Mêlant musique classique et musiques du monde, la 1ère édition du festival « La fête aux châteaux » se lance à partir du 19 juin dans quelques châteaux parmi les plus beaux de Wallonie.

Organisée par la jeune ASBL Bleu Horizon, et surtout par la main de maître de sa présidente Simona Ivanciu, secondée par son époux Marnix, la fête aux châteaux promet d’être la nouveauté musicale à ne pas manquer en ce début d’été.

Il était une fois une ASBL, Horizon, composée d’une famille

La maman Simona Ivanciu, née sur les bords du Danube. Philologue d’origine roumaine, c’est une personne passionnée, douce, profonde. Quand on la rencontre, c’est le « choc », le vrai choc. Elle vient à vous en offrant, et on ne peut avoir envie que de l’accompagner dans ses projets. Surtout quand on sait que ce qu’elle offre avant tout c’est de la beauté, de l’émotion pure.

« Horizon » veut favoriser la rencontre, la cohésion sociale et le partage entre différentes communautés, notamment de l’Europe de l’Ouest et de l’Est (et les diasporas de cette dernière), mais qui – par sa nature même – ont vocation à s’étendre à des horizons bien plus lointains, dans d’autres continents.

Quand on lui demande qui elle est, elle l’explique si bien qu’on ne peut que reprendre ses mots, les images qu’elle a gardées en mémoire et qu’elle transmet.  Ce festival est presque comme son enfant, tant elle y a mis de passion et d’énergie. Mais avant de parler de ce festival justement, laissez-moi vous parler d’elle.

Comme je l’ai dit, Ivana est née en Roumanie dans l’obscurantisme communiste de Ceaucescu et dans l’obscurité d’une étouffante cité de béton où petite fille, elle jouait avec sa meilleure amie à craquer des boîtes entières d’allumettes. Dans une ville où l’on coupait l’électricité pour faire des économies, elles jouaient à la lumière. On ne peut que penser à « la petite fille aux allumettes » d’Andersen, en l’écoutant. Mais son histoire est plus heureuse car elle a utilisé ses expériences négatives pour les transformer en du positif. Un vrai modèle de résilience.

Je lui cède la plume pour la suite :

« J’ai toute ma vié cherché la beauté. Ce monde me suffoquait. J’ai pratiquement vécu dans les arbres comme enfant avec une petite radio de rien dans ma poche ( oui, même et surtout lorsque je grimpais les arbres) en écoutant des heures de la bonne musique sur les chaînes de musique classique surtout et en regardant le ciel à travers les feuilles. C’était mon monde. Les arbres et les bateaux. Les arbres, c’était pour respirer. Les bateaux, pour aller loin. Aussi loin que mon imagination savait le faire. J’ai fait des études en philologie, j’aimais tant la poésie, j’aimais écrire, jouer avec les lettres. Je n’ai pu faire tout ce que j’aurais voulu, les possibilités étaient limitées dans le régime communiste, mais j’avais partout où j’allais ma petite radio avec moi. Même aux rendez-vous avec les garçons. »

Quand on rencontre Ivana, on l’écoute avec les oreilles et aussi avec le cœur tant elle est solaire. C’est sans conteste la raison pour laquelle elle a gagné la confiance et le cœur de tant d’artistes qui l’ont intégrée dans leur famille.

Une grande question qui m’est venue à la pensée : Mais comment avait-elle donc fait pour avoir autant de contacts parmi les plus grands artistes de musique classique de l’Europe.

« je ne sais même pas comment j’ai fait pour avoir toutes ces connaissances dans le monde de la musique…Les artistes m’adoptent tout simplement. Je vais aux concerts ou on se rencontre par hasard, on parle et l’émotion est là…Ils me disent :  » Tu es notre famille ». Ils m’offrent des billets aux concerts, ils me demandent d’écrire sur eux, on se serre les mains, on se comprend »

« Et puis…il y a eu le festival « Par amour de la beauté ». Un grand festival organisé par la Métropole Orthodoxe Roumaine de l’Europe Occidentale et Méridionale à Paris. Et j’ai eu envie que cela se passe aussi en Belgique. Même si je n’avais rien organisé auparavant. Le métropolite même a dit  » fais-le si tu as envie ». Je l’ai fait. 4 jours sur Bruxelles. Et ce fût un grand succès. C’était le début. Il ont suivi d’autres…J’aime les belles choses. C’est une raison d’être pour moi. Et la seule « arme » que l’on a, selon moi, dans ce monde qui s’enlise de plus en plus dans la médiocrité et le banal…»

Et voilà comment en écrivant un article, on rencontre quelqu’un de totalement exceptionnel.

Elle est secondée très efficacement par son époux, Marnix, professeur de religion, musicien amateur, qui nous vient du nord de notre pays, cette Flandre trop méconnue des Wallons. On trouve chez lui le même enthousiasme, la même passion, la même générosité, la même gentillesse contagieuse. Une grande culture aussi, une ouverture aux autres qui, si elle était la norme, contrecarrent bien des conflits.

Les enfants, Clarisse et Andreas s’impliquent aussi beaucoup dans les projets de leurs parents. Elle joue de la flûte, il joue du piano. Et à n’en pas douter, ils ont parfaitement intégré les valeurs de leurs parents.

La Fête aux châteaux

« La fête aux châteaux » est un concept innovant puisqu’il s’agit de faire le tour de quelques châteaux parmi les plus beaux de Belgique, afin d’aller à la découverte d’ensembles musicaux prestigieux de renommée internationale. Certains groupes sont même reconnus au niveau de l’Unesco.

Les lieux sont prêts, les châtelains ont ouvert leurs portes, les artistes sont au rendez-vous depuis longtemps, mais le Covid19 a bouleversé l’organisation de cet événement prestigieux. Et il reste un public à conquérir et à séduire assez pour qu’il vienne en nombre aux différentes manifestations.

Dans un article lié, vous trouverez un programme détaillé des artistes et des lieux dans lesquels ils se produiront.

Il y a tant de pépites à découvrir dans ce festival qui aura lieu du 19 au 26 juin 2022, que le programme mérite un article à lui seul.

Je vous invite à découvrir ce festival .

N’hésitez pas à consulter les statuts de l’ASBL, ainsi que le programme du festival qui accueillera des artistes de renommée internationale.