La grève des scénaristes à Hollywood a été motivée par plusieurs raisons et a un impact significatif sur l’industrie cinématographique. Voici un résumé des principales raisons et de l’impact de cette grève.

C’est la deuxième plus grosse grève qu’Hollywood connaît en ce XXIe siècle, la première grève des scénaristes tomba juste après la crise économique de 2008 et les répercussions furent plus conséquentes que prévu. Parmi elles, deux des plus retentissantes furent le report de sortie de certains films et le scénario catastrophique de Quantum of Solace, poussant presque à la faillite les studios MGM.

©Chris Delmas Archives Agence France-Presse

À l’époque, la grève des scénaristes semblait être une suite logique à la crise des subprimes, lassés d’être le dernier maillon de la chaîne, payés une misère pour corriger en urgence les détails parsemés de scénarios vacants. Les revendications sont les mêmes aujourd’hui, mais un concurrent de taille vient changer drastiquement la donne : l’intelligence artificielle. En effet, l’arrivée fracassante de ChatGPT et d’autres IA permettant de copier le style d’un compositeur, d’un écrivain ou d’un scénariste inquiète fortement la Writers Guild of America. Mais le géant hollywoodien changera-t-il de méthode ?

Cela fait depuis que les gros blockbusters se partagent le gâteau qu’Hollywood garde le même calendrier. Lorsqu’une fenêtre de sortie est ouverte, on décide que tel projet sortira en salle à cette date-là, entre le nouveau film Marvel et Top Gun par exemple. Les trois premiers jours sont décisifs dans la réussite financière du long-métrage. Le problème, c’est que souvent les studios annoncent les dates de sortie sans avoir de scénario fini. Ce genre de problème peut parfois donner lieu à des catastrophes, le cas Alien 3 en est un bon exemple. Nombreux sont les scénaristes appelés en renfort à la dernière minute, bataillant comme ils peuvent pour sauver les meubles sans trop interférer avec ce qui a déjà été filmé. On demande même parfois à certains acteurs de réécrire leur rôle, comme Andrew Garfield pour The Amazing Spider-Man 2.

Or, les auteurs en ont marre de ce système. Non seulement ils s’arrachent les cheveux pour sauver ce qu’il reste, mais ils ne sont même pas crédités au générique et sont à peine rémunérés. Seuls de grands script doctors (consultants en scénario professionnels) tels que John Truby ou Robert McKee ont officiellement droit au chapitre, mais pas ceux considérés comme de vulgaires scribouillards. L’opinion américaine évolue à ce niveau-là.

Il semblerait que la longue grève contre les retraites en France ait eu un impact sur les pays anglo-saxons, au point que de grandes stars telles que Tom Hanks apportent leur soutien au mouvement. Fini le temps où les grèves américaines étaient perçues comme un relent communiste et dangereux pour les grévistes, qui risquaient d’être victimes du maccarthysme.

Le problème n’est pas seulement que cette grève risque de retarder de nombreux projets, elle semble avoir un impact direct sur la promotion des films de cet été.

Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge…