. Un autre cliché suivit et le voyant, inquiet, déclara : « Lors d’une loterie, vous gagnerez un objet pour lequel vous éprouverez de l’aversion et vous le refuserez. Je vois… un sarcophage égyptien, magnifiquement sculpté. Pour l’amour du Ciel, ne touchez pas à cet objet maléfique ! Celui-ci ferait votre malheur ! »

William John Warner (1866-1936), alias « Cheiro », le célèbre chiromancien © Wikipedia Commons

Murray est impressionné, puis n’y pense plus. Bientôt il part en Égypte pour faire du tourisme avec des amis. Chez un antiquaire ils tombent sur le magnifique sarcophage d’une prêtresse d’Amon-Râ. Murray ressent un dégoût absolu pour l’objet, mais ses amis sont emballés et se le disputent. N’arrivant pas à se mettre d’accord pour savoir qui pourra l’acheter, ils le tirent au sort avec les noms dans un chapeau, et mettent aussi le nom de leur ami. C’est évidemment Murray qui gagne. Il refuse le lot et le remet en jeu. Ils tirèrent au sort trois fois, et trois fois ce fut le nom de Murray qui sortit. N’osant se ridiculisé en parlant de voyant, il finit par accepter.

Les conservateurs étudient l’objet mystérieux © British Museum

Il s’en débarrasse aussitôt en l’envoyant par bateau chez lui en Angleterre. Quelques jours après, lors d’une chasse, son fusil lui explose dans les mains, déchiquetant sa main droite. On dut l’amputer. Lors du voyage de retour, tous ses amis moururent l’u après l’autre sur le bateau, frappés de pneumonie virulente. Leurs corps furent jetés par-dessus bord. Murray rentre chez lui pour apprendre qu’il est ruiné. Il veut se débarrasser de l’objet et en parle à une amie qui le moque pour sa superstition ridicule. Elle le prendra chez elle, pour lui montrer que ce sont des fadaises.

Le sarcophage intrigue le monde entier © British Museum

L’ayant installé dans son salon, sa mère chute le jour même et se casse le col du fémur. Puis son fiancé la quitte. Enfin, ce sont ses trois chiens qui deviennent fous et doivent être abattus. Murray refusant de reprendre la sarcophage, il est vendu pour pas cher à un collectionneur ravi de la bonne affaire. Pensez, un authentique sarcophage égyptien ! La première nuit que l’objet est chez lui, toute sa collection d’objets en porcelaine éclate en mille morceaux. Il décide de ranger le sarcophage au grenier, et bientôt ce sont des bruits étranges et violents, des éclairs de lumière dans la maison. Les toiles de maître sur les murs sont mystérieusement lacérées par une main invisible. Pendant ce temps Murray meurt brusquement sans explication. Le sarcophage est vendu à une dame qui tombe très malade, elle le revend précipitamment à un égyptologue, A. F. Wheeler, qui, plus malin que les autres, en fait aussitôt don au British Museum.

Lady Harlech (1858-1950) © National Portrait Gallery

Les malheurs ne s’arrêtent pas. En 1912, un journaliste, W. T. Stead, propose d’organiser une séance d’exorcisme du sarcophage. L’autorisation lui est refusée par le musée qui est une institution sérieuse. Hélas, Stead meurt peu de temps après dans le naufrage du Titanic le 14 avril 1912. Mais la réputation du sarcophage, à tort appelé « momie » dans la presse, attire les badauds. Lady Harlech vient défier l’objet publiquement et tira la langue à la prêtresse d’Amon-Râ, elle tombera dans les escaliers quelques minutes plus tard en sortant du musée. Instant karma, comme on dit de nos jours. Une autre fois ce sont de jeunes fiancés de Blackpool qui se moquent bruyamment, ils eurent dans l’heure un très grave accident de voiture sur le chemin du retour.

Depuis lors, des gens déposent en cachette des fleurs sur la vitrine de l’objet maléfique, pour tenter d’apaiser les tourments de l’âme errante représentée par le masque coloré de l’article 22542. Et vous, allez-vous lui rendre une visite lors de votre prochain voyage à Londres ?

« The Unlucky Mummy », courte présentation en ANGL :


Des images superbes prises en Égypte dans les plus beaux temples par Karoline Amaury